Camille de Peretti – Thornytorinx

Pocket, 152 pages.

Camille de Peretti - ThornytorinxVoici l’histoire d’une jeune femme qui a tout pour elle. Hélas, elle est atteinte d’une maladie, à savoir l’anorexie. Questions existentielles, visites chez le psy, premiers amours, son mal est présent dans toutes les étapes de sa vie. Toutefois, le style m’a vite paru inssuportable, le félin a eu extrêmement de mal à avoir de l’empathie avec l’héroïne. Erreur de casting comme cela arrive.

De quoi parle Thornytorinx, et comment ?

Pour gagner du temps, voici ce que l’éditeur en dit :

« Camille est une princesse. Sa mère le lui a toujours dit, et elle le sait. La vie lui sourit, elle entre dans une grande école, elle voyage, elle fait la fête, elle découvre l’amour. Mais ce n’est pas facile d’être une princesse. Elle doit être parfaite. Alors elle se fait vomir toute la journée. D’une plume percutante et crue, Camille de Peretti décrit une dure réalité, celle d’une boulimique-anorexique, mais aussi celle d’une jeune fille pleine de rêves. Elle livre sans détours les aléas d’une vie qu’elle voulait, comme tout un chacun, de paillettes et de strass, d’amour et de reconnaissance. »

Ceci m’a tout l’air de ne pas être une fiction, c’est donc naturellement que Le Tigre a décidé d’abonder dans la catégorie des essais. Voici donc la biographie de l’auteur (on ne peut s’y tromper), qui courageusement a décidé d’évoquer sa condition d’anorexique/ boulimique. Et elle n’y va pas par quatre chemins, les termes utilisés sont crus, sans détours, précis et facilement représentatifs. La narration, chronologique et toute personnelle, facilitera une lecture qui se termine bien vite.

Néanmoins, la couverture livre, malgré elle, ce qui ne va guère dans cet ouvrage : Camille est une « princesse ». Ce n’est pas tant l’imposant égocentrisme dont de Peretti fait preuve qui est choquant (je suis mal placé pour faire une quelconque remarque sur ce point), mais plutôt la négativité constante de ses remarques. Rien ne lui plaît, rien ne semble l’émerveiller. Une grosse blasée en fait.

Du coup, et très paradoxalement, l’essai se transforme en une biographie d’un personnage hors du temps, quelqu’un d’impossible à saisir pour Le Tigre et dont l’histoire principale m’est presque indifférente. Dire qu’une femme sur cinq est atteinte de ce trouble, et très peu de littérature là-dessus – 20%, ça me paraît beaucoup putain.

Ce que Le Tigre a retenu

Si Le Tigre est un peu dur avec l’auteure, je préfère être loyal et expliquer pourquoi ce vilain ressenti en lisant l’ouvrage. Soyons clair : Camille de Peretti a fait la même école de commerce que le tenancier du blog, et je ne me suis guère retrouvé dans ce qu’elle y décrit. Certes, il n’y a deux ou trois connards à l’ESSEC – comme partout. Certes, les études sont vite oblitérées par de somptueuses soirées alcoolisées – mais les écoles ne tournent pas qu’autour de ça. Certes, certains doux rêveurs tombent des nues après deux années intenses de prépa en voyant comment ne rien foutre est possible – mais c’est à elle de se sortir les doigts du fondement et de se responsabiliser. Seulement, j’ai eu l’impression que Camille crachait allègrement dans la soupe et a perdu de vue le but d’une école supérieure. Infiniment dommage.

Le thème de l’anorexie, en dépit de l’écrivaine qui se regarde le nombril, est prégnant. Cependant, Le Tigre reste un mâle (la plupart du temps hein) dont la problématique médicale abordée ne me parle guère. J’ai juste souvenir d’une intense souffrance, d’un corps haï malgré la vision qu’en ont ses proches. Il est difficile pour un homme de se mettre à la place d’une protagoniste terriblement obnubilée par son poids, et je me garderai bien de faire une remarque – à part l’aspect littéraire, où la catharsis de l’auteur se dispute à son narcissisme.

Désolé si vous avez l’impression que je n’ai pas parlé du fond du sujet, mais ici le style prend le pas sur le fond.

…à rapprocher de :

– De Camille, Le Tigre a (c’est relatif) préféré Nous sommes cruels.

– Nothomb tourne autour de ce sujet dans son Biographie de la faim (à lire).

Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver ce roman en ligne ici.

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