John Grisham – Le clandestin

Pocket, 408 pages.

John Grisham - Le clandestinVO : The Broker. Un bon petit Grisham, sans plus. L’histoire ne casse définitivement pas trois pattes à un vilain canard, c’est seulement pour les méthodes d’apprentissage d’une nouvelle identité que ce roman peut être lu. Et encore… Impression que le père John tourne en rond, cet auteur n’est hélas pas de la génération du Tigre.

Il était une fois…

Lobbyiste tout ce qu’il y a de plus caricatural, Joel Backman a fait de la merde : il a été impliqué dans la vente d’un réseau satellite en fait hacké par un logiciel dont on ignore le concepteur. Vente à une puissance étrangère, rooooo…allez hop, vingt ans de prison. (Mal)heureusement, il est rapidement gracié par le président en personne. Pour être exfiltré sous un faux nom à Bologne, Italie, UE. En fait de fausse liberté, Joel est avant tout un appât : le gouvernement américain souhaite savoir qui va le tuer…

Critique du Clandestin

J’ai lu ce roman il y a une dizaine d’années, je concède que ça fait beaucoup. Aussi l’ai parcouru en une vingtaine de minutes histoire de négocier une critique un tant soit peu crédible. Et bah la magie n’a toujours pas réellement opéré, il y a bien mieux au 21ème siècle comme roman thriller / espionnage.

Le scénario est fort classique : un homme est utilisé comme hameçon par les autorités américaines pour savoir, en Italie, qui va tenter de le zigouiller. Car les responsables seront sûrement les mêmes qui sont parvenus à créer un satellite surpuissant responsable de plusieurs malversations spatiales. Bien sûr notre héros s’en rend compte à un instant donné, et fera tout pour se délier de ce fâcheux rôle qu’on veut lui faire porter.

Style correct, toutefois pour ce type d’histoire 400 pages ne semblent pas nécessaires. Certes les chapitres ne sont ni longs ni lourds, mais tout un pan de l’œuvre (l’apprentissage d’une nouvelle vie notamment, bien que ce soit ce qu’il y a de plus intéressant) n’appartient pas totalement au noble genre du thriller.

En conclusion, si vous êtes un aficionados de John G., vous pouvez aller acheter ce titre les yeux fermés. Dans la veine de cet auteur, ni surprise ni déception. Pour le lecteur né après les années 80, la littérature regorge de livre bien plus sexys.

Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)

Le grand art de l’espionnage. John est un pro du genre, et après des dizaines de fabuleux romans (L’affaire Pélican, La Firme pour les plus connus) j’ai eu la désagréable sensation de lire les mêmes œuvres avec d’infimes modifications : personnages peu travaillés sans profondeurs, fin attendue et plutôt patriotique (même si le président décrit dans le texte a l’air d’un sombre idiot), tout cela n’est pas folichon du tout.

La nouvelle vie du parfait planqué. Presque ultime point positif du roman, c’est la manière dont l’auteur nous conte, par le menu, comment notre héros va se construire une nouvelle vie. Certes aidé par la CIA, Mister Blackman (l’homme de l’ombre, c’est facile…) reprendra tout depuis le début : logement, apprentissage de la langue avec une sympathique femme, création de routines, repérage de l’environnement et des arcanes de la ville, tout est fait pour à terme laisser dans la nature le héros et que celui-ci s’y trouve comme un poisson (poisson-balance plutôt) dans l’eau. En prime, le lecteur apprendra des rudiments d’italien. La vie n’est-elle pas belle ?

…à rapprocher de :

– Grisham est loin d’être mauvais, toutefois j’ai parfois préféré quelques Tom Clancy ou, mieux, l’excellent Richard Morgan dans ses romans SF / Thriller.

Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver ce roman via Amazon ici.

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