Gally & Olbion – Love blog

Delcourt, 128 pages.

Gally & Olbion - Love blogAcheté au pifomètre le plus complet, cela aurait pu être bien pire (sachant que ce n’est pas vraiment mon type de bouquins). A mi-chemin entre autobiographie totale et délires de deux tourtereaux, c’est frais, coquin, simple, touchant, bref mignon tout plein. Le dessin ne gâche rien, presque un sans faute sur toute la ligne.

Il était une fois…

Gally et Oblion (Erwan Lucas de son p’tit nom) sont très beaucoup amoureux. Hélas l’une habite à Brest, l’autre à Nice. Aussi leurs retrouvailles font l’objet de très chauds épanchements, et entre temps nos jeunes amants s’imaginent mille et une manière de jouir de l’autre.

Critique de Love blog

Je ne le dis pas souvent, mais le premier qualificatif que je trouverais à cette oeuvre est « mignon ». Oui. Parce deux auteurs qui, à cause de la distance, se livrent à ce point à quelques joutes bloguesques (chacun avait son site) pour se marrer, en faire un ouvrage prêt à être consommé n’est pas une si mauvaise idée.

Le résultat est un bon moment de lecture à passer : chaque planche fait l’objet d’une histoire (ou d’une demie-histoire) à caractère érotique, souvent désopilante, et toujours humoristique. De la gestion du quotidien sexuel de deux individus jusqu’aux fantasmes plus ou moins avoués, en passant par les quelques déconvenues dans ce domaine, le lecteur ne verra guère ces 100 pages passer.

Quant aux illustrations, il convient de signaler que Gally et Olbion ont fait le choix du zoomorphisme. Sans doute par pudeur, mais grâce à cela les scènes presque pornographiques basculent, comme par magie, vers l’érotisme. Sachant que deux pattes sont derrière ce projet (deux blogs différents), la cohérence des dessins est plus qu’étonnante : faciès des protagonistes très bien rendus, courbes des corps crédibles et aguicheuses, dominance de tons rouges et roses, du beau boulot.

Un des rares points négatifs pourrait consister à dire que cette BD est essentiellement portée sur le sexe, composante certes primordiale de l’amour. Le lecteur aurait pu être gavé de ces excès de cul, néanmoins il y a ici et là quelques planches (rares, il est vrai) dérogeant à la règle. Pour conclure, bravo aux deux compères de s’être mis à nus de la sorte.

Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)

Soyons original : l’amour ? Le titre du roman graphique aide très certainement, toutefois celui-ci a été plutôt bien choisi. Car il est évident que les deux héros s’aiment à la folie, et ce sentiment peut sembler exacerber par les centaines de kilomètres qui les séparent. Le manque, la crainte de devoir repartir, les conversations érotiques sans fil (gare à la belle-doche qui arrache le combiné !), seuls les amoureux séparés savent à quel point les auteurs touchent la vérité.

Quelques facettes de cet état sont particulièrement traitées, notamment la complicité, reine de toute relation saine. L’amitié lie également Lady G. et Mister O., il n’y a qu’à voir ce qu’ils se partagent ou comment aucun tiers ne parvient à s’interposer entre eux (du moins pas très longtemps) . Le plus beau reste que les deux auteurs ont joué par blogs interposés, aussi des fantasmes typiquement propres à un sexe font suite à ceux de l’autre, tout ceci sans tomber ni dans le graveleux, ni, à l’inverse, dans le glurge (le trop sucré). Équilibre maintenu.

…à rapprocher de :

– Sur un tel zoomorphisme, Tigre pourrait vous rabattre vers plein de trucs, toutefois pas aussi mignons. Les Blacksad, à la rigueur (par exemple ici, ou encore là).

– Ces saynètes me font souvent penser au bon vieux Boulet. D’ailleurs il est question de cet auteur, fugace objet sexuel de Gally dans une baignoire. Un blog qui marche, pas mal de dessins de qualité, et hop on publie ça en format papier. Sauf que ce dernier blogueur a pris une sérieuse avance.

Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver cette BD via Amazon ici.

5 réflexions au sujet de « Gally & Olbion – Love blog »

  1. C’est hors sujet; mais, effectivement les Notes de Boulet me font bien marrer…
    Presqu’autant qu’un Gotlib du temps de RAB.

    Félinement vôtre

    • Je n’ai pas le réflexe de sortir des liens vers d’autres blogs, estimant que QLTL leur survivra 🙂 L’égoïsme blogesque existe, vous êtes chez son représentant permanent.
      Merci pour leurs liens, et je tiens à signaler que Boulet squatte ma blogroll depuis longtemps. D’ailleurs il faut que je le spamme à nouveau pour qu’il me fasse un dessin de tigre…

      • Un dessin du vénérable Boulet!? Ce n’est pas un cadeau cher Tigre, ce serait une consécration!!!

      • Il est vrai que je n’ai que peu d’illustrateurs dans ma catégorie « Iconographies ». Et comme je suis du genre à péter plus haut que mon fondement, j’ai sans doute visé un peu trop haut. Sky’s the limit, en fait non.

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