Adam Fawer – Improbable

Points, 502 pages.

Adam Fawer - ImprobableVO : idem. Auteur inconnu au bataillon, et roman conseillé par le petit libraire d’en face de la tanière du Tigre. Le spectre de mon régime alimentaire étant fort large, pourquoi pas ? Et c’est un thriller « néo-scientifique » de bonne facture. A partir d’une idée assez originale et bien exploitée, Fawer nous offre de l’action brute, sans s’encombrer de menues descriptions.

Il était une fois…

A la suite d’une crise d’épilepsie, David se retrouve à l’hôpital. On lui propose un traitement expérimental, à partir duquel bien sûr il va avoir de jolis pouvoirs. Capable de déterminer de solides probabilités à l’aide de la physique quantique, il devient très intéressant aux yeux de nombreuses organisations : FBI, NSA, chercheurs, mafias, tous le veulent.

Critique d’Improbable

Ce n’est pas un chef d’œuvre, et n’a aucunement cette prétention. Tout ce qui convient au Tigre. Comme tout bon thriller anglo-saxon très peu de pauses, on va de péripéties en courses poursuites. Chapitrage court, assez d’espace, ce n’est pas du James Paterson mais presque. Donc peu de descriptions, ce qui ne gêne pas outre mesure car l’imagination prend rapidement le relais.

Quant au scénario, celui-ci est fort intéressant. L’histoire se tient plutôt bien et l’auteur apporte des éléments de réflexion (sur l’épilepsie notamment) assez séduisants. La vision de l’avenir est crédible et parfois cocasse, pour ne pas dire tirée par les cheveux : les 10 lancer d’une pièce à la suite qui retombe forcément sur pile ; l’homme qui pour échapper à ses poursuivants manœuvre astucieusement afin que le conducteur de train ne s’arrête pas à la prochaine station (en « faisant » perdre les eaux à sa femme), etc.

500 pages qui passent vite, un apport scientifique non négligeable (cf. infra), le lecteur curieux et potentiellement ouvert à l’ésotérisme y trouvera son compte. Forcément, le petit happy end presque tiré par les cheveux m’a agacé, mais en littérature les horribles fins sont rares.

Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)

L’épilepsie est le thème fondateur du livre, et les informations à son sujet son fortement instructives. Déjà le héros, atteint par le « grand mal », est un exemple de la souffrance procurée par la maladie. Ses crises, les ondes du cerveau qui partent en sucettes, tout est correctement expliqué, un vrai Larousse médical (sans les images gores) ! S’ensuit des théories assez marrantes sur le potentiel de ces crises, et comment celles-ci sont en mesure d’offrir des « fenêtres » sur l’avenir pour celui qui sait les interpréter. César, Napoléon, et plein d’autres encore, étaient des épileptiques notoires, et on su faire preuve d’une lecture des évènements, de l’Histoire en général plus que précise. La connexion à l’esprit des hommes serait alors facilitée par cette affliction.

Suite logique (dans le roman hein) des caractéristiques de l’épilepsie, c’est toute la physique quantique qui est réinventée. Et là le travail de vulgarisation du Fawer mérite d’être salué. Brièvement, la physique quantique « appliquée » permettrait de connaître les différents états possibles à venir (le cerveau les devine, sans corrompre en vérifiant les hypothèses), et par calcul de tous ces états de la matière une tendance générale apparaîtrait, du moins celle dont la probabilité est la plus élevée. Bon je sens que ce n’est pas clair, en tout cas après l’avoir lu j’ai eu vite envie de parcourir les pages d’une grande encyclopédie en ligne relatives à ce sujet. A ce propos les articles sur les ordinateurs quantiques ont pu être lus, voire grossièrement compris et ce simplement par pure curiosité. Si si c’est possible.

Se pose bien sûr la question du hasard, si celui-ci existe vraiment ou si on peut tout calculer. La problématique sous-jacente étant alors celle du destin mathématique ou de la liberté totale des hommes. L’auteur ici prend clairement position pour l’inexistence du hasard et de la liberté d’action des hommes, sans pour autant la développer.

…à rapprocher de :

– Un homme dont le cerveau est à ce point transformé, ça rappelle surtout L’Homme terminal, de Michael Crichton, et un peu L’ultime secret, de Bernard Weber.

– Un pauvre quidam qu’un élément perturbateur (ici un médoc) va transformer en génie, avec d’intolérables effets secondaire, il y a aussi Champs de ténèbres, d’Alan Glynn.

Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver ce roman via Amazon ici.

2 réflexions au sujet de « Adam Fawer – Improbable »

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