Darwyn Cooke – Batman : Ego & Catwoman

Panini Comics, 200 pages.

Darwyn Cooke - Batman : Ego & CatwomanVO : idem. Deux en un, voilà qui semble bienvenu et pratique. Un Batman en pleine crise de conscience avec une bizarre conversation entre le héros et une part cachée de sa psyché ; une Selena prête à tout pour toucher des millions de dollars, tout ça vend du rêve. Hélas seule la partie de Catwoman vaut réellement le coup, le reste n’étant que discussions stériles.

Il était une fois…

Batman – Ego : à la suite d’une affaire qui a très mal tourné, à savoir un suicide en partie à cause du Bat, un bien étrange personnage fait son apparition dans la bat-cave. Un double du héros, plus sombre, qui l’enjoint à changer de méthode.

Catwoman – le gros coup de Selina : Catwoman doit se refaire (comme toujours hein) et prépare avec un vieil ami / amant un coup compliqué mais qui peut rapporter son lot de pépètes. Hélas tout part en quenouille.

Critique de Batman : Ego & Catwoman

Deux histoires, un auteur, une ou deux critiques ? Un peu des deux, mais d’abord un mot sur l’auteur. Mr Cooke semble être une étoile montante, pour lui confier temporairement les rênes de la bat-franchise c’est qu’il a un certain talent. Talent démontré, du point de vue du Tigre certes, par les deux romans graphiques de Parker, personnage sombre luttant contre les puissantes mafias américaines.

Pour la petite histoire, ce Parker est un personnage créé par Donald E. Westlake, largement adapté au cinéma et en BD par Cooke. Et c’est là que l’auteur est très fin puisque Catwoman, justement, a un lien avec ce Parker qu’elle a salement doublé il fut un temps. La relation entre l’agile voleuse et le cambrioleur professionnel à la retraite est complexe, entre défiance et attirance. Petit plus : on apprend enfin son prénom (longtemps caché ailleurs).

Toutefois la partie de Batman est terriblement décevante : on est conquis au début, et en fait ce ne sont que palabres entre le héros et un sombre double, jusqu’à un final frustrant qui n’apporte rien.

Sur le dessin, c’est du Cooke tout craché : ligne très claire, voire « grosse », coup de crayon assez enfantin et travail sur les traits des protagonistes (notamment les yeux) remarquable. C’est particulier, on aime ou pas en tout cas ça ne laisse pas indifférent. Mais ce style tout en couleurs sombres sied tout particulièrement avec l’univers du bat.

Alors, à lire ou pas ? Avantage : deux one-shots, pas besoin d’être docteur ès Batman pour apprécier, surtout la seconde histoire digne d’un bon polar. Inconvénient : première nouvelle est décevante, et Le Tigre a peur d’oublier ce comics aussi vite qu’il l’a lu. Pour une vingtaine d’euros il est alors légitime de faire la gueule.

Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)

Enfin, un peu de réalité. Même si Batman Ego est très loin d’être un chef d’œuvre, au moins la question de la principale règle du héros (ne pas tuer) est posée. Depuis le temps que le Joker tue dans tous les albums, que la chauve-souris le chope, qu’il prend la poudre d’escampette d’Arkham,…le lecteur peut avoir le même énervement qu’en regardant un 007 où le méchant, au lieu de tirer une balle dans la tête de James, tient absolument à lui montrer son machiavélique plan.

Comme explication, schizophrénie totale du Chevalier Noir : celui-ci ne peut tuer son unique ennemi, sans lequel il ne serait sans doute rien ; en outre il se doit de montrer l’exemple. Un meurtre seulement, même pour épargner à l’avenir des vies, briserait à jamais l’image de super héros inscrit dans le cahier des charges DC Comics. Bruce Wayne doit donc porter la responsabilité des meurtres du Joker, même les plus terribles, et ainsi refuser l’offre de son sombre double qui veut simplement occire le clown sociopathe.

En revanche, Catwoman ne s’embarrasse pas de tels détails. Sans spoiler, si ses actes sont motivés par toujours plus d’argent, son ultime action dans la dernière planche de la BD est proprement scandaleuse. Pas très « héros spirit », c’est moins grave pour un personnage mineur mais quand même…

…à rapprocher de :

– Parker, de Darwin Cooke : Le Chasseur ; L’organisation ; Le Casse. Même ambiance, mais sans les super héros.

– Ed Brubaker s’est aussi attaqué à l’héroïne, et c’est relativement correct. Par exemple D’entre les ombres (tome 1) ou le tome 3. L’Équipée sauvage est plutôt dispensable, surtout que ça oblige à se procurer le suivant.

– La petite chatte à qui Parker apprend qu’il y a des gens qu’il ne faut mieux pas voler, disons que dans Catwoman : La règle du jeu la leçon n’est toujours pas apprise.

– Cooke (avec Tim Sale) a traité de Superman, et c’est plutôt bon : Superman Kryptonite.

Enfin, si vous n’avez pas de « librairie à BD » à proximité, vous pouvez trouver ce comics en ligne ici.

5 réflexions au sujet de « Darwyn Cooke – Batman : Ego & Catwoman »

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