Pécau & Dim. D – Paris maléfices, Tome 1

Delcourt, 56 pages.

Pécau & Dim. D - Paris maléfices, Tome 1Sous-titre : La Malédiction de la Tour Saint-Jacques [ooouuuuhhh, peur !]. Paris, ville des lumières, de l’Histoire, de l’Amour,…et glorieuse cité victime de bandes dessinées mal dégrossies qu’on n’offrirait pas à son meilleur ennemi. Le scénario était prometteur, mais tout a été gâché. Le premier tome, dédié à une malédiction de la Tour Saint-Jacques, ne donne pas envie de continuer dans cette voie.

Il était une fois…

Le quatrième de couv’ se veut aguicheur, mais Le Tigre préfère le sien : il existe dans la capitale une vénérable institution, le bureau des affaires publiques (BAP). Equivalent de X-Files mais avec une guillerette touche franchouillarde, ce bureau va faire appel (via un mystérieux individu) à Victor V., universitaire margoulin à ses heures qui vend ses connaissances ésotériques au plus offrant. Car un meurtre incompréhensible fait sévèrement buguer un commissaire et son équipe. C’est parti.

Critique de La Malédiction de la Tour Saint-Jacques

Voilà le genre de BDs qui sort en pleine rentrée littéraire en proposant quelque chose qui, de prime abord, semble particulièrement éculé, mais que curieusement personne n’a jamais songé à publier (ou alors je suis passé à côté).

L’idée consiste à dégoter quelques malédictions ou autres légendes urbaines dignes des Contes de la crypte en les confrontant à notre univers moderne. Jean-Pierre Pécau, le scénariste, a visiblement bien fait ses devoirs en mettant en scène un Bureau d’investigation tout droit sorti des cuisses du Tigre (on appelait ainsi Clémenceau). C’est d’ailleurs la seule raison pour laquelle j’ai acquis cette chose. Le scénario ? Même pas envie de l’évoquer.

Quant aux dessins, ce n’est pas fameux non plus. Pas une seule fois j’y ai cru, et la bête volante qui occis de temps à autre fait aussi peur qu’une pub Disney dans le métro. Si le faciès des personnages est bien esquissé, force est d’observer que les dialogues ne sont pas raccords avec leurs gueules. Dès qu’ils se mettent à tchatcher, ça cloche et le rythme s’en ressent. J’ai trouvé dans l’ensemble les couleurs sombres (normal me diriez-vous) et fades, toutefois il y a jolis jeux de lumière (à la Georges de La Tour) dans les arcanes d’architectures gothiques (de l’église aux gares enfouies de la RATP).

En conclusion, faites comme vous voulez. A la rigueur, on attend que tout sorte et hop ! acquisition de l’intégrale. Parce qu’une cinquantaine de pages à près de 15 euros, à un moment faut arrêter de nous prendre pour d’aimables gargouilles.

Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)

Tour Saint Jacques. C’est parti pour la culture G : 54 mètres au compteur en plein 4ème arrondissement, ultime vestige de Saint-Jacques-de-la-Boucherie, église construite vers le XIIème siècle, utilisée pour fabriquer des plombs de chasse (les billes en fusion devenaient bien rondes en tombant), et maintenant retapée pour le bonheur des touristes. Victor, le héros, profite de l’investigation pour balancer quelques références qu’on trouverait, en moins de deux minutes, sur le net. Voilà.

Le Paname underground et qui fascine. Les aventures de nos amis ne vont pas se cantonner strictement à la Tour, il y a d’autres mystères qui font la queue comme pour appâter le lecteur à lire les tomes suivants. Notamment une belle inconnue dont Victor doit se méfier, esprit de je ne sais plus quel aspect de la capitale (les lavandières, la Seine, Michou ?). Sans vous spoiler, ce n’est rien qu’une sombre histoire de statues qu’on ne met pas à la bonne place, donc l’une d’elle, fort mécontente, va le faire savoir.

…à rapprocher de :

– Paris et son histoire underground, pffff…les titres ne manquent pas. Toute aide est la bienvenue. Le premier qui me sort Métronome, je lui bouffe la main droite.

– Rien que pour le titre, je vous conseille de lire plutôt un roman : Maléfices, de Boileau-Narcejac.

Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver cette BD via Amazon ici. Mais je vous le déconseille.

3 réflexions au sujet de « Pécau & Dim. D – Paris maléfices, Tome 1 »

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  2. Ping : DodécaTora, Chap.FS : 12 fins scandaleuses | Quand Le Tigre Lit

  3. Dommage, je me serais bien laisse prendre au piège.
    De Pecau, j’avais bien aime Empire (Uchronie steam punk dont a on déjà parle dans une article du Tigre) et il parait que L’Histoire Secrete et Arcane sont biens aussi.

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