[non mais matez-moi cette bouche en derche de poule. qu’est-ce qu’il faut pas faire pour vendre] Voici une courte autobiographie rendant compte de sa courte expérience professionnelle au Japon. Toutefois ce n’est pas le meilleur titre de cette auteure. A moins que vous ne recherchiez de la sueur et des larmes dans une ville d’extrême-orient.
De quoi parle Stupeur et Tremblements, et comment ?
Que-ouah ? Le Tigre se rabaisse à résumer un Nothomb ? Je suis en effet un peu emmerdé aux entournures puisque j’ai lu quasiment tous ces titres. Les résumer un par un doit se faire à doses homéopathiques. Et pour cet ouvrage (que j’ai cru bon de classer dans les « essais ») qui m’a permis de découvrir Nothomb, cela m’a juste donné envie d’en lire un peu plus. J’étais jeune et naïf, mais cette impression de puissance liée au fait de terminer un roman en moins de deux heures était délicieuse.
Stupeur et tremblements, c’est la manière dont sont censés s’adresser les Japonais à leur empereur chéri, qui est rare symbole politique nippon que les Alliés ont laissé au pays après la seconde guerre mondiale. Et c’est aussi la façon dont la jeune Nothomb, très portée sur la culture japonaise et désireuse d’y travailler, parlera à Fubuki, sa n+1 avant de retourner en Europe écrire son premier roman. En réponse à Fubuki qui lui annonce qu’elle n’est pas si conne que ça (si ma mémoire est bonne).
Si ce n’est pas le meilleur Nothomb dont je me souvienne, le style épuré (à l’instar de la culture locale, du moins avant la catastrophe Kawaï) et plus « personnel » a rendu la lecture relativement agréable. Et puis l’immersion fut facile. Chapitres toujours aussi courts, aération dingue du texte et des paragraphes, bref le voyage au pays du soleil levant (lieu commun, check) prend dans cette œuvre la tournure d’une fugace balade dans la tête de l’écrivaine à succès.
Ce que Le Tigre a retenu
J’ai grand souvenir des nombreuses gaffes d’une Amélie qui ne connaît pas si bien que ça les us et coutumes de Tokyo. Elle y a certes vécu enfant, mais ça ne suffit pas. Bon, à sa décharge, lorsque la gourdiflote trie les noms des clients allemands, elle ne pouvait pas savoir que le terme « GmbH » est l’équivalent français de la SARL. Toutefois, quelque chose aurait du l’alerter lorsqu’elle s’est mise à classer toutes ces entreprises dans la lettre « G ». A contrario, en servant le board de Yumimoto (son employeur), elle est parfaite. Ce qui est un impair : sa maîtrise de l’art de servir le thé met infiniment mal à l’aise ces messieurs qui s’aperçoivent qu’elle peut les comprendre.
En outre, le lecteur attentif trouvera quelques éclaircissements (certes excessifs) sur le monde du travail au Japon. En vrac : l’extrême hiérarchie de la boîte ; le formatage des employés qui ont intérêt à ne pas sortir des clous ; et dernièrement le « placard » qu’on lui réserve. Comme un employé qui doit à la fin accomplir des tâches même indigne d’un stagiaire (nettoyer les chiottes en particulier), Amélie finira par un petit burn out au cours duquel elle s’humiliera un peu plus. Quelle honnêteté de sa part.
…à rapprocher de :
– De Nothomb, Tigre a aussi résumé (par ordre de publication) : Hygiène de l’assassin (mouais), Les Combustibles (sans plus, heureusement c’est court) ; Attentat (interminable), Cosmétique de l’ennemi (bof), Tuer le père ; Le Fait du prince (le pire, je crois bien) ; Biographie de la faim (à lire) ; Acide sulfurique (lourdaud) ; Une forme de vie (très moyen).
– Les romans à forte charge biographique se passant au Japon sont légion dans la modeste bibliothèque tigresque. Mishima avec le Le soleil et l’acier mais surtout son édifiant Le Japon moderne et l’éthique samouraï (si ça peut vous aider à comprendre le monde des affaires là bas).
– A noter qu’un film est sorti à la fin des années 2000, avec une certaine Testud dans le rôle d’Amélie.
Enfin, si vous ne trouvez personne qui est disposé à vous prêter ce titre et que votre libraire est fermé, vous pouvez le trouver en ligne ici.
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Oui je suis d’accord, Amelie a a peu près tjrs le même thème: Elle. Et si possible en victime et/ou sacrifiée. Elle doit aimer ça.
Mais évidement faut élargir, quoi qu’il est des élargissements qui soient plus de mon gout, en particulier Soljenitsyne et les BD pornous (les hommes).
C’est une A-maso-ne. Je ne vois pas pourquoi vous seriez le seul à sortir de délicieux jeu de mots. Et je cherche un roman graphique intitulé « les chaudasses du Goulag ».
Je l’ai!
Il est aux editions « Jecho Soumachapka ». Une excellente maison soit dit en passant.
Il y a eu tellement de résume du livre, tellement de reportage, d’extraits lu, d’interviews, d’extraits du film etc etc… Au final je ne sais même plus si je l’ai vraiment lu celui-la ou si je connais toute l’histoire a force d’en entendre parler.
Bref, Amélie, c’est surtout du matraquage publicitaire.
J’ai le même problème : je dois ressortir l’ouvrage et le lire une dizaine de minutes pour savoir ce dont il est question. Aucun de ses titres ne semble se démarquer des autres. Mais comme Le Tigre les a lus, il faut que ça se retrouve sur QLTL. Mais pas trop souvent, sinon le mal de tête guète.
Et entre Amélie-mélo et quelques BD pornos, en passant par des essais de Mishima, je tente d’élargir le spectre du site au maximum 🙂
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