Miller & Janson & Varley – Batman : The Dark Knight Returns

Panini Comics, 130 pages.

Miller & Janson & Varley - Batman : The Dark Knight ReturnsVO : idem. Écrit en 1986, voici le premier remaniement du Bat par l’excellent Frank Miller. Notre héros qui coule une retraite paisible saura-t-il se montrer aussi bon que par le passé face aux nouvelles menaces ? Comics long et au dessin qui n’est pas vraiment mon genre, Le Tigre a été relativement déçu.

Il était une fois…

Batman est à la retraite, Gotham City ne va pourtant pas mieux. Mais alors, pas du tout. Si les ennemis historiques du Bat sont sur la voie de la rédemption, un étrange gang de mutants désire prendre le contrôle de la ville. Bruce Wayne, vieillissant, va-t-il céder aux alléchantes sirènes de son moi intérieur lui pressant de remettre le costume du chevalier noir ? Sera-t-il seul dans son combat lorsque le commissaire Gordon n’est qu’à quelques jours de la retraite ?

Critique de Batman : The Dark Knight Returns

Terrible déception. Depuis longtemps, Le Tigre dévore les reboots du chevalier noir, du moins ceux qui daignent être traduits en français. En tentant de revenir « aux sources » du seul héros de comics dont je suis les aventures, le choc des années fut hélas un peu trop violent. Écrit en 1986, j’aurai du commencer par ce titre.

Miller, pour l’époque, semble avoir eu les coudées franches concernant le scénario qui ne ressemble à rien de ce qui peut se faire. Parce que l’histoire est plutôt sombre, pessimiste à souhait, bref un tantinet déprimante. Batman renfile son costume, avec les couacs propres à la vieillesse, Selina (Catwoman) n’est plus que l’ombre d’elle même, l’environnement social et politique est désolant, heureusement qu’une jeune nouvelle Robin apporte un peu de sang neuf.

Si le « scénar » est plus que correct, Le Tigre ne peut hélas en dire autant du dessin. J’ai indiqué le nom de l’encreur (Klaus Janson) et le brave gus qui a mis la couleur, parce qu’ils ont fait un boulot conséquent. Néanmoins, le style ne m’a pas réellement convenu : trop fouilli, un semblant de « baclé », cases souvent petites et laborieuses à lire, quel dommage. Quelques bonnes idées bien sûr, par exemple les nombreuses interventions de micro-trottoirs des habitants de Gotham ou encore les apartés des héros, sur fond de couleur dédiée (jaune pour Robin, vert pour le Joker, etc.).

En conclusion, je m’attendais à bien mieux : même si on peut se demander ce que foutent certaines personnes dans le monde du Bat (Superman ou un certain Green Arrow que je connaissais pas), le monde décrit par Miller est saisissant. Toutefois mal desservi, à mon sens, par le tracé. Sur la forme, bel ouvrage de panini comics (une version est sortie chez Vertigo France) qui va durer longtemps.

Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)

La vieillesse et le renouveau. L’auteur nous dépeint un Bruce Wayne qui goûte aux plaisirs de l’alcool et souffre plus que de raison en faisant des acrobaties de jeune premier ; Gordon qui fume toujours autant et sur le point de raccrocher ; un Joker à l’apparence catatonique ; Selina en mère maquerelle. Parallèlement, hauts les cœurs avec un nouveau Robin bien vigoureux, même double-face semble se remettre de ses blessures après une chirurgie réussie.

Les relations politique / média. Un des fils rouges du comics est l’accaparement, par les journalistes (au travers la TV) du phénomène Batman. La plupart des intervenants sont contre le personnage, que ce soient des personnalités plus ou moins reconnues (particulièrement un psy qui dit que l’extraordinaire Bat a créé les super vilains par son comportement) que le quidam interrogé par les reporters. Bêtise ambiante, Miller nous présente une société lâche avec des œillères grosses comme une crêpe bretonne.

Outre ces travers, les politiciens ne sont pas non plus à la fête. Le Président des EUA (idiot et va-t-en-guerre), le gouverneur de l’État, le maire de Gotham, tous maîtrisent la langue de bois et se refilent la patate chaude comme autant de couards. Face aux mutants, les maires successifs vont s’entêter à vouloir négocier alors qu’il paraît trivial qu’on n’argumente pas avec ces individus. Bref, un petit brûlot sur la politique américaine des années 80, sur fond de grave crise (jusqu’à la guerre) avec les Soviétiques.

…à rapprocher de :

– Une anime est sortie d’après cette histoire, et à la limite je la recommanderai plutôt que cet ouvrage.

– De Frank Miller, préférez Batman : Year One. Publié après, les débuts du héros sont plus « actuels ».

Enfin, si vous n’avez pas de « librairie à BD » à proximité, vous pouvez trouver ce comics sur Amazon ici.

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