Sous-titre : les quatre premiers dialogues (et oui ce n’est qu’un folio à 2 euros). Classique de la littérature de la fin du 18ème siècle, Le Tigre a quelque peu frétillé à la lecture de cette centaine de pages. Entre dialogues décrivant de sympathiques pratiques sexuelles et considérations plus philosophiques, un petit must.
De quoi parle La Philosophie dans le boudoir, et comment ?
Le Tigre ne présente plus le marquis de Sade, Donation Alphonse François de ses petits prénoms. Le monsieur a eu son petit succès d’un subversif certain, au point de passer un joli paquet d’années dans les prisons du roi et de la République. Le gus qui à l’époque déplaisait grandement à tous les gouvernement successifs a forcément les faveurs du félin.
J’ai fait un peu ma feignasse dans la mesure où je n’ai acquis que les quatre premiers dialogues (chapitrage ainsi développé) de La Philosophie dans le boudoir. Avec un grand P., ce qui est légitime. Le boudoir, chez les richards dont les appartements occupaient au moins un étage, c’est la pièce entre le salon et la chambre. Le salon où on discute, la chambre où il arrive de forniquer. Ce sera la structure générale du texte, où le marquis oscille entre discussions presque pornographiques et pensées plus politiques.
Le scénario (si on peut appeler cela ainsi) consiste à mettre dans ce boudoir trois libertins (la pétillante Mme de Saint-Ange, le chevalier de Mirvel et Dolmancé) et un jardinier au passage. Tous font montre d’une vigueur éprouvée et s’apprêtent à éduquer une jeune fille, Eugénie. Éducation sexuelle certes, mais également discours fleuves (le pluriel passe ?) de la part de quelques protagonistes au phrasé précieux.
En effet, ce qui m’a frappé dans ce court essai, c’est le vocabulaire très recherché des personnages. Si ça baise à couilles rabattues, c’est en se vouvoyant et avec des tournures très recherchées. Quant au vocable, celui-ci est tout simplement délicieux. A part bien sûr le jardinier qui est plus rustre…cela prêtant à sourire. Sur les passages plus philosophiques, je concède à DAF d’avoir pondu un style clair et direct, quelques chose qui se laisse lire malgré le peu de paragraphes proposé.
En conclusion, pour 120 pages à peine il serait gravement dommage de laisser cet édifiant ouvrage de côté. En outre, c’est presque un recueil que Le Tigre serait capable de relire de temps à autre. Très bon signe.
Ce que Le Tigre a retenu
Autant commencer par la trivialité la plus basse, à savoir l’effet que cela fait de lire la prose de Sade lorsqu’il décrit la chose. Et bah j’avais été agréablement ému, disons que je ne m’attendais pas à ce genre d’effets de la part d’un écrivain aussi éloigné dans le temps. Les dialogues ont une configuration « proposition philosophique/exemples », du genre : la sodomie est-elle un ignoble vice ? Que nenni ! Allez tourne-toi que mon vif enseigne tes entrailles. Mais en plus classe. Donc, si vous ressentez quelque chose dans le bas ventre, point de soucis, Le Tigre a vécu la même chose.
Ensuite (et enfin), la partie politique. C’est là que le bât blesse, ma mémoire étant d’une sélectivité honteuse. Si j’ai encore en tête les séances de luxure, les démonstrations plus intellectuelles ne sont que lointains souvenirs. A peine si je me remémore les quelques piques contre la religion ou le bon roi. Les références à la Nature, toutefois, sont suffisamment nombreuses pour en rendre compte : tout ce qui passe par la tête de nos héros n’est, selon Sade, qu’expression de ce qui fait l’Homme, aussi s’en priver est une insulte à la nature humaine (et universelle il me semble). Libertaire jusqu’au bout des ongles le père DAF.
…à rapprocher de :
– Dans l’érotisme le plus débridé, Le Tigre n’ose faire la référence à Djian et son très moyen Vers chez les blancs.
– En BD, je vous laisse cliquer sur le lien érotisme qui est plus qu’approprié. Et de trouver votre bonheur.
Enfin, si votre librairie est fermée ou ne veut pas vendre un tel truc érotico-classique, vous pouvez le trouver sur Amazon ici.
VO : idem. Classique de Gaiman (pas vraiment un chef-d’œuvre comme tend à nous le vendre la couverture) qui reprend, à son compte, le rêve américain en dressant un tableau sombre et poétique du pays. Des dieux s’affrontent pour avoir la mainmise sur le territoire, au milieu de tout ça un pauvre mortel qui n’a rien demandé à personne. Pas mal.
Sous-titre : et autres espaces inhabitables. Première expérience avec Serge, quoi de mieux que se faire un très court roman et cinq nouvelles (rapidement décrits en infra). Et j’ai été relativement transporté, même si parfois j’ai été largué comme un félinculte. Complexe et touchant à différents niveaux de réalité, voilà de quoi se creuser le ciboulot.
Titre vis-à-vis duquel Le Tigre avait fondé un espoir tout relatif, voilà que j’ai été correctement déçu. Ni vraiment désagréable, mais ni petite étincelle qu’on pourrait légitimement attendre à partir de l’excellente idée qu’a eu Joël Egloff. Un homme banal qu’on confond avec n’importe qui, un peu comme ce roman hélas.
Sous-titre : et autres nouvelles. Dans le cadre de la saga de L’Aube de la nuit, Hamilton nous agrémente d’une demi douzaine de nouvelles pour mieux comprendre l’univers de ce cycle si majestueux. Lu en anglais, hélas les souvenirs du Tigre sont périssables, à part l’excellente nouvelle dont le titre est issu.
VO : Raffuruzu Hoteru. Acheté presque au pifomètre (cf. infra), Le Tigre a été bien déçu sur ce coup ci. Malgré les indéniables qualités de rédaction de l’écrivain, je n’ai su terminer ce roman (il restait à peine 50 pages). Histoire de trois personnes qui se télescopent dans le très connu hôtel singapourien, des passages à peine compréhensibles ont eu raison de ma patience.
L’image de couverture dérange, le roman aussi. Subversif certes, mais aussi génial de la part d’un auteur français qui n’hésite pas à repousser les limites de l’horreur. L’enfance victime à des niveaux terrifiants, un titre où le lecteur se laissera porté et en ressortira le cœur lourd. Un de mes préférés de Jonquet.
Quatrième opus du très félin détective, bienvenue à la Nouvelle Orléans peuplée de musiciens maudits. Intrigue supplémentaire délicieuse dans une histoire assez touchante, sans doute le Blacksad le plus abouti qui ait été publié. Drogues, médicalisation foireuse, le tout servi par des illustrations qui feront travailler l’imagination.
S’il ne fallait en lire qu’un de Jonquet, il n’est pas impossible que ce soit Mygale. Roman certes court, mais quelle densité, quelle claque d’horreur et de barbarie ! Une terrible aventure racontée par trois protagonistes, trois histoires indépendantes qui finalement se rejoignent dans la pire des perversités, un vrai plaisir.
Sutra basique sur un sujet digne de figurer à la page 110 du numéro de Marie-Claire de juillet, Le Tigre s’apprête à traiter le sujet comme un parfait lycéen. Pas de gagnant donc entre ces deux objets littéraires, seulement le plaisir de pondre une rédaction en trois parties. [Et rappeler quelques bases pour toute dissertation du bac ou de concours].
Troisième opus du taciturne détective, les premiers tourments de la guerre froide sont ici à l’honneur. Avec un superbe image de couverture qui résume bien ce qui attend le lecteur. Histoire plaisante mais abracadabrantesque, ce sera l’occasion pour Blacksad de se remémorer un peu de sa jeunesse en plus de courir le guilledou.
VO : idem (le contraire aurait été étonnant). Un classique de la littérature polonaise, Ferdydurke (Fredy par la suite) fut une des plus jolies surprises littéraire du Tigre concernant le postmodernisme. Le retour forcé à la jeunesse, un ouvrage d’une finesse rare, oscillant entre humour décapant et créations littéraires (notamment le vocabulaire) savoureuses.