VO : idem. Deuxième partie d’une quête absurde et politiquement incorrecte qui ravit le lecteur borderline qui sommeille en nous, c’est réjouissant sur toute la ligne. Hélas, pour des raisons que Tigre ignore, cet ouvrage est bien mince par rapport à ses petits amis. Je me suis senti floué.
Il était une fois…
Ça y est, Millenium Boy et ses vaillants acolytes (un mec bodybuildé sous stéroïdes, un autre peu musclé mais relativement intelligent et une nolife avec son arc) viennent de pénétrer la forêt de Fireburg. Leur quête principale est d’assembler les pièces de la guitare atlantéenne à résonateur, et retrouver Bromedes dans la mystérieuse forêt est grandement susceptible de les aider. Car ils doivent donner à ce prophète (qui est également poète, pour sa bobine il suffit de jeter un œil à la couverture) son étui pénien. Pour être plus clair, nos héros vont lui refiler son fourreau à zizi. Mais la forêt de Fireburg recèle d’innombrables dangers…
Critique du deuxième tome de Dungeon Quest
En lisant la présentation de la quête des protagonistes, Le Tigre a tenté de décrire, avec ses modestes mots, le délire généralisé qu’est Dungeon Quest. Et ce deuxième opus continue dans la même veine. Les dialogues, savoureux, oscillent entre le verlan de banlieue (genre « chanmé mec ! ») et les poèmes qui atteignent la stratosphère.
Le scénar’ se poursuit avec l’enfant à tête d’œuf s’enfonce (avec ses potes toujours) dans les bois peu accueillants où se cachent différents « items » (pour reprendre le vocable héroïc-fantaisiste) censés les épauler dans leurs aventures. Et c’est là qu’on rit à gorge déployée : outre un des membres qui pète un câble à cause du mélange cocaïne / stéroïdes (il traite tout le monde de pédé), certains objets ont des fonctions plus que déroutantes. Par exemple, la « capsule lisse de l’anguille » est destinée à planquer un peu de beuh avant de se la carrer dans le derrière.
Quant aux illustrations, dont j’ai déjà parlé au premier tome, Le Tigre a cru remarquer que c’était de mieux en mieux. Les combats oniriques et déjantés des héros sont très bien rendus, avec une ligne claire qui sait ignorer, au bon moment, les règles les plus élémentaires en matière de réalisme. Bref, aucune raison de ne pas se taper le dernier tome.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
Les thèmes sont les mêmes que dans le premier tome, voire en pire étant donné l’aisance de Joe Daly à faire dans le grand n’importe quoi. Aussi je vais profiter de ce court tome pour faire deux remarques annexes, la dernière justifiant la note négative de l’ouvrage :
Premièrement, petit mot rapide sur l’éditeur L’Association, qui en plus de parfois publier des titres de qualité fait régulièrement marrer Le Tigre. Je m’explique : sur le quatrième de couverture il n’y a pas de codes barres (le prix reste indiqué toutefois), seulement une étiquette autocollante qui annonce, de façon fort sympathique :
Se refusant à imprimer sur ses livres des « codes barres » tout aussi esthétiquement disgracieux qu’éthiquement déplaisants ; et devant néanmoins, pour des raisons de logistique devenues inévitables, se résoudre à les faire figurer sur ses ouvrages au moyen d’étiquettes autocollantes vilaines, onéreuses et agaçantes ; tient à préciser que lesdites étiquettes ont été étudiées pour que leur colle n’abime pas la couverture des livres, et qu’il est donc du devoir du lecteur de les décoller du livre après acquisition, puis de les détruire avec rage et jubilation en chantant à tue-tête : « l’humanité ne sera heureuse que le jour où le dernier bureaucrate aura été pendu avec les tripes du dernier capitaliste ! ».
Deuxièmement, petit coup de gueule contre cet éditeur. Dungeon Quest, c’est trois tomes. Le livre 1 fait 200 pages, celui-ci 100, le dernier 400…wait…mais pourquoi ne pas avoir fusionné les deux premiers opus ?? Soit on se fout de notre gueule et de notre porte-monnaie, soit la publication en anglais suivait cette logique et L’Association ne pouvait rien faire, soit c’est pour renforcer l’illogisme braillard de Joe Daly. Dans tous les cas, Tigre a été déçu.
…à rapprocher de :
– Il appert que lire ce tome indépendamment reste possible, toutefois je ne saurai trop vous conseiller de commencer par le premier livre, et si ça vous plaît continuer par le troisième (qui est une petite tuerie).
Pour finir, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver cette BD sur Amazon ici.
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