Frank Miller – Daredevil Tome 1

Panini, 400 pages.

Frank Miller - Daredevil Tome 1Daredevil #168-181Marvel Team-Up Annual #4 et What if ?#28 (n’ai pas eu le courage de finir ce dernier). Daredevil et Elektra, vous voyez ce que la couverture suggère ? Ne vous y fiez pas, ces deux tourtereaux vont se foutre sur la gueule – et pas à cause de la garde du chiot. Si quelques planches ont relativement mal vieillies, l’omnibus reste satisfaisant et prenant. 

Il était une fois…

Matthew Michael Murdock est un avocat brillant le jour, justicier la nuit sous le nom de Daredevil. Devenu aveugle jeune tout en ayant reçu sur le coin de la gueule assez de produits radioactifs pour renforcer ses autres sens, Daredevil doit protéger Big Apple des appétits du chef de la pègre, l’obèse bien-nommé Caïd. Si en plus son ancien amour de l’université, la bandante Elektra Natchios revient à New-York, le héros a de quoi vivre une aventure des plus douloureuses.

Critique du premier tome de Daredevil

Un arc narratif de plus de 400 pages que j’ai mis plus de dix jours à lire, voilà qui est plutôt anormal. Pour ne rien cacher, la première moitié m’a gravement ennuyé, j’ai cru refermer ce comics bien trop touffu jusqu’à ce qu’une petite voix dans ma tête me rappelle « Tigre, n’oublie pas que c’est sorti au début des années 80, t’étais à peine né. Alors fais un putain d’effort ».

Je me suis donc accroché, et le scénario s’est agréablement décanté. Klaus Janson, mais surtout l’inénarrable Frank Miller ont su monter en puissance à chaque épisode, me redonnant envie de continuer l’aventure. Si les premiers pas de Matthew (assisté notamment de Foggy Nelson, son associé avocat et ami) m’ont paru assez fade et inconséquent, l’arrivée d’Elektra et du Caïd (à la recherche de sa femme, puis du pouvoir) apporte une logique plus aisée à suivre. Ces personnages, tout comme le tueur Bullseye, entrent dans une ronde dramatique qu’il convient de dévorer en un temps minimal – au risque de perdre le fil.

Quant aux illustrations (également réalisées par l’immense Miller), il faut avouer que c’est propre et sans gros défauts. Les mouvements des protagonistes s’enchaînent avec une fluidité surprenante (pour les années 80), sans compter les visages des personnages qui peuvent se passer de textes. Si les décors sont parfois réduits à peau de chagrin (absence notamment de beaux « tableaux »), rien de dérangeant dans la mesure où l’intensité des dialogues (voire les bruitages savamment dosés) et l’action priment.

Pour conclure, si l’auguste félin n’a pas mis la meilleure note à ce comics, c’est que j’ai eu un mal de chien à en venir à bout, étant plus qu’à l’accoutumée perdu au milieu des intrigues certes bien amenées, mais qui souvent partaient dans tous les sens. Trop habitué des rythmes des années 2000, Le Tigre a hélas perdu patience. Mais j’ai connu pire comme premier contact avec un héros DC Comics (ou Marvel).

Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)

Il est toujours intéressant de suivre l’évolution d’un protagoniste dénué de super pouvoirs, si ce n’est quelques sens sur-développés. Je me demande d’ailleurs comment Matthew, aveugle, parvient à sauter de toits en toits en n’y voyant que goutte, à l’inverse d’un Spiderman (qui fait une apparition remarquée dans le tome) piqué par une araignée. En fait, DD se rapproche plus de Batman dans l’idée d’un héros « normal » doté d’un solide sens de la déduction et d’un entraînement rigoureux. Alors quand Daredevil perd ce qui ressemble bien à un « sonar » (à l’image d’un Chevalier Noir brisé en deux), le voilà tel un énième quidam aveugle incapable de faire face à ses ennemis. La récupération de ses dons sera autant éprouvante qu’urgente.

Contrairement à un Bruce Wayne capable de se maîtriser, notre ami en rouge a du mal à ne pas verser dans une violence qui dépasse ce qu’un gentil héros est censé montrer. L’amertume due à la tournure prise par sa relation avec Elektra (sans compter ce qu’il advient à la belle Grecque) mâtinée d’impuissance face à la pègre montante provoquent une certaine radicalisation d’un personnage. Lequel n’hésite plus à laisser quelqu’un mourir, voire s’associe avec son ennemi intime pour parvenir à ses fins – terriblement subversif si on considère la date de parution des épisodes. Daredevil semble alors se rapprocher (dans l’esprit) de son ex petite amie qui a décidé d’offrir ses talents de guerrière à des fins criminelles.

…à rapprocher de :

Le second tome est certes excellent, mais ça m’a gavé (en lien).

– Concernant Elektra, j’hésite à vous conseiller de lire le premier tome d’Elektra (en lien), par Blackman et El Mundo. Pas vraiment accroché.

Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver ce comics en ligne ici.

2 réflexions au sujet de « Frank Miller – Daredevil Tome 1 »

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