Williams III & McCarthy – Batwoman : L’élite de ce monde

Urban Comics, 152 pages.

Williams III & McCarthy - Batwoman : L'élite de ce mondeVO : World’s Finest [oh yeah]. Dans le cadre de News 53, (reboot de l’univers DC Comics), Batwoman a affaire à de très gros vilains issus de la mythologie. Lorsque les demis-dieux (et plus encore) s’invitent dans un comics, les planches promettent d’être aussi grandioses qu’excessives. L’intérêt pour cette série s’en trouve partiellement relancé, alléluia.

Il était une fois…

Katie Kane n’est plus en mesure de protéger Gotham des légendes qui prennent forme, et ce sous l’égide de Méduse – allez savoir ce que fout Batman. C’est pourquoi, face à un ennemi qui s’avère être le monstre mythologique, elle va faire appel à…oui, Wonderwoman ! Peu aidées par l’organisation D.E.U.S., Batwoman, Wonderwoman, Flamebird (qui a été gravement blessée) et les autres pourront-ils faire face à une menace inédite ?

Critique de Batwoman : L’élite de ce monde

Cet opus est la suite d’un deuxième (troisième en comptant le numéro 0) tome qui est fort décevant, et dans le cadre de News 52 (ou la Renaissance version DC Comics) j’étais assez colère. En outre, le félin a eu eu extrêmement peur en lisant l’introduction qui rappelait l’intrigue à venir : il est tour à tour question du métamorphe Mao et Maro. Une telle erreur de typographie ne devrait pas se produire, et à mon sens c’était bien mal parti.

Sauf que ça ne s’est guère déroulé comme prévu. L’histoire a pris une nouvelle composante qui m’a donné envie de lire ce comics jusqu’au bout, ce malgré un début laborieux. De la noirceur d’un Gotham dévasté par un groupe de dingues, le lecteur découvrira le monde merveilleux des dieux et héros antiques. Et J.H.Williams III a sorti l’artillerie lourde : non seulement il invoque la somptueuse amazone Wonderwoman (que, personnellement, je trouve infiniment plus sexy que la blafarde Batwoman), mais il offre à ces dernières un ennemi de qualité qu’est la Méduse de la mythologie grecque – avec tous ces petits à-côtés tel Pégase ou l’Hydre.

Du coup, autant vous dire que les intrigues avec Flamebird (qui se remet bien vite pour se transformer en Hawkfire), ou Maggie Sawyer (la flic petite amie de Kane) sont bien palotes comparées à cette orgie de mythiques combats entre, comme le titre l’indique, la fine fleur de ce monde. Les réflexions internes des protagonistes (avec un code couleur qui leur est attaché) sont plutôt réussis, en particulier ceux de l’Amazone et Batwoman qui peuvent se lire comme un dialogue muet. Même l’organisation D.E.U.S., bien contente de tout ce daroi (imaginez ce qu’ils peuvent en tirer en termes d’armement), ne sert à pas grand chose.

Quant aux illustrations, si Trev’ McCarthy vient de faire son arrivée dans ce comics, franchement je n’ai pas vu la différence par rapport aux tomes précédents – avec Blackman qui faisait le gros du boulot. Si ce n’est, peut-être, des couleurs plus solaires et joyeuses grâce à la présence de la bandante amazone. Sans compter ces doubles planches savamment travaillées et qui méritent de s’arrêter dessus au moins deux minutes – recherche de Méduse dans le labyrinthe ou luttes à mort entre des dizaines de protagonistes. Bel ouvrage dans l’ensemble, et le twist final annonce le retour d’un ennemi intime à Batwoman – sa sœur jumelle psychopathe Alice vue dans Elegie.

Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)

Je vais encore passer pour un inculte de première, mais je me suis régalé en apprenant deux-trois choses sur la mythologie de la Grèce antique. A la rigueur, lorsque Batwoman met un miroir face à Méduse pour qu’elle s’auto-transforme en pierre, ça me rappelait vaguement quelque chose – mais quoi ? En revanche, j’ignorais que l’Hydre est une cousine de ce monstre, et que tout ce petit monde constitue des divinités dites « supérieures » car créées avant les dieux de l’Olympe. C’est d’ailleurs le combat de Méduse : elle veut débarrasser la Terre de ses mortels que l’Olympe aime tant, et pour cela doit faire renaître Céto, sa maman qui a engendré de magnifiques monstres grâce à sa relation avec Phorcys, le dieu des profondeurs.

Encore une fois dans l’arc narratif de Batwoman, les femmes sont à l’honneur et sont au centre du comics. Et ça fait du bien. Il y a l’héroïne certes, avec sa petite amie (dont elle lui dévoilera sa véritable identité en fin d’ouvrage) et sa cousine en proie à un traumatisme à cause d’un fight qui a mal tourné ; même la personne qui représente D.E.U.S. (je ne parle pas du squelette avec son cigare, qui est à part) est une femme ! Mais surtout Wonderwoman, qui mérite quelques mots : à la différence de la majorité de nos héros humains (dont Superman ne fait pas partie) non dotés de superpouvoirs,  elle a un statut particulier qui fait qu’elle a son (fort mignon) cul entre deux chaises. La princesse amazone sait qu’elle est indispensable face aux monstres antiques, néanmoins une franche camaraderie semble s’installer avec l’héroïne rousse.

…à rapprocher de :

– Les trois tomes précédents, qu’il faut mieux lire afin de ne pas être largué, sont Élégie (bon début), Hydrologie et En Immersion (une quasi catastrophe). En espérant que la suite sera à la hauteur.

Enfin, si vous tenez à acheter ce comics et que votre librairie à BD est fermée, vous pouvez le trouver en ligne ici.

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