Peyo & Delporte – Le Schtroumpfissime

Dupuis, 68 pages.

Peyo & Delporte - Le SchtroumpfissimeSuivi de Schtroumpfonie en ut. Je suis omnivore, ne l’oublions pas. Lorsque les Schtrucs se comportent comme des humains, forcément ça se termine en catastrophe – enfin, c’est relatif. Ouvrage mille fois lu, mille fois analysé, apportons un peu d’eau tigresque au moulin des nains bleus en prenant un titre au pif de leurs aventures.

Il était une fois…

Cette vieille dondon de grand Schtroumph est partie chercher un ingrédient particulier dans la forêt. Le vioque laisse donc les clefs du village à la bande de couillons bleus. Le gus n’est même pas parti depuis une heure que déjà les Schtroumphs font de la merde : ça veut élire un représentant, ça vote, ça se transforme en dictature, ça fait une révolution, ça fait la guerre. Le génie humain, en somme. Quant à l’autre histoire, Celle-ci est trop insignifiante pour que j’en parle ici.

Critique du Schtroumpfissime

Il arrive au félin de tomber sur un vieux classique qui traîne dans la bibliothèque d’un ancêtre. Cette fois-ci, il s’agit d’une bande de lutins vivant dans un cauchemar où les femmes se font rares. Qui plus est, ils semblent atteints d’une maladie rare – je pencherai pour la cyanose ou le manque d’oxygène, eu égard leur couleur bleue et leur vocabulaire très limité.

La première histoire est aussi dense que délicieuse. Le père Delporte a sorti ses grosses bottes pour nous concocter des péripéties réjouissantes. Sans le grand Schtoumph, les minibleus sortent la panoplie du pouvoir et des luttes politiques dans un concentré de ce que l’Histoire humaine répète à l’envie. Le rythme est optimal et fera lire ces quelques planches en une dizaine de minutes à peine.

Dans le Schtroumph musicien, il appert que le protagoniste principal est incapable de bien se servir d’un quelconque instrument de musique – à l’instar du Tigre. Dégouté, le petit va se voir proposer par une vilaine fée (vous devinez qui) une fabuleuse flûte. Sauf que celle-ci endort tout le village. Il s’ensuit une quête effrénée pour réveiller ses petits copains.

Comme souvent avec le gros Peyo, il n’y a pas de quoi se plaindre quant aux illustrations : au premier coup d’œil on comprend de quoi il est question, et certaines planches décrivant des combats sont fort bien réussies, le lecteur aura loisir à admirer un travail sérieux – pour l’époque. Bref, à offrir à tous ses gosses avant qu’ils apprennent l’éducation civique  (sic).

Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)

Beaucoup a été dit sur ces opus, aussi il est difficile pour le félin de ne pas radoter  comme une conne au sujet des Schtroumphs. D’une part, dans le premier texte, on pourrait croire que l’auteur, en bon communiste, fait l’apologie de la gérontocratie la plus éclatante. A la rigueur, une sorte de paternalisme gaullien qui consisterait à démontrer que c’est « moi ou le chaos ». Et à bas la démocratie qui encourage les plus viles réactions de la populace qui se disperse malgré elle.

Sérieusement, faut arrêter d’enculer les mo(u)ches. Déjà, ces êtres n’ont rien à voir avec les humains. Au mieux, ce sont des gamins à qui il faut régulièrement botter le cul. Ensuite, c’est un village minuscule, et à part un vieux sage comme maire je ne vois personne pour bien gérer la situation. Enfin, l’état de guerre permanent contre Gargamel justifie l’existence d’un dictateur en continu. Sinon la bourgade ressemblerait à Taïwan – comprenne qui voudra.

D’autre part, et à mon humble avis, la dernière histoire a une morale bien pourrie. Grossièrement, il faut retenir que chacun a une utilité bien précise qui va, un beau jour, se révéler auprès des autres. Ici, c’est avec sa trompette que Schtroumph musicien sauvera ses potos. Sauf que tout le bordel a été provoqué de son propre fait : le « héros » est seul responsable de l’évènement déclencheur, et est l’artisan du dénouement. Il ne fait que réparer sa connerie, aucune amélioration notable du village ou de ses habitants n’a eu lieu. Un jeu à somme nulle en fin de compte

…à rapprocher de :

Rien d’autre.

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