Christopher Moore – Le lézard lubrique de Melancholy Cove

Folio Policier, 432 pages.

Christopher Moore - Le lézard lubrique de Melancholy CoveVO : The Lust Lizard of Melancholy Cove. Premier ouvrage lu de Moore, et ce fut tout à fait délicieux. Le Tigre s’est rarement autant marré tellement l’audace de l’auteur et l’aspect « déjanté » de ce titre sont surprenants. Lubricité en effet, mais surtout gros n’importe quoi, mélange de fresque burlesque et de fantastique qui devrait plaire à tout lecteur curieux.

Il était une fois…

C’est un joli bordel dans la ville de Pine Cove. Toutes les malédictions semblent s’abattre sur cette petite bourgade : en premier lieu, le psy local (Val, de son prénom) qui traitait ses patients à coup de pilules (au lieu de mieux les aider) vient de décider de remplacer tous les médocs qu’il distribue par des placebos. Ensuite, l’adjoint du shérif doit enquêter sur un meurtre dérangeant qui implique plus ou moins les hautes sphères du pouvoir qui régulièrement planent sous hachich. Enfin, et cerise sur le gâteau, la pollution du coin a fait se « réveiller » un monstre préhistorique à la libido débordante. A un tel point que les habitants de Pine Cove sont tous atteints de baisoïte aiguë…

Critique du Lézard lubrique de Melancholy Cove

Le Tigre a lu ce roman il y a un certain laps de temps déjà, pourtant les souvenirs de cet OVNI littéraire sont encore vivaces. Ce qui fait que certains pourraient avoir du mal avec Le lézard lubrique de Melancholy Cove est l’illogisme latent du scénario en général.

En effet, comme vous avez pu le remarquer dans la partie précédente, ça part rapidement dans tous les sens dès que le « Godzilla » s’installe dans un coin du village. A ce moment on comprend pourquoi les médias ont étiqueté l’auteur de « fantasy » ou « fantastique ». Car il convient de laisser de côté tout réalisme et s’abandonner aux délires de l’écrivain américain. Ce qui n’est pas vraiment dur vu comment ça démarre au quart de tour.

Fin du fin, pour 400 pages le style est globalement fluide (si on accepte quelques passages d’un onirisme certain). La bonne idée a été d’impliquer une dizaine de protagonistes (on s’y fait), et les chapitres sont sous-divisés par parties ayant pour titres leurs noms. Pratique parce que pour chaque individu il n’y a pas pas différences vocabulaire ou autres artifices signalant un changement de narrateur. En conclusion, si la note n’est pas maximale malgré les éclats de rire provoqués par ce roman, c’est à cause d’un autre titre de Moore qui a soufflé Le Tigre (cf. infra).

Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)

La sexualité débridée. Le lézard lubrique entraîne les gens de Melancholy dans une frénésie sexuelle à peine croyable. Déjà une femme a des rapports charnels avec la bête (qu’elle nomme Steve au passage), non sans quelques difficultés premières. En rajoutant par exemple un homme qui s’efforce de baiser avec un dauphin (ce que certains savent), je vous laisse imaginer les situations compromettantes que Christopher Moore peut décrire. Et ça envoie du très lourd.

Le fantastique déluré. L’auteur est plus fin qu’il n’y paraît : il profite d’un scénario abracadabradantesque pour taper consciencieusement sur la bêtise humaine (les religieux de tout poil et autres charlatans médicaux). Et faut avouer que le tableau dressé n’a jamais été aussi déluré et déconnant, un vrai plaisir ! Les protagonistes ont tous un sévère grain (pharmacien, pseudo-actrice, shérif marron, etc.) et s’emploient à faire de leur ville un bordel sans autre nom que celui du Lézard lubrique.

…à rapprocher de :

– De Moore, il y a Un blues de Coyote et L’agneau (ce dernier étant tout bonnement génial).

– Une communauté déjantée où les habitants font n’importe quoi, il y a 1275 âmes de Thompson (plus « vieux polar ») ou Choke, de Palahniuk.

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4 réflexions au sujet de « Christopher Moore – Le lézard lubrique de Melancholy Cove »

  1. J’ai découvert votre blog il y a quelques mois de ça, cherchant quelques critiques au sujet de livres que j’hésitais à adopter, et sincèrement, je ne suis pas déçu d’y revenir! C’est en grande partie votre avis qui m’a permis de me décider sur ce bouquin-là et effectivement, sacrée découverte et joyeux fous rires. Clairement pas le plus sympa des bouquins que j’aie pu lire, mais un OVNI qui m’a transporté le temps d’en dévorer les pages, déjanté juste ce qu’il faut.

    Merci donc pour votre travail de compilation, je repasserai régulièrement en quête de vos commentaires pour le moins éclairés!

    V.

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