Lemire & Sorrentino – Green Arrow T1 : Machine à tuer

Urban Comics, 208 pages.

Lemire & Sorrentino - Green Arrow T1 : Machine à tuerVO : The kill machine. Publié sous Green Arrow #17- 24 + 23.1 : Count Vertigo. Oliver Queen, alias Green Arrow, a une famille décidément pleine de surprise, et ses ennemis ont de la suite dans les idées. Illustrations de Sorrentino qui ne déplacement pas des montagnes, scénario digne d’un moteur diesel en panne, ce n’est pas le pied.

Il était une fois…

Oliver Queen se balade dans le désert, la gorge sèche et en train de regretter son parcours. Qu’y-a-t-il bien pu se passer pour en arriver là ? Tout commence par le décès d’Emerson, qui a vendu la société dont Oliver est l’héritier. Ce dernier est accusé à tort et doit faire face aux attaques d’un mystérieux archer qui répond au nom de Komodo. Puis la pègre de Seattle et un comte venu d’un pays lointain s’en mêlent. Sans compter les révélations sur la famille de Queen. Jusqu’où ceci s’arrêtera ? Le héros saura-t-il reprendre l’initiative ?

Critique de Green Arrow : Machine à tuer

J’ai bien peur que cet opus ne signe l’arrêt de mes poursuites littéraires sur ce héros, très franchement ça ne m’a guère donné envie de continuer avec l’archer. C’est sans doute le risque lorsqu’on en sait très peu du personnage en moule bite verdâtre qui roule du cul un arc (même pas un compound) à la main, et qui semble avoir le charisme d’une écrevisse. La plupart des ennemis, en outre, ne semblent pas plus inquiétants que ça – sauf peut-être l’action finale du compte aux psychiques pouvoirs.

L’histoire a beau démarrer de manière vive, l’amorce de l’intrigue et les premiers combats ne sont que peu entraînants. Pour faire simple, Komodo (qui utilise aussi un arc) est membre des Outsiders, un clan de guerriers décidé à mettre Seattle à feu et à sang. Queen fait alors appel à Henry Fyff, un ancien employé, pour mener sa quête. Après avoir botté le cul de Komod’, Green Arrow entreprend une quête personnelle sous la supervision de Magus, aveugle qui le protège depuis le début. Ceci l’amène au Vlatava où il doit affronter le terrible Vertigo, et en plus il y rencontre Shado, l’amante de feu son père – et qui a eu un gosse, demi-sœur donc du protagoniste. Oui, ça part dans tous les sens, et ça m’a ennuyé.

Quant aux dessins, ils m’ont paru assez quelconque. Pour un comics de cette période, le lecteur est en droit d’avoir des illustrations caractéristiques, quelque chose qui fait dire « ah ouais, ça claque », alors qu’ici c’est tout juste potable. Si les traits du visage d’Oliver Queen passent bien, tout comme certains décors urbains assez léchés, les couleurs oscillent entre le terne et le carrément sombre, rendant la lecture difficile. En fait, ça aurait pu passer si la narration ne versait pas autant dans des péripéties poussives qui ont bien failli, plus d’une fois, me décrocher la mâchoire.

Comme vous avez pu le remarquer, Tigre fut moyennement emballé par ce premier opus des aventures de Green Arrow. Après un début plutôt chiant, le niveau ne monte pas assez pour que ce soit agréable, et le dessin n’a rien fait pour rattraper l’ouvrage – je rappelle que je suis plutôt habitué aux encrages précis et illustrations assistées par ordinateur (à la manière des Technopères par exemple) ou, a contrario, sur des dessins plus artisanaux mais qui ont de la gueule.

Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)

Les secrets de famille sont au centre de cet opus, et ce grâce au mystérieux Komodo dont on en apprend plus dans le dernier tiers : le vengeur masqué n’est rien d’autre que l’ancien bras droit du papa d’Oliver, qu’il a d’ailleurs assassiné. Queen Sr. n’était pas net non plus dans la mesure où il abandonnait sa boîte pour rechercher des trucs de vieux guerriers et avait une coquine, sans parler de ses liens avec l’archerie – et oui, Green Arrow a une certaine prédisposition à manier l’arc.

Tant qu’à trouver un dernier thème, autant parler de « roman d’apprentissage ». Ça marche toujours avec les comics qui reprennent l’histoire d’un héros. Dans le cas d’espèce, le scénariste a sorti le menu entrée-plat-dessert de la construction d’un tel personnage : le beau gosse riche et beau qui tombe de haut, les proches gravement menacés, les blessures qui ont l’air de faire un mal de chien, et bien évidemment la petite révélation lors d’une séance chamanique. A la grille de loto des clichés, presque tout aurait été coché.

…à rapprocher de :

– Finalement j’ai lu la suite. Et La Guerre des Outsiders est plussss que correct.

– Pour ma part, j’ai légèrement préféré Green Arrow : Année Un de Diggle et Jock.

– De Jeff Lemire, allez plutôt voir du côté d’Animal Man (tome 1 et tome 2 sur le blog).

Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver ce comics en ligne ici.

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