Neil Gaiman – Sandman : préludes et nocturnes

Delcourt, 232 pages.

Neil Gaiman - Sandman : préludes et nocturnesVO : Preludes and Nocturnes. Achtung ! Pour comprendre le monde onirique et merveilleux du Sandman, il faut absolument commencer par cet épisode, qui en est l’opus fondateur. Pour ceux qui ne savent pas de quoi il s’agit, lisez au moins ce livre, empruntez-le, volez-le, ça ne fait que 200 pages et ça peut vite vous emballer.

Il était une fois…

Le décor est assez simple et Le Tigre ne le répètera qu’une fois : il était une fois la famille des éternels, avec chaque rejeton représentant une caractéristique humaine. Délire, Mort, Destruction, Désespoir, en anglais tous ont pour première lettre le D. Notamment Dream, dit sandman, qui est le régent du monde des rêves et principal protagoniste de la saga qui porte son nom. Dans ce premier tome, souhaitant capturer la mort, une bande d’occultistes amateurs chopent son frère, Dream. Enfermé 70 piges, à sa libération sandman doit récupérer son royaume qui est plus ou moins parti en sucette.

Critique de Sandman : préludes et nocturnes

De la BD qui fait mieux que 95% des romans publiés chaque année, il serait dommage de laisser passer ça. Dans ce tome ce sont les attributs de sa puissance que Dream doit récupérer : masque, bourse, et surtout rubis. Ce qui amène Gaiman à montrer ces objets placés entre de mauvaises mains,

Le Tigre n’est pas fana du dessin qui est très inégal, en revanche le texte est sublime (sans mâcher les mots). De la pure poésie qui parfois échappe à mon esprit trop brut, disons qu’il faut s’accrocher pour apprécier les menus quatrains et autres dessins oniriques qui sont parsemés dans l’ouvrage.

Disons le clairement, Gaiman est un grand malade, il est en orbite depuis un certain moment mais arrive régulièrement à daigner descendre pour établir un scénario qui nous ravit.

Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)

Les thèmes centraux sont dans tous les sandman à peu près les mêmes, à savoir la membrane fragile entre le rêve et la réalité, la force de l’imagination comme créatrice d’univers. L’homme usé par le rubis de sandman laisse par exemple ses fantasmes prendre vie, et fait d’un bar, d’une bourgade, d’un État un cauchemar comme aucun film d’horreur pourrait imaginer.

La parole occupe ici une certaine place, comme l’illustre le cocasse match de répartie contre un démon en enfer. On dirait un fight de rappeurs sur la côte ouest, avec tous les spectateurs (ici des monstres) scotchés aux lèvres des protagonistes. Celui qui a le dernier mot remporte la partie, et en être à court entraîne des conséquences assez graves. Sympathique.

Le rêve et la mort, intimement liés, malgré la mauvaise presse de la dernière. Comme Mort (sœur de Dream) le rappelle, les hommes ont peur d’elle alors qu’elle est inéluctable, et se jettent sans hésiter dans les bras de morphée alors qu’à chaque fois ils oublient comment ils s’endorment. Pour celui qui a une insomnie, ça peut être déprimant comme point de vue.

…à rapprocher de :

– Sur les autres Sandman lus par Le Tigre et résumés sur QLTL, en vrac il y en a ici, , encore ici ou de ce côté.

– Sur la reconquête de ces objets puissance, Le Tigre pense à tous ces romans de fantasy, à la différence qu’ici c’est cohérent.

5 réflexions au sujet de « Neil Gaiman – Sandman : préludes et nocturnes »

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