Sous-titre : Comment détruire le monde avec style. Qui sont les fameux vilains déterminés à pourrir le monde ? Comment le Commandeur Bond en vient à bout ? Non sans prendre partie, Kevin Collette nous invite dans un univers qu’il connaît bien, et serait presque parvenu à transmettre son enthousiasme – s’il n’y avait pas tant d’erreurs de fond et de forme.
De quoi parle Les ennemis de James Bond, et comment ?
Je ne sais pas si je vous l’avais déjà dit, mais papa-tigre m’avait offert, pour mes seize ans, l’intégralité des films de Bond. Oui : dix-sept cassettes VHS d’action, d’humour et de pépées dévêtues. [en fait, je m’aperçois que mon daron s’est aussi fait un cadeau à lui-même] J’ai dû regarder, en moyenne, 15 fois chaque film. Au point de connaître la majeure partie des dialogues – on me paye pour que je me taise. Alors quand un essai sort sur les ennemis de 007, je me tiens en embuscade.
Kevin Collette, journaliste qui a de nombreuses entrées dans le monde du cinéma, est tombé très jeune dans la marmite bondesque, et semble savoir de quoi il parle. Très simplement, Kevin a traité les Evil Masterminds de la saga dans un ordre chronologique – sauf ceux non produits par EON, boîte de Cobby Broccoli et Harry Saltzman. Pour chaque vilain, une fiche d’identité est fournie et sa place dans le film est analysée, et la manière dont il clamse. Mais l’essayiste ne s’est pas arrêté aux films, puisqu’il compare ces derniers aux romans de Fleming, et va même jusqu’à signaler l’apparition des méchants dans les jeux vidéos tirés de cet univers.
Nulle théorisation ronflante, que des faits bruts, dont certains assez marrants. Se croyant fin connaisseur de l’univers de Bond, le félin a appris pas mal d’anecdotes de plateaux de tournage, souvent des détails de dernière minute qui font que le film change du tout au tout. Hélas, si le travail de recherche et de rendu est satisfaisant, l’édition que j’ai tenue entre mes mains est proprement catastrophique : tableaux mal insérés ; images à la définition exaspérante (entendez : pixellisées comme pas permis) ; fautes d’inattention ; il y a même des interversions de pages.
Dommage qu’un tel essai n’ait pas bénéficié ni d’un travail de relecture (erreurs que Kevin Collette aurait facilement pu corriger), ni d’une mise en forme un tant soit peu correcte. Parce que ça ressemble parfois à un exposé de collégien, justifiant que je n’ai pas souhaité terminer l’essai. Passablement gavé, je me suis donc arrêté aux films de Pierce Brosnam (de toute façon, après Goldeneye, que de la merde), et n’ai jugé utile de lire les quelques interviews inédites.
Ce que Le Tigre a retenu :
Comme vous vous en doutez, les rapports entre les livres et les films sont parfois ténus. Lorsqu’Hugo Drax est un ancien nazi qui s’installe incognito aux States, celui du film est un esthète joué par un acteur français. Mais l’esprit de Ian Fleming est gardé intact, puisqu’on pioche dans d’autres romans quelques aspects qui viendront enrichir un script et un scénario qui se doivent d’obéir à l’air du temps. C’est notamment le cas avec Sanchez, le baron de la drogue dans Permis de tuer, film aux relents d’un Miami Vice sur fond de république bananière et militarisée comme il y en avait en Amérique centrale dans ces années.
A ce titre, le souci de « coller » à l’époque est prégnant, motivé pour diverses raisons. Au premier rang desquelles la géopolitique. Taper bêtement sur les Soviétiques était hors de question, il ne fallait pas s’aliéner le marché russe. C’est pourquoi le SPECTRE (organisation indépendante) est au centre des intrigues, menant en bateau les deux grandes superpuissances. Lorsque l’URSS disparaît, on retrouve le même souci avec la Chine, dont les officiels sont des fanas de 007.
Quant aux méchants, ceux dont on se souvient avec émotion ont un signe distinctif qui va au-delà du col mao (porté par beaucoup il est vrai) : troisième téton, grosse balafre sur le visage, physique atypique (Renard qui ne ressent plus la douleur) ou folie (Zorin, fruit d’expériences génétiques). Rien à voir avec cette tapette d’Eliott Carver ou de Dominic Green des derniers opus, personnages certes doux-dingues mais qui n’ont pas la prestance d’un Scaramanga – Christopher Lee était content de se dépêtrer de son image de Dracula.
…à rapprocher de :
Forcément, il faut avoir vu un minimum des films mettant en scène 007. Concernant la lecture des romans, celle-ci ne me semble, pour la bonne compréhension de cet essai, pas nécessaire.
Ici l’auteur – désespéré comme vous après avoir constaté l’étendue des dégâts sur la maquette .
Une explication : la correctrice par qui j’ai été obligé de passer n’y connaissait strictement RIEN en » Bondologie » – et de plus a RAJOUTE des fautes en corrigeant d’elle-même certaines locutions qu’elle ne comprenait à l’évidence pas .
Résultat : un manuscrit truffé de fôtes , doublé effectivement d’une maquette abominable .
J’ai pleuré de rage en recevant le résultat …
Vous m’en voyez désolé. Ce n’est pas la première fois que je vois cela dans cette collection.
Quand on connait le fonctionnement interne de la maison en question , tout s’explique . Figurez-vous qu’on m’a demandé dans un premier temps d’assurer moi-même maquette et mise en page ( non prévu ds le contrat initial ) . Ce à quoi j’ai opposé un refus farouche . Résultat , on m’a collé quelqu’un dont c’était la toute première expérience de relecture et de » correction » d’un manuscrit . Et sans doute aussi la dernière …
Quand au grain des photos , je suppose que les coûts ( ultra réduits ) de production du livre doivent etre directement incriminés … Je n’évoquerais même pas la distribution et l’absence complète de promo par l’éditeur …
Ca a l’air bond! (ohohohoho)
Arrête tes Connery (uhuhu)