Vanessa Schneider – Le jour où tu m’as quittée

Stock, 200 pages.

Vanessa Schneider - Le jour où tu m'as quittéeUne femme, abandonnée par son amour du moment, tente de faire face à l’écroulement de son petit monde. Souvenirs qui ressurgissent, comment espérer aimer à nouveau lorsque les plaies semblent encore béantes ? Style doucereux et presque ennuyeux, ce n’est pas du tout mon genre de came littéraire. Tant pis.

Il était une fois…

Jeanne s’est fait salement larguer par son mec. Et elle est triste.

Critique du Jour où tu m’as quittée

Désolé pour le concis résumé ci-dessus de l’œuvre, mais très honnêtement je ne vois pas quoi rajouter. Cela étant dit, si vous venez de vous faire lâcher par votre petit(e) ami(e), je suis certain que vous retrouverez des similitudes entre Le jour où tu m’as quittée et ce que vous ressentez. Vous pourriez même copier quelques passages de ce roman où la narratrice, fraîchement célibataire, s’adresse à l’infâme (Antoine de son prénom) qui a décidé, au beau milieu des vacances, de lui envoyer un courriel l’informant que leur histoire est finie.

Puisque l’ex refuse tout dialogue sur le pourquoi du comment de ce brusque arrêt, la narration a une tournure relativement originale, à savoir la belle qui s’adresse directement à son Antoine – typique : pas de dialogue possible ? Je monologue. Hélas, plus on avance dans les chapitres (qui ne dépassent rarement cinq pages), plus l’héroïne m’a semblé déconnectée, sinon agaçante. Peut-être parce que le protagoniste verse dans tous les travers/écueils suite à une rupture (espionner discrétos son ex, chialer à longueur de journée, les conflits avec ses parents qui ressortent, etc.), le roman prend une saveur amère qui lui colle à la couverture.

Or, les passages littéraires qui ont retenu l’attention du Tigre ne sont pas légion. Il y a le travail d’abord, le boulot d’illustratrice de Jeanne offre quelques moments de fantaisie finement pensés. D’autre part, il est question d’une poignée de soirées chez des amis immensément riches (show business oblige), sauf qu’il y a comme une incomplétude dans le rendu de ces évènements : l’écrivaine s’arrête à la première rencontre d’Antoine au cours d’une des sauteries et expédie trop vite (non sans donner l’impression d’être blasée) tous les petits à-côtés représentant une élite consanguine qui semble vivre sur une autre planète. Dommage.

En conclusion, je n’ai pas accroché du tout. Jeanne qui est de moins en moins sympathique au fil des pages (je ne sais pas si cela est voulu), vocabulaire plutôt pauvre, en fait la curiosité s’est rapidement effacée face à l’envie d’en finir rapidement. Sans doute j’attendais plus de cet ouvrage, naïvement je m’imaginais une fin pleine de surprise, du genre le témoignage du fameux Antoine (où il expose à quel point sa copine était insupportable) ou du moins un chapitre qui peut nous amener à vouloir relire ce truc.

Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)

L’état de dévastation qui anime l’héroïne est plutôt bien rendu, avec les phases successives qu’on imagine sans difficultés : l’incompréhension, le besoin de savoir pourquoi, préférer que l’être aimé disparaisse littéralement (entendez : le décès subit), les petits détails de la vie d’avant qui font rejaillir d’intenses souffrances,…bref c’est presque un travail de désintoxication qui s’annonce. Cela semble d’autant plus douloureux que Jeanne était dans une configuration de différence d’âge qu’on ne peut ignorer : premier mariage avec Sacha, un homme plus vieux qui part en couille (mais avec courtoisie), et hop seconde histoire d’amour avec un jeunot. Un être tout en vigueur mais à la maturité discutable, le décalage paraissait insurmontable.

La couverture de l’œuvre parle de « se reconstruire ». Autant vous dire que Jeanne en semble plutôt loin. La complainte de la petite amie trahie met énormément de temps à faire place au discours d’une battante (qui lui en voudrait ?), et il faudra attendre les dernières pages pour goûter à l’ébauche d’un renouveau amoureux…façon de parler puisqu’il appert que Jeanne [Attention SPOIL] est sur le point de se faire son patron, un être certes exquis et gentil comme tout. Mais c’est son boss. Encore une belle erreur de casting en préparation. Ça sent furieusement la suite, quelque chose d’un peu plus dépressif avec pour titre Le jour où tu m’as quittée et licenciée [Fin SPOIL].

…à rapprocher de :

– Ce roman me rappelle, par son style néo-déprimé, la bonne Delphine Le Vigan avec Les heures souterraines. Sans plus. Voire Eva (en lien), de l’autre auteure grecque dont j’ai oublié le nom (à moins que ce ne soit Sotiropoulos), chiant au possible.

Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver ce roman en ligne ici.

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