Augustyn & Mignola & Baretto – Batman : Gotham au XIXe siècle

Panini Comics, 210 pages.

Augustyn & Mignola & Baretto - Batman : Gotham au XIXe siècleVO : Gotham by Gaslight et Master of the Future. Dans l’esprit des Elseworlds des DC Comics, deux histoires du Batman se passant à la fin du XIXème siècle dans un Gotham en plein essor économique. Les ingrédients du passé (ambiance sombre, les méchants) se marient bien avec la mythologie du Bat, mais ce n’est pas renversant non plus.

Il était une fois…

Deux histoires qui se suivent (mais peuvent se lire indépendamment), voici leur court résumé :

Appelez-moi Jack ! : seconde moitié du 19ème siècle (1889 pour être précis), Bruce Wayne, alors jeune aristocrate, reviens de Londres (il a croisé le bon docteur Freud au passage). Il fait le voyage avec son oncle. À Gotham, Wayne redevient Batman et sera confronté à un terrible tueur qui se fait appeler Jack l’éventreur. 

Le Maître du futur : plus d’un an plus tard, Gotham s’apprête à recevoir l’exposition universelle. Entre préparatifs et bisbilles politiciennes, un excentrique du nom de LeRoi (french bashing avant l’heure ?) menace la ville s’il n’obtient pas satisfaction de la part du maire. Wayne, qui pensait qu’on aurait plus besoin de lui en tant que chevalier noir (surtout qu’il court furieusement le guilledou avec une jolie demoiselle), va devoir enfiler la cape et le masque une énième fois.

Critique de Batman : Gotham au XIXe siècle

Gotham il y a plus de cent ans, voilà une idée qu’elle aurait pu être mieux exploitée. Deux one shots corrects, on sent un énorme potentiel (surtout le second scénario) hélas le tout est un peu court. En fait, Le Tigre a eu plus l’impression de tenir une BD franco-belge entre les griffes qu’un comics.

Les histoires sont correctes, toutefois à moins de 80 pages chacune ça passe plutôt vite. Surtout quand les cases, assez grosses, comportent assez peu de textes. Un Batman qui revient d’un long voyage en Europe et poursuit un Jack l’éventreur qui a des liens intimes avec lui. Ici, que du Wayne et ses proches : Alfred, un Gordon remanié, une petite amie aussi…qui devine notamment qui est le fameux Bat. Brian Augustyn a pris un peu plus de risques avec la seconde partie qui a des airs certains de steampunk, du genre Wild Wild West avec d’énormes machines qui font bobo.

Quant au dessin, une ligne quasi claire (traits gros) un peu vieillotte. Années 90 en fait à mon sens, pas vraiment mon style. Mais il faut rendre ses lauriers aux illustrateurs qui ont effectué un magnifique boulot sur le rendu architectural et environnemental de la fin du dix-neuvième siècle, précis et immersif. Le connaisseur du Bat sera ravi, le lecteur qui démarre avec ce héros devra sans doute passer son chemin.

Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)

Ce titre m’a initié au noble art développé par les maisons de comics que sont les elseworlds. On chope un quelconque héros, et hop on le fout à une autre époque. Voir le Batman poursuivre un méchant en canasson, ça fait terriblement Zorro vous ne trouvez pas ? Ici, les supervilains ne suivent pas, même si Jack qui tue sans raisons apparentes (on le saura à la fin) peut faire penser au Joker (on reste dans le lexique des jeux de carte). Pour l’auteur, le plus délicat est de faire entrer le personnage dans un environnement pour lequel il n’avait pas été pensé, et s’accommoder des particularités locales.

Le pari est réussi, en particulier avec l’assassinat des parents du jeune Bruce. Les auteurs ont réimaginé ledit meurtre, en le mélangeant avec les éléments du siècle de la première révolution industrielle de manière fort plaisante. Alors si on peut trouver que ça traîne niveau péripéties (souvent attendues), le mot de la fin reste une excellente surprise (sans spoiler, il est question de vieilles histoires de famille).

…à rapprocher de :

– Batman dans des configurations plutôt originales, il y a celui imaginé par Gaiman. Qu’est-il arrivé au chevalier noir ?

– Les héros à des époques différentes, il y a chez Marvel les volumes Marvel 1602. Je n’ai pas du tout accroché alors que Neil Gaiman et Kubert (cf. supra) sont de la partie. Dommage.

Enfin, si vous n’avez pas de « librairie à BD » à proximité, vous pouvez trouver ce comics en ligne ici.

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