Stephen King – Cujo

Le Livre de Poche, 442 pages.

Stephen King - CujoVO : Idem. Un gros chien-chien qui devient fou-fou à la suite d’un vilain virus, une ville paisible qui se transforme en une belle boucherie, des familles plus ou moins heureuses, voici ce qu’a à nous proposer le maître de l’épouvante. Écriture superbe avec des descriptions immersives à souhait, cependant Le Tigre était loin de se pisser dessus de peur. 

Il était une fois…

Au beau milieu de l’année 1980, la petite ville de Castle Rock est plongée dans un climat extrêmement chaud. Tout aurait pu se passer comme les autres années si Cujo, l’imposant (100 kilos à la dernière pesée) Saint-Bernard de la famille Camber, n’avait pas coursé un lapin. Cujo finit dans une caverne où une chauve-souris le mord…et lui refile la rage. Le clébard est sur le point de se transformer en berseker mécontent…

Critique de Cujo

Un brave chien qui attrape la rage et se met à vouloir trucider tous ceux qu’ils croisent, ça avait de la gueule sur le papier. Néanmoins, le félin fut légèrement déçu : je pensais flipper comme une collégienne dans une sombre cave en banlieue, que dalle en fait. Même pas un soupçon de pression. Heureusement que Stephen King a bien travaillé le style.

Commençons par la présentation des protagonistes – il y a beau en avoir peu, je me suis surpris plus d’une fois à les confondre ou à me demander qui est qui. D’un côté, la famille Camber avec Joe, Charity et leur gosse qui possède le clebs. De l’autre, les nouveaux arrivants Vic et Donna Trenton avec leur tout jeune gosse Tad. Chose suffisamment rare pour être signalée, l’intrigue se concentre sur tout ce petit monde (peu d’autres personnages), en un temps très restreint (quelques jours) dans une seule unité de lieu : Castle Rock, dans le Maine – guère étonnant de la part de l’auteur américain.

Comme je le disais, la lente descente aux enfers des personnages face au maousse Cujo ne m’a pas vraiment fait peur. Pas plus que les derniers chapitres avec Donna et Tad enfermés dans leur caisse pendant trois jours avec le chien qui attend dehors tranquillou. Toutefois, l’écriture est excellente, King reste un « descripteur » de génie. Les personnages, leurs histoires, les paysages, tout est fait pour ne pas voir le temps passer. Pour un peu plus de 400 pages (pas le genre de Stephen K. pourtant) , ce serait dommage de passer à côté.

Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)

Ah oui, j’avais oublié : la narration est originale dans la mesure où l’auteur se met tour à tour à la place des protagonistes (première personne du singulier), chien compris. Et oui, le lecteur sera dans la peau d’un Saint-Bernard loyal et aimant qui, progressivement, devient complètement dingue. Et le père King fait montre d’une empathie animale formidable, presque une thèse d’éthologie. Pour ma part, j’y ai vu une coquette référence à un certain ouvrage de Faulkner (encore oublié lequel) lorsque nous plongeons, en particulier, dans les pensées du chien de la famille.

Les menues histoires de famille parsèment enfin ce roman, le félin a bien reconnu la patte de King. Notamment sur les non-dits et traumatismes chez des personnes souvent fragiles. Déjà, la mère Trenton doit toujours faire face à l’infidélité de son mari – aspect très bien abordé. Ensuite, son enfant est la proie de terribles terreurs nocturnes, ce qui n’est rien par rapport à ce qui surviendra. Enfin, et le plus duraille à traiter en littérature, il y a la terrible perte d’un proche. Pour Charity Camber, ce sera le décès de son époux (la dame n’a pas l’air mécontente d’ailleurs, son mari étant violent sur les bords). Mais la famille Trenton (enfin ce qu’il en reste) devra surpasser la perte de l’unique enfant, ce qui est loin d’être évident. Contrairement à Simetierre, King termine sur une note d’espoir.

…à rapprocher de :

Le gros Stephen King a apporté beaucoup bonheur au félin :

– Les basiques : La Tour sombre et Ça –  à cause de ce dernier méchant le métier de clown a pris un sérieux plomb dans l’aile.

Les Tommyknockers, à forte charge autobiographique également, tout comme Shining – long mais suffisamment horrible. La tempête du siècle, en fait un scénario destiné à la télévision.

– En ce qui concerne les talents d’éthologiste et la « narration animale », je vous renvoie vers la merveille littéraire qu’est Anima, de Wajdi Mouawad.

Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver ce roman en ligne ici.

6 réflexions au sujet de « Stephen King – Cujo »

  1. Pour moi , Cujo ne m’apparaît pas comme un des meilleurs King, dans le genre horreur , je lui préfère , et de loin , Simetierre ou It, voire Shining.

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