Philippe Djian – Vers chez les blancs

Folio, 447 pages.

Philippe Djian - Vers chez les blancsPremier livre que Le Tigre a lu sur Djian, mon sentiment sur cette œuvre est un petit arc-en-ciel (comprenez, il y a un peu de bon et du moins bon). Histoire passablement ennuyeuse et commune, heureusement accompagnée de scènes érotiques (pornographiques serait un terme plus juste) incroyablement bien décrites. 400 pages ça fait beaucoup, d’autres romans de Djian sont (on l’espère) meilleurs.

Il était une fois…

Francis fut un auteur à succès. Hélas ça ne va pas fort maintenant, et il ne compte pour l’instant que sur une potentielle réédition de son œuvre. En attendant, il voit ses amis, mais surtout se livre à des expériences sexuelles débridées avec notamment la femme de son meilleur ami. Ce même ami qui connaît la même gloire que Francis jadis.

Critique de Vers chez les blancs

Vous l’aurez compris au résumé ci-avant, ce n’est point un roman dont on se souviendra pour sa pertinente histoire accrocheuse. Mais pas du tout. Niet. Même en le relisant rapidement, j’ai à nouveau oublié ce qui peut (de loin) s’apparenter à une intrigue.

Pour une première que Le Tigre lit cet auteur, j’ai eu peur que ce soit représentatif de la littérature franco-française faite de non-rebondissements et de linéarité assez ennuyeuse. Comme un Fargues, Modiano ou autre auteur qui n’arrivera jamais à contribuer à l’exportation culturelle hors de nos frontière.

Car le style n’est pas vraiment agréable à lire. Quelques longueurs, des chapitres qu’on aimerait voir se terminer plus rapidement, bref rien de transcendant. Toutefois, là où Philippe D. fait fort, c’est sur les passages sexuels plus qu’explicitement décrits. Séances effrénées à deux ou plusieurs, nombreuses positions, montée du désir correctement dosée, superbe.

Comme si ces scènes représentaient les seuls passages sur lesquels l’auteur s’est un peu plus foulé. Ainsi, livre à lire parfois d’une main, hélas rien de plus. Or un roman ne peut se résumer à cet aspect, d’où la mauvaise note.

Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)

Le sexe en littérature. Il y a une mise en abîme assez fine au cours du roman, consistant à discourir sur la difficulté d’écrire de bonnes scènes de cul. Désolé du terme employé. Il appert que c’est bien plus délicat que prévu : toucher une fonction assurément « reptilienne » (donc profonde) du cerveau humain n’est pas aisé, et la solution donnée dans le roman pourrait sembler au premier abord décevante. SPOIL : en fait c’est la femme de l’auteur qui écrit ces scènes. Lui-même en est incapable. FIN SPOIL.

Le milieu littéraire français. Deux protagonistes sont des auteurs talentueux, et c’est dans leur monde que le lecteur sera en immersion. Discussions stériles au cours de soirées gastronomiques ; beaucoup de sexe ; mais aussi de la drogue. Une personne entretient tranquillement son addiction à l’héroïne sans que personne ne s’en aperçoive vraiment, seul péripétie digne d’être soulignée c’est dire…

…à rapprocher de :

– Nicolas Fargues a tenté de décrire avec cynisme ce même milieu littéraire, dans le très malheureux One Man Show. A éviter donc.

– Certains passages que nous dirons de « subversifs » ne sont pas sans rappeler notre Houellebecq national. Notamment dans Les Particules élémentaires.

Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver ce roman via Amazon ici.

5 réflexions au sujet de « Philippe Djian – Vers chez les blancs »

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