Morris & Fauche & Léturgie – L’Amnésie des Dalton

Lucky Productions, 46 pages.

Morris & Fauche & Léturgie - L'Amnésie des DaltonSur-titre : Lucky Luke. Et si des Dalton amnésiques pouvaient être réellement honnêtes ? Quiproquos, tentatives de fuites, procès digne de ceux de Moscou, Jean Léturgie et Xavier Fauche se sont fait plaisir. Hélas, pour cette énième aventure du cow-boy solitaire accompagné des quatre bandits, les auteurs ont eu une idée fort mignonne mais surexploitée jusqu’à la nausée.

Il était une fois…

Les Dalton, pour changer, font de la spéléologie horizontale au sein du pénitencier dans lequel ils ont un abonnement à vie. En bons touristes de l’évasion, ils se retrouvent dans la cellule d’un certain Burns. Lequel reçoit, comme par hasard en pleine nuit, la visite du directeur et d’un autre gars lui annonçant la bonne nouvelle : en raison de son état amnésique, Burns n’est plus le même homme qu’autrefois. A ce titre, il n’est plus responsable de ses crimes d’antan. Il est donc libre. Joe Dalton a alors une idée…

Critique de L’Amnésie des Dalton

Voilà un tome qui ne mange pas de pain, relativement correct mais sans ce petit plus qui en fait une aventure digne d’être relue. Faut dire que tout tourne autour d’un gimmick : un coup savamment placé sur la tête fait perde la mémoire. De là, toute la narration est mise en place.

Les vilains Dalton veulent donc faire semblant d’être amnésiques, à la suite d’une explosion provoquée par eux, afin de sortir définitivement de zonzon. Néanmoins, ils ignorent deux détails : déjà, ce con d’Averell va réellement être atteint. Et c’est un presque légume – déjà que ce n’était pas fameux à l’état normal. Ensuite, le directeur, appuyé du gouverneur de l’Etat, ne veut prendre aucun risque au cas où les frèrots recouvreraient leur mémoire de criminels. Pour cela, l’intarissable Lucky Luke les accompagnera.

Bien sûr, Lucky ne croit pas une seule seconde à leur rédemption médicale et entreprendra, à de nombreuses reprises, de les tenter. Il a même un mandat des autorités pour simuler des attaques de diligences, banques, trains afin de réveiller leurs bons vieux réflexes. Sans succès ou presque puisqu’au cours de leurs pérégrinations, des tapes sur la tête des protagonistes (sauf le héros) entretiennent la confusion.

Pour les plus jeunes lecteurs, il n’est point difficile de détecter tout de suite lorsqu’un individu joue la comédie ou non (air hagard, donnant du « Monsieur ? » à qui mieux-mieux), cependant le félin a eu la sensation de lire une suite de gags (fort amusants il est vrai) dont les transitions demeurent pauvres – mis à part les dernières pages qui rehaussent largement l’intrigue avec un Averell en avocat surprenant de vérité malgré lui.

Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)

Hum, le félin hésite à sortir l’artillerie pseudo-intellectuelle. Lucky Luke le mérite certainement.

Si j’évoquais brièvement la plaidoirie ratée d’Averell, c’est qu’il pointe un sujet redondant dans ce tome : les Dalton sont-ils condamnés à demeurer des criminels ? A priori oui, et même en se forçant à être honnêtes le naturel revient au galop. Imaginez, les mecs doivent filer doux pendant quelques jours, il en va de leur liberté. Et bah non, y’a toujours un couillon pour commettre un menu larcin (couverts dans un resto, etc.). Du coup, on ne sait plus quelle est la part de génétique ou de bêtise responsable de leur impulsivité (peut-être un peu des deux). Inné : 1. Acquis : 0. Round suivant.

L’air de rien, cette aventure traite d’une pathologie qui doit bien exister. Mais la théorie tigresque est bien plus intéressante. Celle-ci s’appuie sur le cas de Rantanplan qui, pendant les 48 pages de l’aventure, se comporte comme un chat en raison d’un traumatisme semblable à celui que reçoivent de temps à autre les Daltons. Pour ces derniers, le résultat est une apathie totale, des automates incapables d’initiative. En fait, il s’agit de leur « moi » profond tel qu’il aurait dû se développer si Ma Dalton ne les avait pas éduqué à commettre le pire. Au lieu de ça, une personnalité maléfique s’est « imprimée » sur leur esprit certes simple, mais gentil. Rantanplan/Chat = Dalton/gentil, tout colle.

…à rapprocher de :

– Le blog traite de quelques aventures de Lucky-Luke, jugez plutôt : Le Grand Duc ; Chasseur de primes. ; Les Dalton à la noce ; etc.

Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver cette BD en ligne ici.

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