Higson & Walker – James Bond les origines : SilverFin

Casterman, 200 pages.

Higson & Walker - James Bond les origines : SilverFinLe Tigre aime Bond, qu’on se le dise. C’est tout naturellement que j’ai planté mes griffes sur cette BD traitant de la jeunesse d’un de mes héros préférés. Dessin classique et efficace, scénario prenant malgré quelques défauts, un agréable moment de littérature en somme. De 15 (pas avant, c’est un peu dur sinon) à 77 ans.

Il était une fois…

Les parents du jeune James sont décédés, aussi ce dernier vit chez son oncle qui l’envoie à Eton, prestigieuse école pour garçons. Le dépaysement par rapport à l’Écosse est important, et non loin de l’école se trame un complot assez moche que notre détective en herbe va tenter d’élucider.

Critique de James Bond les origines : SilverFin

Bon. Pas excellent, ni ennuyeux, juste bon. Pour quelqu’un fan de 007, ça passe allègrement. Le lecteur qui cherche un « polar dessiné » passera son chemin. Impression fugace que face à un tel monument de culture qu’est l’espion anglais, les auteurs n’ont pas souhaité prendre de risques inconsidérés en s’occupant de sa jeunesse

Charlie Higson est pourtant un habitué de 007, il a écrit quelques romans à son sujet, et en particulier sa jeunesse. Aidé de Kev Walker, il nous a concocté une histoire simple sur les premiers pas du héros dans son école, Eton. Près de celle-ci, le père d’un des étudiants (déjà en compétition avec James) joue l’apprenti sorcier en vue de créer une race de super soldats. Exploits sportifs, amitiés naissantes, conseils de la famille, la légende de l’espionnage se met en marche.

Sur l’ambiance générale, Le Tigre a été d’accord avec ce qu’on pourrait imaginer de la tendre (pas tant que ça) enfance du héros. Intelligent, taciturne (presque déprimant), seul avant tout, mais plein de ressources. Un jeune homme déjà expert en boxe, malgré le fait qu’aligner une droite à un daron bien en chair me semble un poil too much. Les références au Bond tel qu’on le connaît parsèment le bouquin, toutefois on se demande parfois si ce n’est pas une ligne du cahier des charges dont l’auteur s’est vite débarrassé (Le Tigre pense à la jeune fille sur son zoli cheval, pas vraiment utile dans l’histoire).

Pour conclure, le gros point positif de SilverFin reste le dessin : lignes claires à la papa, des paysages correctement rendus, des personnages expressifs (peut-être à part Bond lui-même qui a constamment un air néodéprimé), l’immersion est OK. Quant à la couleur, on dénote une majorité de teints froids, tendant à la limite sur le glauque (grisâtre puis verdâtre) à mesure que l’intrigue avance. De l’inhospitalière écosse on glisse ainsi progressivement vers les expériences bizarres dignes d’un film de 007…

Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)

La génétique. D’une part, Bond est issu d’une famille d’agents secrets, et comme s’il n’y pouvait rien les aventures de ce genre lui tombent sur le râble. A côté de cela, son ennemi du début est poussé par son père à être un surhomme, ce que le jeune garçon a bien évidemment du mal à assumer. Entre suivre le paternel et souvent le décevoir (ce dernier ne semblant jamais satisfait) et contrer franchement ses plans, le choix est difficile.

D’autre part, ce que mijote le « méchant » est digne d’un Meurs un autre jour ou Moonraker : à la limite de la SF, un individu aux sombres desseins cuisine ses potions en vue de créer de vaillants guerriers tout en muscle et sans peur, avec les petits ratés que cela peut comporter. Ceux s’approchant trop du « château-labo » disparaissant mystérieusement (tiens, comme dans On ne vit que deux fois…), la curiosité du jeune héros va forcément l’amener dans l’antre du loup. Fin surprenante et qui détonne un peu, au moins ça se termine en beauté.

Le métier d’espion. Premiers pas de l’espion donc, avec en filigrane cette phrase du père de Bond, rapportée par son oncle : « James, quoiqu’il arrive, ne deviens jamais agent secret ». Le héros souffre dans le roman, est plus qu’à son tour sur le fil du rasoir, vraisemblablement ça ne le dérange pas plus que ça. Les suites promettent…

…à rapprocher de :

– Débuts d’un héros, il y a Batman : Year One, du très grand Miller.

– Pour le plaisir, faites vous une semaine de tous les 007, dans l’ordre si possible.

Pour finir, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver cette BD sur Amazon ici.

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