L’iconographie de Tigre-san – Twilight

Le Tigre Editions, pas de pages.

QLTL - TwilightTigre-san ne peut passer à côté d’un phénomène qui a fait un peu de bruit dans les cœurs (je reste poli) des collégiennes et lycéennes du monde entier. Twilight, c’est un peu le renouveau du vampirisme, la seconde vie du suceur de sang depuis le grand Christopher Lee (que j’ai préféré dans L’homme au pistolet d’or au passage).

Déjà, le film. N’attendez pas du Tigre qu’il vous parle des livres, à supposer qu’il y en ait (désolé Miss Mayer). Juste brièvement évoquer la saga. Déjà, j’avoue non sans honte avoir vu (d’un œil distrait bien sûr) le premier opus. Et faut avouer que ce n’était pas si mal pour un début ! Intrigue intéressante (malgré un début chiant pour celui qui veut de l’action), effets spéciaux corrects, bref la nouveauté fut au rendez-vous. Hélas les suites ne furent qu’autant de poncifs et j’ai eu plus de mal à entrer dans l’évolution des personnages.

Le problème, c’est que Le Tigre n’est pas vraiment le cœur de l’audimat visé. Les protagonistes paraissent être en effet autant de coquilles vides (je ne parle pas des dialogues) que chacun peut interpréter selon ses émotions. Les personnages de Twilight, ce sont en fait des réceptacles à hormones féminines  Au moins cela aura permis à deux acteurs de percer à Hollywood. Notamment la très souriante Kristen. A propos de son autre film Blanche-Neige et le Chasseur, entre elle et Charlize Theron il y a non pas comme une erreur de casting, mais plutôt une inversion. Blanche-Neige est censée être plus jolie que la vilaine reine.

Ensuite, le dessin. Pour dédouaner le serveur d’une classe certaine (le fameux bartiger), quand quelqu’un se dit être immortel, on s’imagine un gus qui marque ces cinq siècles au compteur (au moins) plutôt qu’un jeune premier à peine devenu vampire au début du 20ème siècle. Du coup, pour 100.000 livres lus en 100 ans, il faut reconnaitre à l’imberbe de service une certaine appétence littéraire. Qui l’eût cru de la part d’un ignare ? Sans doute prend-il en compte les unes des journaux. Avec l’expérience et le temps, Le Tigre se verrait bien à partir de deux siècles posséder une bibliothèque à côté de laquelle celle de la Bête dans le dessin animé fait figure d’un ramassis de polars tapissant les WC de monsieur tout-le-monde.

Enfin, vous aurez sûrement remarqué la finesse du dessin de l’étagère avec ses bouteilles. 83 % du temps passé selon l’illustratrice. Car le bartiger est fin gourmet en matière de cocktails, et ne consomme que ceux bien sucrés et de couleurs gaies de préférence. Ainsi, l’étagère regorge de classiques TGV, cointreaux, martinis, un peu de rhum, du triple sec, quelques liqueurs en tout genre (cassis, cerise, bref que des fruits rouges) et bien sûr plein de champagne. Singapore sling, maragarita, mojitos, cosmo, name it ! Edward Cullen a dû correctement en abuser, à juger le rouge à lèvres dont il est affublé dans les films.

Pour conclure, si vous voulez des chouettes vampires, relisez plutôt les titres d’Anne Rice. En sus, le film Entretien avec un vampire avait nettement plus de classe. Pour la culture, signalons également Le livre des vampires, de Jacques Sirgent, chez l’éditeur Camion Blanc. Au pire, dégustez le cycle True Blood de Charlaine Harris. Hélas, à part les deux premières saisons de la série éponyme, il n’y a pas grand chose à tirer d’un point de vue télévisuel.

2 réflexions au sujet de « L’iconographie de Tigre-san – Twilight »

  1. Ping : Agnès Martin-Lugand – Les gens heureux lisent et boivent du café | Quand Le Tigre Lit

Laisser un commentaire