Ray Bradbury – Fahrenheit 451

Folio SF, 224 pages.

Ray Bradbury - Fahrenheit 451VO : idem. Classique de la littérature de SF (voire de l’anticipation sociale) écrit par Ray Bradbury (décédé en 2012), Farenheit 451 doit être lu. Pas tant pour le style et les personnages, mais le message universel que celui-ci fait passer. Monde futuriste et totalitaire où tout livre doit être brûlé et la populace abrutie par les écrans Le curieux vaguement au courant du scénario pourra passer son chemin.

Il était une fois…

Montag est un pompier dans un monde futuriste assez particulier : au lieu d’éteindre des incendies, celui-ci est chargé de brûler les livres de ses concitoyens. Car posséder ces objets est considéré comme un acte profondément antisocial, et la société préfère à ces outils de réflexion l’abrutissement par la TV et autres biens consommables sur le champ. Bien sûr notre héros découvre petit à petit les plaisirs de lire, ce qui représente un danger conséquent.

Critique de Fahrenheit 451

Le Tigre, fan de SF et également porté sur les auteurs « classiques » à côté desquels tout lecteur n’est pas censé passer, a du lire et relire cet ouvrage.

Fahrenheit 451 (température, en degré fahrenheit, à partir de laquelle un livre est censé se consumer), est une œuvre dans la lignée d’un 1984 d’Orwell ou Le Meilleur des mondes (Huxley) : écrit après la guerre, par un anglo-saxon, représentation d’un monde anti-utopique assez flippant où la liberté de l’Homme est gravement compromise.

Ici, l’idée originale est finement imaginée, surtout pour une œuvre écrite dans les années 50, peu avant l’engouement de la consommation qui prenait forme aux États-Unis : à bas la littérature, bonjour les petits plaisirs rapidement accessibles et périssables. Quoi de mieux, pour décrire cet univers, que de se mettre à la place d’un personnage qui doit faire régner cet ordre.

Bien sûr le héros va progressivement toucher au fruit défendu, jusqu’à devenir plus subversif que ceux qu’il doit normalement traquer. Et c’est là que le principal défaut fait surface : si l’idée est excellente, l’histoire sait parfois être ennuyeuse. Monotone, heureusement que ça se lise très vite. Quant à la fin, quelle fin ? Presque de la SF de basse qualité par son style, même s’il faut garder à l’esprit que ça a été pondu il y a quelques décennies.

Pour conclure, si ce titre reste incontournable par les idées que celui-ci porte, la plus-value littéraire est quasiment nulle. Et comme Le Tigre vous le résume en ce moment même, vous pourrez faire semblant de l’avoir lu.

Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)

L’importance de la lecture. Bon, vous saurez développer par vous-même cette partie : la littérature, par son côté intellectuel « actif », prépare l’individu à mériter son plaisir, en plus d’initier le lecteur à penser par lui-même. La liberté de pensée en fait. Rien à voir avec l’idée du bonheur à avoir tout de suite, par des médias plus immédiats (TV, radios, jeux, et encore certains jeux vidéos s’en tirent très bien) mais apportant une frustration bien plus importante.

Corollaire du précédent thème, on voit bien que dans le monde de Bradbury les liens sociaux sont terriblement dissolus. L’épouse du héros, déjà, fait souvent preuve d’une indifférence marquante. Presque entourés de quatre écrans à tout moment, les êtres n’ont pas le temps de sociabiliser convenablement. En outre on retrouve les problématiques de tout roman de SF sur un monde totalitaire, où les liens qui font tenir la collectivité sont immensément plus forts que d’autres liens (amour, famille).

Le Tigre ignore si ce roman a eu rapidement du succès ou a été découvert bien après par quelques intellectuels souhaitant illustrer leurs propos sur l’abrutissement des loisirs contemporains. Car si F.451 est aujourd’hui si connu et invoqué, c’est avant tout pour dénoncer la culture U.S. (et occidentale, copiée dans le monde entier) faite d’émissions télévisuelles indigestes, de memes internet et autres jeux vidéos forcément idiots. Je n’adhère pas vraiment à ces considérations, ce roman est avant tout une présentation (certes bien anticipée) des travers des sociétés. Pas une description de la nôtre actuellement.

…à rapprocher de :

– Pour l’abêtissement des masses, préférez lire Torturez l’artiste ! de Joey Goebel.

– Bien sûr, Le Meilleur des mondes ou 1984 comme il a été précédemment dit.

– L’autodafé contemporain, Le Tigre l’a fait (en lien) !

Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver ce classique de la SF en ligne ici.

3 réflexions au sujet de « Ray Bradbury – Fahrenheit 451 »

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