Ennis & Braithwaite – The Punisher : Mère Russie

Panini France, 120 pages.

Ennis & Braithwaite - The Punisher : Mère RussieVO : Mother Russia. Punisher #13-18. Lorsque l’impitoyable Punisher accepte de foutre le bordel en Russie, il y a de quoi souhaiter ne pas être à la place de Moscou. Une petite fille qui possède seule un vaccin dans le sang, le S.H.I.E.L.D. qui s’en mêle, une mission dans un silo nucléaire, c’est le méga panard.

Il était une fois…

Frank Castle est à la recherche de Leon Rastovitch, qu’il parvient rapidement à butter – Leon le méritait. Comme par magie (nous sommes en Russie pourtant) apparaît Nick Fury…oui, Nick, le boss du S.H.I.E.L.D. qui aimerait bien reprendre la main dans le Grand Jeu. Nicky propose (contre renseignements) au Punisher d’aller récupérer un agent biologique au fin fond de la Russie. La mission est plus complexe qu’il n’y paraît : l’arme bio est dans une fillette ; elle est gardée dans une base souterraine destinée à lancer des missiles nucléaires ; et un terrible général ruskoff s’oppose aux Américains.

Critique de The Punisher : Mère Russie

Marvel, dans le cadre de sa collection « Max », a repensé ce bon vieux Punisher dans un univers un peu plus actuel, et le présent opus envoie du très très lourd. Ici, place à l’éternelle Russie contre laquelle combat (ou coopère ?) un homme au culot incroyable, c’est tout bonnement délirant.

On retrouve Garth Ennis au scénario, et cette fois-ci il n’est nullement question de minables organisations criminelles ou d’ennemis plus ou moins solitaires. Que nenni, Franck Castle (avec l’aide d’un mec des Delta Force, une tapette à côté du héros) va devoir s’occuper de bataillons entiers de russes colériques. Et quand le général Zakharov prend en main les opérations, la lutte prend une tournure bien plus violente avec des commandos en veux-tu en-voilà – notamment un super combattant qui mettra une correcte raclée à un Franck sanguinolent.

Quant aux illustrations, le bon Braithwaite a le trait dur vis-à-vis de protagonistes qui apparaissent plus durs et marqués que jamais – ça colle bien avec les personnages, en particulier Fury qui fait part de son projet d’aller voir les putes à New-York. Le dessin léché offre un rendu saisissant question troisième dimension, et pour ma part l’expérience fut une plongée spectaculaire dans un univers excessivement burné et sombre – malgré la présence de la fillette.

Bref, cet opus fut un gros coup de cœur tigresque, j’y ai vu la quintessence des aventures d’un Punisher certes violent mais qui sait faire preuve…oui oui…d’une certaine finesse. Le dénouement est à ce titre une petite pépite scénaristique, se sortir d’une base militaire sans issue et sans se faire exploser la gueule paraissait pourtant impossible.

Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)

Pour une fois, ce sera un sujet par mot du titre :

La mère. Je sais que c’est dur à imaginer, toutefois Franck Castle fait montre d’une gentillesse extrême vis-à-vis d’innocents qui n’ont rien à faire parmi la folie des hommes de pouvoir. La petite Galina verra Franck comme un père, et cela renvoie tragiquement aux propres enfants du héros, précédemment assassinés. Tout ça pour dire que la relation entre ces deux personnes apporte un souffle de tendresse et de pureté assez bienvenu. Rien à voir avec les militaires américains qui poussent l’infamie jusqu’à programmer une attaque terroriste sous fausse bannière, à savoir des méchants islamistes qu’ils ont financés – histoire de rendre l’attaque contre les Russes crédible, ce qui provoque une monumentale colère de la part de Nick Fury.

La Russie. C’est le retour aux fondamentaux de la guerre froide, et pour une fois les Russes ne sont pas présentés comme des brutes prêtes à tout faire péter. Le Punisher qui viole salement leur territoire (ils ne savent pas qu’il est américain), le risque qu’un missile nucléairement chargé parte d’une de leur base,…et pourtant certains hauts-gradés (surtout un) savent raison garder. J’y ai vu une forme d’hommage à Stanislav Petrov, officier soviétique qui a su en 1983 analyser une situation complexe et a évité le pire. Le général Zakharov est de cette trempe et apparaît alors comme un allié potentiel, à savoir un homme à l’empathie éprouvée et soucieux de ne pas déclencher de guerre nucléaire.

…à rapprocher de :

– Il faut savoir que Marvel a repris les aventures de Punisher, avec Born et Au commencement, qui sont dans une mini intégrale sur ce blog. Ensuite, il y a Kitchen irish, un poil décevant à mon sens. Et la série MAX est loin de se terminer…

– Garth Ennis a également fait fort, avec Dillon, dans Preacher : Livre 1, Livre 2 (lien aussi), Livre 2 (ici), etc.

– Daredevil a rapidement affaire à notre héros dans le second tome (lien) des aventures de Daredevil, de Frank Miller. Vieille BD, ai eu du mal à en venir à bout.

– Visuellement parlant, la gueule de Castle me rappelle celle de certains protagonistes illustrés par Enki Bilal, notamment dans Les Phalanges de l’Ordre noir.

Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver ce comics en ligne ici.

5 réflexions au sujet de « Ennis & Braithwaite – The Punisher : Mère Russie »

  1. Ping : Ennis & Dillon – Preacher Livre 3 | Quand Le Tigre Lit

  2. Ping : Ennis & Dillon – Preacher Livre 2 | Quand Le Tigre Lit

  3. Ping : Ennis & Dillon – Preacher Livre 1 | Quand Le Tigre Lit

  4. Ping : Frank Miller – Daredevil Tome 2 | Quand Le Tigre Lit

  5. Ping : Ennis & Robertson & Larosa – The Punisher : Au Commencement | Quand Le Tigre Lit

Laisser un commentaire