Didier Daeninckx – Galadio

Folio, 160 pages.

En suivant le parcours d’un presque adolescent noir dans un troisième Reich naissant, Didier Daeninckx s’est attaqué à un sujet délicat qu’il a traité non sans un certain brio : aventure étonnante doublée d’édifiants exemples de ce que les Nazis étaient capables de faire, ce court titre n’est point une déception – mais nulle grosse claque non plus.

Il était une fois…

Ulrich est ce qu’on appelle, dans l’Allemagne des années 30, une « honte noire », à savoir qu’il est le fruit de l’amour entre une Allemande et un tirailleur sénégalais en poste à Duisbourg après la première guerre mondiale. Entre les premières lois de Nuremberg et le retour en Afrique, en passant par des studios de cinéma près de Berlin, notre ami va parcourir un long voyage – jusqu’à retrouver Galadio, c’est-à-dire ses racines.

Critique de Galadio

Lu vite fait, plaisir bien fait ! Petit bémol : dans le quatrième de couverture, il est question d’une « documentation très fouillée » de la part de l’écrivain français. Mouais, peut-être que Didier D. a bossé comme un âne sur un scénario somme toute crédible, mais de là à parler de documentaire complet faut pas trop se foutre de notre gueule non plus. Certes il y du bon name droping comme il faut (et que tout lecteur oubliera bien vite), toutefois en 150 pages on est loin d’un essai abondamment référencé.

Revenons à notre Ulrich. Tout semblait aller plutôt bien pour lui, vivant sa jeunesse et flirtant même avec la belle Déborah – c’est relatif, môman Ulrich trimant dur dans une fonderie. Cependant, l’idéologie nazie lui tombe assez rapidement sur le râble : éjection de la plupart des activités sportives, il est vite recherché par les S.A. qui parviennent à mettre la main dessus. Placé