VO : idem. Doug Chiang, Orson Scott Card, ça a tout d’une dream team qui allait envoyer du pâté. Hélas il n’en fut rien, je me suis arrêté en plein milieu. L’histoire d’une terre sous contrôle de robots, avec de mystérieux protagonistes dont on ne sait rien, des animaux qui tchatchent, ce n’est pas du tout ma came. Dessins superbes toutefois.
Il était une fois…
Copier-coller de la présentation de l’éditeur, juste pour que vous savouriez les premières phrases de la chose :
« Il ne comprenait pas son propre rêve. ni ce double sens. Il ne savait pas davantage où il se trouvait. A l’intérieur d’une machine. De cela au moins, il était sûr. Mais il ne vouait de toute part que signes incompréhensibles, ainsi que nombre de leviers et de manettes dont il ignorait la fonction. Ses vêtements étaient confortables. Il était heureux d’être en vie, mais las aussi, et un peu effrayé sans savoir pourquoi. Comme si elle avait remarqué un mouvement – car il n’avait rien touché – une partie de la machine s’ouvrit et déploya un appareil qui finit par dessiner une forme. Il y reconnut un visage, qui n’avait pourtant rien d’humain. La machine parla. »
Critique de Robota
Trouvé dans une brocante, la couverture de Robota m’a naturellement invité à un voyage d’exception. Un roman graphique, vrai de vrai, alternant entre textes et images illustrant l’histoire. Cependant, sur plus de 160 pages, je me suis arrêté en plein milieu. C’est amusant comme des mayonnaises peuvent ne pas prendre malgré d’excellents ingrédients.
L’ingrédient principal, c’est le grand Doug Chiang. L’illustrateur américain a un style personnel qu’il a pu développer en tant que spécialiste d’effets spéciaux dans de grands films (Star Wars, notamment, qui lui a bouffé pas mal de temps). C’est là le seul aspect correct de ce roman : les illustrations. Des tableaux plutôt, avec des personnages (humains ou non) aux faciès vivants et surtout de somptueuses architectures (qui ne sont pas sans rappeler Rork, d’Andreas) où le futur rejoint l’ancien. Par exemple, les soucoupes volantes effilées et racées voletant au-dessus des imposantes frégates du 17ème siècle font rêver.
Néanmoins, Doug C. explique en intro comment lui est venue l’idée de cette oeuvre. Et on pressent que ça a été un drôle de fouillis dans sa tête, bref ça allait partir dans tous les sens. Aussi lorsqu’il s’est fait assister de l’immense Orson Scott Card, ce dernier n’a pas réussi à transformer le scénario en quelque chose de prenant. Je n’ai rien donc rien bité à l’histoire de Caps, humain amnésique qui se réveille dans une capsule et fait la rencontre de Juomes (une sorte de Yéti parlant), pas plus que la planète Orpheus ou encore l’endroit d’où débarquent ces vilains robots (dont le dessin est certes envoutant).
Au final, trois fois j’ai lu une trentaine de pages, trois fois je n’arrivais pas à retrouver le fil de l’intrigue, trois fois je me suis dit que ça n’allait pas le faire. Et un beau soir, j’ai définitivement refermé Robota.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
Le robot. L’illustrateur rappelle que ce terme, qui date quand même de 1912 (la même année, un gros bateau coulait connement au large de l’Atlantique), a été trouvé par un certain Karel Kapet. « Robota » signifie « travail éprouvant », ce qui ne m’a pas sauté aux yeux dans ce roman. Tout ce qu’on sait, c’est que ces fameuses machines ont une personnalité distincte et qu’elles sont en voie d’extinction, incapables de se répliquer. Me suis arrêté là.
La propension des auteurs à en dire le moins possible est également un souci de Robota : le lecteur se retrouve avec un tas de paramètres à intégrer et qui ne seront jamais explicités (du moins jusqu’à la page 100, mais je subodore qu’il n’en sera pas plus après). D’où sort Font Prime, comment a disparu la civilisation humaine, qu’est-ce que peuvent bien foutre ces robots dans tel ou tel endroit, qui est ce putain de Caps, etc. ? Démerdez-vous avec votre imagination, semble répondre Chiang. Sauf que la narration n’est pas propice (à mon humble avis) à un tel effort.
…à rapprocher de :
– D’Orson Scott Card, tournez-vous plutôt sur la Saga Ender (premier opus ici) ou celle des Ombres : ça commence par La Stratégie de L’ombre, un must. Voire Ender : Préludes qui est loin d’être inutile. Ou alors Les Maîtres Chanteurs, qui est d’une rare originalité.
– Le héros sans mémoire qui ne sait pas où il va, les romans ne manquent pas : La Cité du Gouffre de Reynolds, un protagoniste de la Trilogie du Vide de Peter F. Hamlton.
Enfin, si votre librairie est fermée et que vous souhaitez posséder un joli roman (pour la forme), vous pouvez le trouver en ligne ici.
Ping : Orson Scott Card – La Stratégie de l’ombre | Quand Le Tigre Lit
Ping : Orson Scott Card – Ender : Préludes | Quand Le Tigre Lit
Ping : Orson Scott Card – La Stratégie Ender | Quand Le Tigre Lit
Sur le papier ça avait l’air bien. Je me serais fait avoir aussi…
Ping : Orson Scott Card – Les Maîtres Chanteurs | Quand Le Tigre Lit