Niles & Templesmith – 30 days of Night

IDW Publishing, 560 pages.

Niles & Templesmith - 30 days of NightVF : 30 jours de nuit. Rien à voir avec 30 jours après ou un autre film catastrophe, ici une ville reculée va faire l’objet d’un open-bar sanguin organisé par une meute de suceurs du précieux liquide rouge rigolards et terrifiants. Petite déception toutefois, plus de 500 pages en anglais Le Tigre a souvent trouvé le temps long, sans compter le dessin particulier de Templesmith.

Il était une fois…

Barrow est une ville septentrionale (sans correcteur je ne serais pas parvenu à l’écrire correctement) en Alaska. Les habitants se préparent pour un mois sans soleil, une sorte de long solstice d’hiver qui, cette fois-ci, va attirer des individus aux sombres dessins. En effet, il semble bien que des vampires ont décidé de s’offrir une orgie de bouffe pendant ces 30 jours. Et leur affaire est rondement menée : vol des téléphones portables, communications coupées, etc.

Critique de 30 days of Night

Je m’attendais à mieux, c’est fort dommage. L’histoire est séduisante à ses débuts, imaginez un peu : le shérif Eben et sa nana Stella (qui bosse avec lui) se rendent compte que quelque chose ne tourne pas rond. Un incident dans un bar précipite le bordel qui s’annonce, et très vite la populace de Barrow (ville qui existe vraiment au passage) devient le garde-manger de dizaines de vampires qui sont fermement décidés à ne pas jeûner (euphémisme). Ça promettait grandement, or l’ennui s’installe vite dès la 200ème page.

Sur les illustrations, c’est du Ben Templesmith pur jus, le même style que dans Choker : de belles planches en général, avec quelques portraits assurément réussis. Couleurs froides où le rouge contraste agréablement avec le blanc/gris de la neige. Car du sang, il y a de quoi en remplir des tonneaux à binouzes. Hélas, le texte est trop petit, et malgré quelques bonnes idées (la couleur et la police d’écriture suivant selon les protagonistes) ça m’a rapidement donné des maux de tête. Et puis on s’y fait, grâce à la retouche numérique (Tigre aime le dessin assisté par ordinateur) qui offre, paradoxalement, quelque chose de net en dépit des grosses bavures.

Au final, une intégrale que je suis certes content de posséder (surtout en anglais), mais Niles m’a semblé vouloir à tout prix broder le scénario au début, quitte à être fort dépourvu sur le dénouement final. C’est parfois réjouissant (l’humour n’est pas absent de ce roman graphique), mais il manque un petit quelque chose (ou il y a trop de planches) pour que Le Tigre applaudisse de ses deux pattes.

Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)

Le huis clos. Nos deux héros (et quelques autres) sont prisonniers de leur bourgade et se cachent rapidement dans les caves. Enfin ceux qui sont restés vivants. Unité (mensuelle) de temps, de lieu (une ville au nord de l’Alaska), toutefois les péripéties restent nombreuses malgré le gâchis de la fin un peu trop bâclée. Néanmoins, il faut avouer que quelques passages, qui tranchent avec l’oppression que le lecteur pourra ressentir, résonnent comme autant de coups de tonnerre d’une rare violence. A ne pas mettre entre toutes les mains sinon.

Le vampirisme. L’auteur présente des méchants sanguinaires à la morale douteuse, et emprunte quelques aspects des vampires tels qu’imaginés dans la culture populaire : le besoin irrésistible de se faire un steak humain façon tartare ; les dents longues (ici, plutôt une rangée de crocs acérés) et la peur de la lumière ; également la possibilité de transformer un humain en l’un des leurs (notamment un des héros qui reste attaché à ses anciens amis). Hélas on s’arrête là, un sentiment de frustration s’est emparé du Tigre qui n’a jamais appris d’où ces gus venaient et comment leur monde est organisé. Aussi je me suis rabattu, en guise d’explications, sur une autre œuvre illustrée par le père Templesmith. (cf. infra)

…à rapprocher de :

– Il se trouve que j’ai vu le film (avec ce bellâtre de Josh Hartnett), disons que ce n’est pas évident d’adapter telle BD. Déception donc, même si la dentition des vilains est plutôt bien rendue. Et l’histoire reste globalement fidèle à l’illustré.

– Templesmith a aussi illustré Choker, sorte de prequel à mon sens de 30 jours de nuit. Et aussi Bienvenue à Hoxford (il est l’auteur en sus), décevant à mon sens.

– Sur le noble thème des vampires, Le Tigre vous enjoint à faire un petit tour du côté du Livre des vampires, par Jacques Sirgent.

Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver cette BD (en VF) via Amazon ici.

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