Alastair Reynolds – Le Gouffre de l’Absolution

Pocket SF, 1180 pages.

Alastair Reynolds - Le Gouffre de l'AbsolutionVO : Absolution Gap. Dernier opus de la sublime tétralogie des Inhibiteurs, Reynolds a fini comme il avait commencé avec L’espace de la révélation : en beauté. Près de 1.200 pages, on aurait pu en avoir un peu moins certes, mais ça ne semble pas être le genre de l’auteur. En fermant ces pages, Le Tigre a eu l’impression de déracinement depuis un univers si familier et prometteur.

Il était une fois…

Le Spleen de l’infini (le gros vaisseau où sont parqués les derniers survivants de l’humanité) s’est posé sur Ararat, planète paradisiaque si ce n’est que les Inhibiteurs vont débarquer d’un moment à l’autre. Tout espoir n’est cependant pas perdu, et ce grâce à Aura, enfant prodige dotée de pouvoirs transmis par des entités E.T. Cette jeune fille va les conduire à Hela, planète glacière où vivent des gens particuliers : constructeurs de cathédrales mobiles, ils sont organisés en église et gardent les yeux fixés sur une géante gazeuse en orbite, qui parfois disparaît pendant une fraction de seconde sans qu’on puisse l’expliquer.

Critique du Gouffre de l’Absolution

Mais quel final ! Enfin se clôt le cycle des Inhibiteurs, en tout Le Tigre s’est bouffé plus de 4.000 pages sur cette saga. Et ça a largement valu le coup, même si la fin de cet ouvrage peut en laisser plus d’un pantois. Je ne me souviens pas de tout exactement, mais sans spoiler y’a du monde parallèle et une armure de samuraï qui parle, c’est dire.

En plus des gros méchants (les « machines » qui continuent leur travail d’extermination), l’auteur nous offre un scénario parallèle tout ce qu’il y a de plus fascinant : please meet Rashmika, jeune femme qui débarque sur Hela, monde sur lequel sévit de solides fous fanatiques qui sont à la poursuite d’un miracle bien spécial. Ledit miracle, évidemment, n’étant que le symptôme de quelque chose de plus grand,de plus inquiétant même.

Comme Reynolds le fait si bien (Le Tigre pense à La Cité du gouffre), ces deux histoires ne font qu’une au moment opportun. Le suspense est correctement géré, mais c’est dans les descriptions d’une société futuriste que notre Britannique s’illustre.

Bref, c’est génial, et si vous voulez vraiment un défaut, en voilà même deux : quelques longueurs, mais à peine le temps de s’en rendre compte. Et la fin, que certains diront bâclées ou difficile à comprendre, c’est un peu la marque de l’auteur. Je pense particulièrement à L’espace de la révélation, très confus sur les dernières pages.

Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)

Je m’étais posé une question et ai découvert que je n’étais pas le seul. Cette question, c’est au sujet des titres de ce cycle. Absolution, révélation, arche de rédemption, y aurait-t-il un message biblique de la part de Reynolds ? Apparemment non, ce serait un pur hasard. Mais pour le lecteur lambda, ces titres jouissent d’une puissance religieuse qui intrigue fortement. Et sur ce dernier opus, la religion fait une entrée fracassante.

La religion, le fanatisme plutôt. Sur Hela, notre héroïne fait la découverte d’individus organisés en églises qui vivent dans des cathédrales mobiles (qui roulent le long de l’équateur de la planète) afin de garder le contact visuel avec un satellite objet de leur culte. Le but dudit culte, c’est assister à la très brève disparition du satellite. Pour cela, nos religieux, surdrogués pour ne pas s’endormir, vont jusqu’à sectionner leurs paupières pour ne rien rater du miracle tant attendu. Et il n’y a pas que ça… Édifiant.

…à rapprocher de :

– Si vous tombez sur cet article avant les précédents du cycle de Reynolds, commencez donc par L’espace de la révélation puis L’Arche de la rédemption. La Cité du gouffre, c’est plus un « one-shot » qu’un opus pleinement intégré dans cette fabuleuse saga.

– Pour en savoir un peu plus sur cet imposant arc narratif, les recueils de nouvelles Galactic North et Diamond Dogs, Turquoise Days sont tout indiqués.

– Une autre saga, intitulée les Enfants de Poseidon, n’est pas mal non plus : Blue Remembered Earth, On the Steel Breeze, etc.

Janus, du même auteur, est dans la même veine : ébouriffant et long. Le Tigre a lu ce titre en anglais, qui répond au doux titre de Pushing Ice.

Century Rain est différent, et un peu en-deçà de mes attentes. La pluie du siècle, en VF.

Pour finir, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver ce roman en ligne ici.

9 réflexions au sujet de « Alastair Reynolds – Le Gouffre de l’Absolution »

  1. Ping : Alastair Reynolds – La Cité du Gouffre | Quand Le Tigre Lit

  2. Ping : Alastair Reynolds – House of Suns | Quand Le Tigre Lit

  3. Ping : Alastair Reynolds – Pushing Ice | Quand Le Tigre Lit

  4. Ping : Alastair Reynolds – Blue Remembered Earth | Quand Le Tigre Lit

  5. Ping : Alastair Reynolds – On the Steel Breeze | Quand Le Tigre Lit

  6. Ping : DodécaTora, Chap.TP : 12 exemples de téléportation | Quand Le Tigre Lit

  7. Ping : Alastair Reynolds – Diamond Dogs, Turquoise Days | Quand Le Tigre Lit

  8. Ping : Alastair Reynolds – L’espace de la révélation | Quand le tigre lit

  9. Ping : Alastair Reynolds – L’Arche de la rédemption | Quand le tigre lit

Laisser un commentaire