La blague du Tigre, Pt.5 : footing dans la jungle

Le Tigre Editions, pas de pages.

Les textes du TigreLe Tigre a encore perdu un pari. J’avais dit être capable d’aller au salon du livre sans avoir des pulsions morbides. Or, après avoir vu la populace faire la queue trois heures pour entrer, j’ai aperçu les mêmes moutons attendre deux heures pour se faire dédicacer leur bouquin par Marc Levy. J’ai donc vu rouge. Mon gage ? Raconter une blague aussi fadasse que cet auteur.

Let’s run !

Dans la jungle malaisienne, un gentil gibbon (un singe, quoi) court entre les feuillages, le sourire aux lèvres. Un vrai marathonien.

Au bout de quelques minutes, le singe passe devant un gros panda en train de se rouler un joint maousse en vue de préparer son sieston. Le simien lui sort alors :

– Panda, mon copain, n’allume pas ce pétard, ça va inutilement te retourner le cerveau. Cours plutôt avec moi, on va te décrasser les poumons.

Le panda, pris par surprise et à défaut d’argumenter, accepte.

Les deux compères entreprennent donc leur footing lorsqu’ils passent devant un éléphant d’Asie qui achève de se préparer une copieuse galette de crack. Ni une ni deux, le singe va à sa rencontre :

– Éléphant, regarde toi, ne va pas fumer pareille saloperie, et rejoins-nous pour entretenir tes muscles. Viens t’éclater en faisant du sport.

Le pachyderme lâche sa drogue et consent à courir avec le panda et le gibbon. Ils ont fait à peine un kilomètre, primate en tête, qu’ils croisent un pélican amaigri en train de chauffer une cuillère d’héroïne.

Le singe, toujours aussi souriant (et transpirant), déclame à l’oiseau :

– Pélican, mon enfant, ne t’injecte pas cette merde dans les veines. C’est mal. Cours avec nous, tu te sentiras mieux.

Le piaf, après une minute de réflexion (ou de prise de conscience), abandonne sa seringue et court (ou vole, au choix) avec nos amis.

Lesquels aperçoivent, dix minutes plus tard, un tigre sur le point de déboucher un Château Pomerol 1996.

Le primate s’approche alors du noble animal et commence ;

– Tigre, mon petit, ne bois pas cette bout..VLAM

Le félin lui assène une mandale si puissante que le gibbon s’écroule, les membres tremblant.

Face aux regards horrifiés des autres animaux, le fauve s’explique :

– Désolé, mais ce singe commençait à me briser les burnes : il me force à cavaler dans la jungle à chaque fois qu’il est sous ecstasy.

[je reviendrai].

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