EncycatpediaInternet est bien incomplet, il n’y a que des vidéos débiles sur les combats de chats. Aucune théorisation de disponible, seulement des ados boutonneux et ricanant face à deux minets en pleine échauffourée. Aussi il est temps de donner ses lettres de noblesse aux duels entre chatons, ceux entre clébards ne paraissant occuper que l’attention des médias.

Pourquoi orchestrer des combats de minous ?

Ce billet n’a été possible que grâce aux efforts du consulat européen sis dans la capitale birmane. En effet, si j’en suis arrivé à m’intéresser au noble art du combat félin, c’est parce que j’ai été bloqué, pour une sombre histoire de contrebande, pendant un certains temps en Asie du Sud-Est.

Pour faire simple, après un long séjour près des Philippines, je suis retourné sur le continent histoire de terminer mes études (de médecine). J’ai profité d’un week-end prolongé pour me faire plaisir et prendre quelques souvenirs d’un temple bien caché, un peu comme Malraux avait fait en son temps. Comme Malraux, je me suis fait pécho. Sauf que l’État français n’était pas aussi pressé de me tirer de l’ornière qu’il avait aidé Dédé, et il a bien fallu deux mois pour verser des pot-de-vins et faire tamponner mon visa de sortie.

Du coup, j’ai très vite été à court de tunes. Aussi je suis allé voir une vieille connaissance assez friquée grâce à ses connexions dans les combats de coqs. Désirant ardemment devenir son employé, je lui ai parlé de mon amour immodéré pour les félins. Après trois heures de discussion et cinq litres de Tiger Beer, il m’a autorisé à ouvrir une franchise de combats de chats dans un village à trente kilomètres de la frontière laotienne.

Ces quelques semaines furent sans doute les plus beaux instants de ma vie. Si les « dogs fights » sont d’une rare violence et finissent souvent dans un étang de sang, ceux des félidés ressemblent plus à une partie d’échecs. Tout n’est que posture, projections savamment préparées et courtes explosions de coups de griffes avant la fameuse « clef de nuque » (attention, jeu de mots).

Admirer de telles empoignades est un spectacle que je conseille à tout le monde, c’est tout bonnement magnifique. Hélas, on ne peut déplorer que très peu de championnats de ce type en Europe alors que la matière première ne manque pas. En outre, les félins sont difficiles à gérer. Voilà comment ne pas commettre d’impairs et faire en sorte que ça castagne bien comme il faut.

Comment gérer une bonne baston de chats ?

Deux mois en tant qu’organisateur m’ont apporté une expérience des plus précieuses que je vais vous résumer en quatre brefs points. Il s’agit de règles basiques, de questions que vous devez vous poser avant d’annoncer à la rieuse populace que votre ring sera le must des combats de chats.

Attention, n’employez qu’avec prudence le terme « catfight », je me suis tardivement rendu compte que vos interlocuteurs s’attendent alors alors un crêpage de chignons (souvent dans la boue) par deux femmes, souvent très court vêtues, et à la plastique plus que correcte.

1. Le choix des protagonistes

Je commence par un sujet qui peut à la fois être le plus facile à régler que le plus délicat.

Lors de mon séjour, les autochtones, qui avaient très peu de foi en ma personne, préféraient envoyer leurs propres champions. Ils me faisaient plus confiance pour la régularité des combats et la manière dont je les organisais tel un comptable de province.

Si c’est à vous de fournir le matos, il convient de ne pas se planter. Sélectionner deux combattants (que j’appellerai Arnold et Sylvester) ne peut être laissé au hasard. D’une part, il faut que les catégories de chats soient équilibrées. Un chétif Siamois contre un solide Pixie-bob (qui n’est pas loin de ressembler à un lynx), c’est de la triche. Idem entre un Norvégien et un Persan. Alors prenez des races qui accusent les mêmes kilos sur la balance, et faites combattre des individus de même âge.

D’autre part, Le Tigre vous conseille de vous rabattre vers les mâles (non castrés) qui ont un sens du territoire plus aigu que les femelles. Les matous sont plus enclins à rapidement sortir les griffes, surtout si vous leur avez préalablement présenté une chatte en pleine chaleur. Affamez les une ou deux journées, montrez leur quelques belles croupes, faites péter un peu de musique happy-hardcore (pas de Mylène Farmer surtout, ils vont penser que c’est leur maman qui les réclame), Arnold et son copain ne se laisseront pas prier pour en venir aux mains.

2. Le lieu

Un chat qui se plaint, ça fait du bruit. Deux qui s’en foutent plein la gueule, on dirait dix bébés qu’on égorge avant de les mettre dans le frigo. Aussi votre premier réflexe sera de s’installer soit dans un endroit sans habitation à douze kilomètres à la ronde, soit dans une pièce particulièrement insonorisée. La cave enfouie à six mètres sous terre a ma préférence, tant pour la discrétion que pour le marketing : les clients auront l’impression d’entrer dans un club privé du temps des glorieuses heures de la prohibition.

Second souci, à quoi ressemblera le ring ? Après moultes tentatives en Asie du Sud-Est, la solution la plus élégante est la suivante : une cage circulaire de cinq mètres de diamètres, avec des barreaux (150 centimètres de hauteur au moins) séparés par à peine cinq centimètres et légèrement repliés vers le centre. Le sol (en terre battue ou autre matériaux qui ne fait pas de bruit) sera légèrement incurvé vers le centre.

Le but est d’éviter qu’un des participants ne reste trop dans les côtés et soit encouragé à aller vers le centre du ring. Les chats n’aimant pas la contrainte, les bords ne doivent pas être accueillants. Vous les rendrez inhospitaliers grâce aux barreaux repliés vers le ring (impression de recouvrement), voire en installant un mince filet de flotte sur ceux-ci à l’aide d’une pompe à eau. Arnold et Sylvester ne peuvent se reposer, voilà l’objectif.

3. Les règles d’engagement

Faites un peu comme vous voulez. Cependant, et afin d’éviter toute surenchère d’exploits digne du Tour de France, soyez simple et intransigeant. Voilà quelques pistes.

Aucune drogue : on commence par donner quelques croquettes vitaminées à Sylvester pour qu’il carbure sévère, deux jours après Arnold se pointe excité comme une puce grâce à la coke saupoudrée sur son herbe à chats. A ce stade, au bout d’une semaine les concurrents se pointeront gavés de méthamphétamines avec d’inquiétants tics au pourtour des yeux.

Transformer un innocent combat de félins en lutte de laboratoires clandestins serait dommage, aussi faites pisser les minous dans un bocal pour éliminer les tricheurs. Pour déterminer qui a pris des substances stéroïdes, goûtez leur urine : celle qui a un arrière-goût de noisette doit vous alerter sur la santé du félin.

De même, les poisons sont généralement prohibés. Avant chaque round, j’avais pour habitude d’analyser Arnold et Sylvester pour savoir s’ils n’étaient pas surdopés par leurs maîtres. J’en profitais pour nettoyer, avec un chiffon légèrement imbibé, leurs griffes. Au cas où.

Enfin, beaucoup croient bon équilibrer deux catégories en mettant en place un handicap chez la race la plus forte. Déjà qu’organiser des batailles entre félins est plutôt mal vu, si en plus vous attachez une patte d’un des protagonistes ou lui donnez des anxiolytiques pour pimenter la rencontre, on touche le fond. Laissez faire la nature, au pire mettez en place un « deux contre un », néanmoins je ne vois guère comment il est possible de former les équipes et faire en sorte que les belligérants en tiennent compte.

Quant à déterminer quand le combat doit prendre fin, cela mérite un dernier chapitre :

4. La détermination du vainqueur

C’est à ce moment que Le Tigre démontre qu’il reste un grand amoureux des félins. Se taper sur la gueule pour amuser le spectateur certes, mais la conclusion ne saurait se résoudre par le décès d’un des querelleurs.

Il est des signes assez triviaux (pour un éthologue comme Le Tigre) signalant que la lutte est arrivée à son terme. Voilà quelques KO techniques à connaître lorsque Schwarzene…euh Arnold a perdu :

La soumission. Sylvester s’est imposé comme mâle alpha, aussi son adversaire accepte cette domination. Arnold peut pour cela se coucher, montrer son cul ou éviter toute posture d’affrontement. Plus de gros dos, il est même possible qu’il décide de tourner en rond autour du ring comme un poulet décapité pour éviter tout coup de griffe.

Autre position signalant un gagnant, c’est lorsque Stallo…euh Sylvester morde le cou de son adversaire pendant plus de cinq secondes. Non seulement cela signifie que le chat mordu fait montre d’allégeance, en outre il est inutile de risquer une coupure au niveau de la carotide. Si les minous ne se tapent plus pendant plus de quatre minutes, considérez que c’est terminé.

Conclusion du félin guerrier

Ces quelques règles peuvent vous paraître contraignantes, gardez cependant à l’esprit que dans mon cas j’étais obligé d’offrir des combats parfaits : après quelques jours, il est apparu que mes spectateurs étaient issus de la mafia locale. J’ai donc mise en place des procédures impitoyables, autant par respect des félidés que parce que je chiais dans mon froc de me voir accuser de partialité.

Vos mottos seront donc peu ou prou : faire primer le spectacle sur la vue du sang (surtout que les félins saignent moins) ; et préférer la beauté du geste à un lambeau de peau. Si les combats de chiens sont du MMA, ceux des chats doivent être du catch. Voire du sumo (quand on voit ce que Sylvester et Arnold sont devenus aujourd’hui).

D’ici là, soyez gentils avec mes petits cousins.

Les textes du TigreIl faut savoir quelque chose sur Le Tigre : si le félin est aussi productif et tend à rester dans son monde, c’est qu’il s’octroie au moins huit heures de sommeil par nuit. Rebooter ce cerveau de belle facture n’a pas de prix, et il m’arrive d’imaginer toutes sortes d’excuses pour grappiller quelques précieuses minutes dans le pieux. En voici une.

Ch’onirism, ou L’obscène dormeur

Mercredi matin, quelque part dans Paris. Jim, dans son lit, expérimente ce qu’on appelle un rêve conscient. Il sait pertinemment qu’il est en plein songe, et subodore – eu égard à la luminosité de sa chambre – que le réveil ne va pas tarder à se mettre en route.

C’est trop tôt, encore quelques heures, faites que ça se prolonge.

Aucune envie de se réveiller, s’habiller en déjeunant (pour maximiser le temps gagné), prendre le métro, être compressé dans le wagon qui l’emmènera dans la banlieue nord où il s’installera à son poste de « conseiller téléphonique », c’est-à-dire harceler des potentiels clients.

Mais qu’est-ce qui pourrait justifier de rester dans son lit, ne plus bouger jusqu’à 14h au moins ? Si possible, un évènement tellement évident qu’il n’aura même pas à prévenir son boss. Au loin, se mêlant à son rêve, le bruit d’un avion qui passe.

La veille, il était avachi devant son poste de télévision, se disant qu’il était temps d’aller se coucher, qu’il se remercierait le lendemain pour sa sagacité. Planté devant une chaîne d’info en continue, il écoutait vaguement les derniers développements au sujet d’un virus informatique qui était parvenu à corrompre toute une usine au Moyen-Orient que l’Ouest suspecte d’abriter de quoi faire une jolie bombe atomique. Une histoire à dormir debout, un épisode fleurant bon la barbouzerie avec des noms d’opérateurs dignes d’un mauvais SAS.

Maintenant, il se dit que si ce pays à la limite de l’État voyou tentait simplement de produire de l’électricité grâce à l’énergie nucléaire, le fait de se retrouver avec un virus dans ses systèmes aurait de quoi grandement frustrer n’importe quel chef d’État. Celui-ci serait très colère même. Ça ne se fait pas, ce genre de sournoiseries, que dirait-on s’ils nous rendaient la pareille ?

Jim imagine des enturbannés qui s’amuseraient à planter un ver informatique dans les glorieuses installations nucléaires (civiles, hein) de la République Française. Déjà la mise en place de l’opération : des ayatollahs geeks en puissance passant des heures devant leurs ordinateurs – sur quel type de claviers taperaient-ils, qwerty ou un clavier pour l’arabe ou le persan ? – à concevoir un super-virus.

Insérer dans les lignes de codes des passages entiers de certaines sourates, se balancer devant leurs écrans comme un gamin devant son coran, psalmodier des opérations booléennes tout en s’administrant de solides coups de fouet dans le dos, tout cela les serveurs orientés vers La Mecque. Une fois le Très Saint virus achevé, le transporter dans des paquets de clés usb, ces mêmes paquets juchés sur des ânes prenant la destination de la première ville d’importance, à des centaines de kilomètres derrière les montagnes, pourvu que celle-ci dispose d’un cybercafé.

Mouais. Ça le fait surtout rire tellement ça parait improbable. Trop long et hasardeux, seul un riche pays qui ne veut pas se salir les mains procéderait de la sorte. Pas celui qui voit ses centrifugeuses déglinguées pour quelques mégabits et souhaite faire comprendre qu’il conviendrait d’arrêter ces enfantillages. En ajoutant les assassinats d’éminents scientifiques, Jim se plait à concevoir qu’une vengeance selon lui proportionnée serait légitime.

* * *

Heureusement pour lui, la loi du talion s’applique ce matin. Maintenant. Et l’avion qu’il devine à quelques kilomètres de la capitale n’est là que pour poser un gros virus dans une des centrales nucléaires alimentant la région parisienne. En fait de gros virus, autant parler d’une bombe, quelque chose de pas très développé qui pète dès que ça touche le sol. Son rêve éveillé s’empare de cette fabuleuse idée et la met en forme.

Un vieux Sukhoï, déguisé en « valise diplomatique », ce qui évite de réfléchir à comment il peut se diriger sans crainte vers des installations en principe protégées, transporte donc une vieille bombe. Disons que celle-ci a été discrètement conçue à partir de plusieurs munitions immergées des guerres mondiales. Il paraît qu’un quart (premier opus de la guerre) et un dixième (second opus) des obus tirés n’ont jamais explosé. Le territoire doit donc regorger de ces munitions, et en trouver prêtes à l’emploi doit être un travail d’enfant. Si ça peut lui permettre de dormir, Jim en dégoterait un wagon à l’aide d’une pelle et d’un tournevis.

Dans l’avion, trois terroristes. Le pilote, un opérateur radio et le mécanicien de la bombe. Allez, Jim en rajoute un dernier : le commissaire religieux. Tant à imaginer des terroristes qui autrefois étaient considéré comme de vaillants combattants de libération puisqu’ils caviardaient les soviétiques,  Jim accepte qu’ils empruntent quelques caractéristiques de l’occupant. Notamment doubler chaque poste opérationnel d’une personne chargée de contrôler la conformité doctrinale.

* * *

L’opérateur radio a bientôt fini son boulot. Il est parvenu à déblatérer son sabir diplomatico-technique mâtiné d’atermoiements à destination des tours de contrôle pour les apaiser. Le pilote est malgré lui d’une certaine aide : n’arrivant pas à maintenir naturellement l’assiette de son engin, l’excuse du problème technique a pu être effective pendant de précieuses minutes.

L’opérateur se permet même d’imiter le Président de la République, en prenant exprès un air niais et discourant sur la chancelière allemande. Il se débrouille bien, Jim se surprend à rire intérieurement tellement c’est trop bien rendu même. Louche. Ce détail ne peut venir de son rêve. C’est en effet le colocataire qui a augmenté le son de la radio lors du passage d’un célèbre humoriste. Il va falloir faire avec.

* * *

Le mécanicien de la bombe ne place pas une grande confiance en ces collègues. Déjà il se demande à quoi il sert. Il a prouvé son utilité en contrôlant le bon maintien de la bombe dans la soute lors du décollage, maintenant il croupit dedans et se tourne furieusement les pouces.

Cela lui permet de formuler une liste de griefs au retour de la mission. Son débriefing sera sans concessions : le froid dans la soute et le manteau trop léger qu’on lui refilé ; le pilote taciturne qui n’a pas l’air à l’aise avec sa conduite un peu brusque ; la qualité déplorable de la bombe qui a plus de rouille que de matière explosive ; et le commissaire qu’il a surpris la veille en train de se masturber devant un site de rencontre juif.

Comme un menteur qui suppute que tous les autres trichent également, il n’a surtout aucune confiance en ses propres capacités : il est censé lâcher la bombe lorsque le pilote en donnera l’ordre, néanmoins le détonateur installé a autant de chance de fonctionner qu’en 1945. Quant à prévoir la trajectoire de la bombe une fois décrochée, il faudra voler sacrément bas pour réussir un carton. Si ses coéquipiers sont aussi compétents que lui, alors il y a de quoi s’inquiéter. Il espère donc être le maillon faible de la chaîne, n’osant imaginer quelqu’un encore plus mal placé que lui.

* * *

Le pilote, ancien co-pilote dans une compagnie aérienne depuis longtemps sur liste noire de l’Union européenne, n’a jamais été très friand des procédures de contrôle lors des atterrissages. Certaines étapes, notamment concernant le déploiement des volets de l’avion, ne sont pas si importantes que ça au final : un avion sur deux qu’il a piloté avait des problèmes de ce coté, et il s’arrangeait pour atterrir dans le sens du vent – peut importe la direction imposée par l’aéroport. Cette fâcheuse habitude a commencé à être réellement problématique quand il a fallu assurer des liaisons ailleurs qu’entre deux aérodromes privés.

C’est aussi pour ça que sa mission, déposer les explosifs le plus efficacement possible, consiste avant tout à accompagner cette dernière jusqu’au bout. Plus de problème de visée ni de détonateur. Le kérosène de l’appareil a un potentiel soufflant bien plus prometteur que la bombe.

* * *

Quant au commissaire, le chef de cellule de l’opération, son rôle n’a rien à voir avec la pratique religieuse. Jim le voit même s’en foutre totalement. Au courant de l’intégralité de l’opération, il doit juste vérifier que les trois autres djihadistes mènent la mission jusqu’au bout, quitte à les flinguer avec son vieux colt caché dans les replis de sa tenue s’ils ne partagent sa vision suicidaire de leur mission.

L’opérateur et le mécanicien ne sont en effet pas au courant, disons qu’ils auraient pu adhérer à la mission mais à des conditions différentes. Le genre de conditions impensables, la survie de l’équipage n’étant pas une option. Hélas ils étaient les seuls disponibles dans le coin, et le commissaire religieux en était à un stage où faire la fine bouche lui aurait valu de sérieuses déconvenues. Sa place au paradis aurait pu être compromise, et son responsable direct lui avait gentiment mais fermement expliqué que chaque jour de retard que son incompétence produisait, il y avait deux vierges supposées l’attendre qui se faisaient déflorer ailleurs. Assez sceptique quant à ce point de doctrine mais néanmoins sujet à de vifs doutes d’ordre pascalien, il a du rapidement embaucher le tout-venant.

Cette situation délicate est d’autant plus vexante pour lui qu’elle va à l’encontre de certaines conclusions partielles de la thèse qu’il avait menée à l’université coranique de sa ville natale. Il a passé plus de six ans à étudier le Coran et ses innombrables exégèses autorisées au travers du prisme de la martyrologie. Sa thèse, intitulée sobrement « Financial crisis and martyrs’ management: towards a pragmatic approach through new spiritual incentives », visait entre autres à démontrer que le désespoir économique contribuait largement au métier de martyr, et ce en limitant le plus possible l’utilisation de ressorts religieux.

Bref, il s’agissait de créer des martyrs à la chaîne, et ce sur les fondements d’un Islam basique sans prendre en compte les différents courants de cette religion. Hélas la bonne santé financière de certains voisins tels que les Emirats Arabes Unis, gros demandeurs en main d’œuvre pas chère pour construire de grands bâtiments phalliques, a détourné la jeunesse désargentée – celle au cœur même de sa thèse – du noble métier de kamikaze qu’il leur préparait scrupuleusement.

* * *

Jim est plutôt satisfait du compte-rendu des protagonistes de son désir. Il ne manque plus que les employés de la centrale nucléaire où est censé s’abattre le feu divin. Comme son histoire en cours apporte son petit lot de malheur, il ne faudrait pas en rajouter. Un seul technicien dans l’usine, décide-t-il, et quelqu’un dont le décès, certes salutaire pour le sommeil de Jim, ne constituerait pas de difficultés particulières. Car Jim, qui créé de toutes pièces son univers de sommeil prolongé, veut avoir l’esprit tranquille pour en profiter. Avoir des décès sur la conscience n’est pas optimal. Des pertes financières certes, mais des pertes humaines strictement limitées.

L’employé de la centrale est donc, de l’avis de Jim, un parfait connard. Un homme déjà, la gente masculine atteignant plus vite et plus haut ce critère. Un goujat de la première espèce, ayant mis son appartement en viager, n’ayant ni femme ni enfants. Sa mort sera favorablement accueillie par dame nature : travaillant depuis trente ans dans la centrale, habitant juste à côté, s’occupant amoureusement de son potager qui le maintient dans une relative autarcie, cette personne a ses gamètes qui partent en quenouille. Elle-même le sait, et comme elle aime le répéter au représentant syndical de l’usine, « la retraite c’est l’antichambre de la mort, je sortirai de la centrale les pieds devant ». Son vœu sera grâce à Jim partiellement exaucé.

* * *

La scène se met progressivement en place, et surtout commence à faire une harmonieuse unité de lieu : l’avion, baissant d’altitude, et la centrale à l’horizon. Cette image ravit Jim au plus haut point. Il faut dire qu’il a toujours eu un penchant certain pour les situations catastrophiques, en tant que spectateur bien sûr. Plus c’est formidable, hautement improbable, cataclysmique, énorme en fait, plus il est transporté.

Pour autant qu’il se souvienne, le 11 septembre a été l’élément déclencheur de son premier réel émoi sexuel. La vision, en direct de surcroît, du deuxième avion s’écrasant a provoqué une délicieuse électrification de sa colonne vertébrale. Il a su alors être le témoin d’un évènement majeur, qui serait à l’origine d’une nouvelle ère. Comme la bataille de Waterloo, l’assassinat de François Ferdinand en Serbie, la trempe des évènements qui symbolisent le passage d’un siècle à l’autre.

Le passant qui reste planté devant un incendie en pleine rue à Paris, le boulet responsable des « embouteillages de curiosité », le téléspectateur qui ne regarde que le départ de la F1 et les descentes du Tour de France, c’est Jim. Jeune, lorsque l’environnement n’était que peu propice à de tels débordements, il n’hésitait pas à y remédier tout en restant dans les limites imposées par le bon sens et la sécurité : foutre le feu à des maquettes de maison en bois – dans la cheminée -, effectuer un lancer de fusée à la mode Challenger – avec un playmobil -, siphonner le réservoir de la voiture paternelle pour remplir une canette d’essence et y poser un pétard – seul dans le jardin.

La catastrophe, oui, mais sans s’impliquer.

* * *

C’est donc avec cette plénitude caractérisant l’aboutissement d’un travail bien accompli que Jim s’autorise quelques secondes de repos. En fait de repos il s’agit avant tout de tenter de déterminer combien de minutes il reste. Mais il faut absolument que l’explosion survienne avant celle de son réveil. Son univers fantasmé est en pause, l’employé de l’usine fixé devant ses écrans de contrôle, le doigt du commissaire religieux scotché au chien du colt. Il est temps de réduire la distance entre l’avion et la centrale.

Sachant que le temps lui est compté, Jim procède dans son rêve par à-coups, la chronologie n’est même plus respectée. A un moment le nez de l’avion frôle le réacteur, à un autre plus tard l’employé ne voit qu’un léger point dans le ciel. La scène, pourtant dynamique, semble se figer comme dans le dessin d’un mangaka boutonneux. Tout n’est puissance, destruction en devenir mais l’apothéose se fait attendre.

Jim a besoin de motivation, d’un coup de pouce extérieur pour concrétiser son scénario qui ne se porte plus très bien. Déjà certains fragments de son rêve se tordent et perdent en cohérence. Le monde extérieur reprend trop vite son emprise, et la création spontanée de Jim n’est plus ce qu’elle était il y a dix minutes. La forme du Sukhoï est changeante, tantôt un gros A380 avec une armée de majorettes en niqab dedans, tantôt un Spitfire avec les membres du gouvernement britannique sur les ailes. La centrale perd de sa majesté et tend à ressembler à un château gonflable, voire à une grosse meringue citronnée.

Les couleurs deviennent plus ternes, comme une planche de BD cent fois photocopiée et scannée. Combien de terroristes déjà dans l’avion ? A quoi ressemble la bombe qui y est entreposée ? Triste invasion de la réalité dans son délire, Jim sait qu’à tout moment il peut décider d’ouvrir les yeux. Mais il attend l’ultime stimulus qui clôturera la première partie de son rêve.

* * *

Un claquement sec, mélange de bruit de ferraille et de petit bois fracassé contre un mur. Le bruit du colocataire qui part en claquant la porte est saisi à la volée par l’univers en quête de restructuration de Jim. L’attentat a lieu, c’est pas trop tôt. L’avion, le colt du commissaire, le reliquat d’une bombe américaine, le réacteur n°3 de la centrale, tout n’est qu’enfin fumée.

Jim profite du charivari ambiant pour ouvrir un œil, éteindre rapidement son réveil, se renfoncer dans son oreiller et attendre la suite des évènements. Tout ça en à peine deux secondes, trop peu pour que son cerveau prenne en compte la possibilité d’un matinal lever. S’accorder quelques minutes supplémentaires pour gouter le résultat de sa création personnelle, se faire plaisir à imaginer que tout cela est réel, avec ce que cela va impliquer sur son sommeil. L’avantage de créer cette catastrophe, c’est que Jim en connaît tous les ressorts. En cas d’évènement qui se produirait réellement, impossible de se rendormir, il serait trop excité et tenter de glaner des informations un peu partout pour satisfaire sa curiosité morbide.

Dans l’espace restreint de sa chambre, Jim maîtrise les évènements. Et il a quelques minutes de répit pour imaginer les conséquences de l’attentat qu’il a minutieusement préparé. Seul dans la désolation de la centrale et de sa chambre, la France s’éveille, furieuse, autour de lui.

* * *

Qu’y a-t-il de meilleurs qu’entendre les autres s’agiter lorsqu’on ne fout rien ? Dans un sommeil léger des protagonistes nouvellement imaginés par Jim s’éveillent, se mettent en branle et se disputent le temps de parole.

Les représentants du pays, portes paroles de l’armée, « responsables » politiques, syndicaux… Jim a tellement l’habitude d’entendre leurs galimatias et promesses qu’il les entasse dans un coin de l’espace public et les fait taire. Pour une fois il va laisser la parole à un scientifique, notamment cet expert des télécommunications qui décrit avec de justes détails les retombées électromagnétiques de l’explosion qui a eu lieu : si la radioactivité est quasiment nulle et les communications enfouies ont été préservées, l’impulsion de l’explosion a grillé beaucoup de circuits électriques, et ce – comme par un fait exprès – de manière concentrée au nord de Paris.

Jim ne peut aller au travail ce matin, les bâtiments étant tout à fait inutilisables. C’est fort regrettable, s’entendra-t-il dire à son patron dans une semaine. D’autres scientifiques précisent les conséquences pour la santé, apparemment minimes, leurs voix se faisant de plus en plus inaudibles

Ensuite, ce sont les interventions des ambassadeurs et chefs d’États qui tombent. Jim se remémore les termes savamment utilisés lors de semblables évènements : effrayant, inacceptable, terrible, solidarité, châtier les responsables,… Les mots fusent, une avalanche de dépêches coule sur Jim qui n’y prête plus attention.

Enfin, le capitaine d’une compagnie de pompiers prend la parole en même temps qu’en bruit de fond s’élèvent de nombreuses sirènes de casernes. Celui-ci explique que rien ne sert d’appeler les pompiers pour des problèmes de réseau 3G ou des urgences dues à des crises d’angoisse, ils sont débordés et le samu continue d’assurer sa mission.

La voix du fringuant capitaine s’efface progressivement au profit des sirènes, toujours plus présentes, jusqu’à ce que sa silhouette même ne ressemble qu’à une tache rouge.

* * *

Jim, dans son espace de pensée pure, parvient à se souvenir que cet évènement d’une violence rare aurait lieu un mercredi. Pas n’importe quel mercredi. Le premier du mois. Celui où les sirènes se mettent automatiquement en marche à midi. Comme en ce moment même.

Et merde.

Serge Brussolo - Frontière barbareTrop court et trop dense, plus de 400 pages pourtant, comment est-ce possible ? Ce roman peut se dévorer en une journée et laissera plus d’un lecteur KO face aux nombreuses problématiques abordées. Un Français qui fait de la très bonne SF, c’est toujours plaisant, et Brussolo a une imagination de dingue (qu’hélas il n’est pas toujours en mesure de dompter).

Il était une fois…

Dans un futur indéterminé, David Sarella est ce qu’on appelle un exovétérinaire. Pour faire simple, il est dépêché par l’Organisation des planètes unies sur des mondes éloignés afin de soigner des grosses bêtes de guerre (comme celles en couverture) dopées aux amphétamines et qui font n’importe nawak. Car il faut laisser les locaux s’entre-tuer mais avec courtoisie, c’est-à-dire dans des conditions telles que ça n’abîme pas la planète. Par exemple, dans des grandes salles souterraines de cinq kilomètres de long. Accompagné de sa femme Ula (pas tout à fait humaine) dans une énième mission, le bordel ambiant est un peu plus grave que d’habitude.

Critique de Frontière barbare

Mon premier Brussolo, joie ! Je pensais le gus plutôt porté sur le thriller, or Tigre ne mange guère cette nourriture lorsque produite en France. Et là, j’en ai eu pour mon argent. Frontière barbare, ce n’est ni de la hard SF, ni du space opera, seulement un roman d’anticipation bien (trop ?) conçu qui ne s’encombre pas de descriptions inutiles scientifiques. Seul comptent les hommes et leur misérable existence dans un univers souvent moribond.

Il n’est pas évident de ne pas spoiler dans ce roman, toutefois il faut savoir que la femme du héros occupe une place centrale. Dans la première moitié de l’œuvre, on apprend qu’elle possède une partie des gênes « New Viking » (du nom d’une race E.T. fort bagarreuse), aussi elle a un impétueux besoin de s’engager dans des activités pourvoyeuses d’adrénaline (du gang-bang bien dégueu à participer à un conflit ouvert) en plus d’émettre des phéromones qui excitent son entourage. On se doute que ça va mal finir.

La seconde partie du roman, à mon sens, prend corps quand justement « ça finit mal ». En effet, notre héros se verra assigner un nouveau but, et les embûches rencontrées auraient mérité une saga complète. Nom de Zeus, avec le nombre d’idées géniales qui fourmillent dans ce roman, il y avait matière à en faire dix. C’est comme un morceau de musique d’Infected Mushroom, y’a assez pour faire un album entier. Et là réside en partie le problème.

Tout ceci est trop dense, que ce soit les considérations sur l’art de la guerre par les autres races à la traversée d’un désert vers une cité d’anciens, tout en passant par la description d’un village « maléfique » fait de nanoparticules, Tigre s’est régalé mais aurait paradoxalement préféré que cela dépasse 500 pages (ou la sortie en plusieurs tomes).

Une excellente expérience littéraire, toutefois une amère saveur de survol sans aller au fond de problématiques fascinantes (surtout la fin, vite expédiée).

Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)

La gestion froide et médicale des sentiments. D’un côté, il y a le nécessaire. Comme les doses de cheval que s’administre David (et qu’il donne à ses deux gosses) pour éviter l’hyper agressivité et la dépendance à ce que sécrète Ula. Ou alors les produits fortement conseillés pour éviter le chagrin, considéré comme inutile dans le futur. De l’autre côté, il y a ce qui choque, comme la disparition programmée du lien parental puisque les enfants peuvent choisir de ne pas être élevés par leurs géniteurs. Les efforts pitoyables de David vis-à-vis de ses enfants sont immensément tristes à lire.

Le métier du héros, qui est aussi un éthologue de talent, permet de comprendre l’Homme au travers d’autres paradigmes. Ses discussions avec un membre d’une espèce (un Anabassi) sont édifiantes, par exemple comment ne pas pouvoir s’adonner au noble art de la guerre signifie la perte d’un élan vital.  En outre, il faut dire que l’Humanité fait montre, dans le futur, de défauts bien contemporains, notamment par le biais d’Akênon, prêtre d’une religion toute puissante que tout lecteur apprendra à détester (alors qu’il œuvre pour quelque chose d’assez grand au final).

Pour me la péter et enculer les mouches en guise de conclusion, voici ma modeste analyse du titre. La frontière barbare, ce ne sont que les territoires bordéliques et guerriers où exerce le héros. Il s’agit également de sa femme qui n’est plus vraiment humaine et qu’il tentera de ressusciter d’après ses souvenirs sur une planète astucieusement nommé Memoriana. Ce geste, provoqué autant par l’amour que le manque physique, est mûrement réfléchi mais foireux par essence. Car se comporter, même brièvement, comme une divinité, n’est pas conseillé lorsqu’on reste un barbare.

…à rapprocher de :

– Ce roman est, à mon sens, infiniment meilleur que son recueil Trajets et itinéraires de la mémoire (trop vieux).

– Dans la catégorie des espaces qui blessent, Tigre pense au village visité par un des protagonistes dans le premier roman des Cantos d’Hypérion, de Dan Simmons.

– La quête finale m’a rappelé, très brièvement, l’intrigue de Simetierre, de Stephen King.

Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver ce roman via Amazon ici.

Amélie Nothomb - Cosmétique de l'ennemiLe Tigre, dans sa prime jeunesse, a dévoré presque toutes les productions de la mère Nothomb. Et il en était heureux le bougre ! Dans cet ouvrage qui se lira en une heure à peine (si c’est plus, inquiétez-vous sur l’état de votre cerveau), un long dialogue entre deux individus que tout semble opposer. Une fin assez marrante, mais rien de plus. Vraiment rien.

Il était une fois…

Jérôme Angust, le narrateur, patiente en cette fin de siècle dans un aéroport à cause d’une alerte à la bombe. Il pense devoir sérieusement s’emmerder lorsqu’un individu s’assied à ses côtés et commence à raconter sa vie. Ce personnage secondaire lui explique notamment comment il a violé la femme de Jérôme avant de la tuer. S’ensuit une longue discussion sur le pourquoi du comment.

Critique de Cosmétique de l’ennemi

Sérieusement, j’en ai ma claque de résumer les Nothomb. Non seulement y’a bien trop d’opus qui tendent à tous se ressembler, mais, par acquis de conscience, je m’oblige à les parcourir en diagonale pour ne pas pondre un billet excessivement touristique.

Sur l’histoire, je crois avoir dit le nécessaire. Le mec qui irruptionne dans la vie du héros s’appelle Textor Texel et semble en savoir long sur le protagoniste principal. Il lui conte, par le menu, les délicieuses horreurs faites à une femme et pourquoi il en est arrivé là. Rien à faire, le gus paraît avoir réponse à toutes les oppositions formulées par Jérôme.

En ce qui modestement me concerne, j’ai été à la fois content et fort déçu. Satisfaction, d’abord, de pouvoir lire d’une traite un roman qui commençait à me courir sur le haricot (Cf. premier thème). Mais désolation de terminer si vite un texte presque banal et dont beaucoup de personnes ne m’avaient dit que du bien.

En conclusion, relire Cosmétique de l’ennemi fut un mini-supplice, surtout lorsqu’on connaît le fin mot de l’histoire. Paradoxalement, si ce titre avait fait plus de 150 pages, je vous aurait conseiller de passer votre chemin. Sauf qu’il y a pire moyen de perdre un heure, aussi vous faire votre propre opinion peut être utile. A vous de voir.

Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)

Le face à face. Le problème récurrent avec Amélo Nothomb, ce sont ses dialogues à n’en pas finir. Alors oui, y’a de bonnes trouvailles, ça casse sec de temps à autre, et les termes utilisés font souvent mouche. Cependant, il appert que ça peut devenir vite horripilant : pour ma part, si les échanges de mots sans autres descriptions ne me dérangent pas, je n’en dirai pas autant lorsqu’il s’agit d’un dialogue improbable et sans temps mort. Et je ne parle pas de clichés et autres poncifs, nécessaires pour fluidifier le texte, hélas désastreux lorsqu’on s’y arrête à deux fois.

[Attention Thème SPOIL] La schizophrénie. Même si on s’en doute très rapidement, il appert que les deux individus se tapant la discute sont une unique personne. Le héros a rabattu les pires saloperies qui lui passent par la tête au plus profond de son esprit. Toutefois ce dernier se décide, de façon fort inopportune, à resurgir et montrer ce qui a été trop longtemps oblitéré. La solution adoptée, en attente d’une médication adéquate, consiste à détruire cette sombre partie de son être. Plus prosaïquement, taper sa tête contre un mur. [Fin SPOIL].

…à rapprocher de :

– De Nothomb, Le Tigre a aussi résumé : Hygiène de l’assassin (mouais), Les Combustibles (sans plus, heureusement c’est court), Attentat (interminable), Stupeur et Tremblements (ça passe), Tuer le père ; Biographie de la faim (à lire) ; Acide sulfurique (lourdaud) ; Le Fait du prince (le pire, je crois bien) ; Une forme de vie (très moyen).

– [Attention reSPOIL]. Le héros du roman a le même souci que celui de Fight Club, de l’immense Chuck Palahniuk. Tiens, je m’octroie quatre coups de fouet pour avoir opéré une telle comparaison.

Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver ce truc en ligne ici.