Laurent Scalese – Le samouraï qui pleure

Pocket, 408 pages.

Laurent Scalese - Le samouraï qui pleureLe Tigre, toujours porté sur la culture asiatique, a lu d’un œil avide ce roman japonisant écrit par un Français. Facile à lire, rythme correct, histoire intéressante quoique parfois invraisemblable, c’est passable. Sans plus. Thriller avec des nombreuses références culturelles sur le pays, il faut néanmoins déplorer le manque d’envergure du récit.

Il était une fois…

Un Japonais et toute sa petite famille sont retrouvés morts à Paris, et leurs corps ont subi des outrages assez glauques. Meurtres ou suicides, c’est au lieutenant Sagane de le découvrir. Doté d’une bonne dose d’intuition, et avec l’aide d’une « connaisseuse » en civilisation japonaise, notre flic va entrer dans un monde qu’il n’imaginait pas un seul instant.

Critique du Samouraï qui pleure

Je l’annonce, ce n’est pas de la littérature d’orfèvre qui se lit le petit doigt en l’air avec le bourbon de papa à ses côtés. Plutôt le bouquin qui se lit dans le métro / tram puisque le temps de lecture d’un chapitre correspond à la durée du trajet entre deux stations. Malgré 400 pages affichées au compteur vous vous surprendrez à finir plus tôt que prévu cet ouvrage.

D’une part l’histoire est assez basique (enquête à la française) et menée à un rythme plutôt soutenu. Les intrigues et révélations ne dépotent pas plus que ça néanmoins. D’autre part, vous ne verrez pas passer le temps car : en supprimant les espaces et pages vides entre les chapitres on arrive à 300 pages ; les explications sur la culture japonaise (et sa partie plus « underground ») raviront le lecteur inculte comme le plus mélomane qui fera sa mise à jour annuelle.

Quant aux protagonistes, il y a de quoi écarquiller les yeux en mode « what the f*** ? ». En effet ceux-ci semblent est un peu trop caricaturé pour les délicates pupilles du Tigre : flic qui fonctionne à l’instinct un peu briscard, méchants nippons échappés tout droit d’un Sanctuary (le manga hein), délicate érudite forcément mignonne, ça manque d’originalité.

Vous l’aurez compris, c’est le genre d’œuvres à lire rapidement entre deux activités, mais surtout à offrir à un adulescent (entre 15 et 25 piges, pas après). Lecteur exigeant, passe ton chemin sauf si petit faible envers le Japon.

Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)

Le monde très souterrain de la mafia japonaise est ici largement abordé, et surtout bien expliqué. Au-delà des us et coutumes japonais, l’auteur met la main dans le cambouis de la grande criminalité nippone. Assez fort de la part d’un auteur français dont la biographie n’indique en rien une quelconque connaissance en la matière (à moins que je me trompe), Scalese a du compulser pas mal de documentation et l’a bien restituée dans son roman.

Le polar à la française mâtiné d’ingrédients anglo-saxons. Le héros, certains autres personnages, c’en est presque too much tellement ceux-ci semblent parfois caricaturaux. L’environnement reste très hexagonal néanmoins c’est sur le style que l’écrivain se démarque : nerveux, chapitres très courts, suspense bien dosé, le lecteur n’est pas loin d’un thriller à la James Patterson. Idéal pour le lecteur qui n’aime pas lire trop longtemps d’affilée.

…à rapprocher de :

– Sur une approche de l’espace japonais certes plus « artistique » mais avec de l’action, lire Un été japonais de Romain Slocombe s’impose.

– Sur la mafia japonaise, vous pouvez vous référer aux nombreux essais en la matière (notamment Yakuza : Japan’s criminal underworld de David E. Kaplan), et même lire l’essai plus ou moins biographique Confessions of a Yakuza de Junichi Saga.

Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver ce roman via Amazon ici.

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