Sept enfants dotés de fabuleux pouvoirs (on ne sait pas vraiment pourquoi) doivent sauver le monde, et la tâche semble à chaque péripétie bien plus ardue que prévue. Tigre, en ayant lu le premier tome (et commencé le deuxième), n’a toutefois pu pleinement apprécier. Presque du grand n’importe quoi certes réjouissant mais pesant. Pour ma part, grosse déception.
Il était une fois…
Lors d’un évènement en apparence anodin, 43 (oui, pas 42 sinon ce serait trop gros) gosses naissent alors que leurs mères ne présentaient aucun signe de grossesse – non, ce n’est pas le Village des Damnés. Encore plus étrange, ces nouveaux nés paraissent développer des superpouvoirs assez marrants. C’est là qu’intervient Sir Reginald Hargreeves, inventeur de génie (et extra-terrestre au passage), en adoptant sept de ces petits choupinets. Il créé une académie pour l’occasion où ses « élèves » font de petits miracles. Toutefois, une lourde menace plane sur la Terre, et l’entraînement des 7 prodiges pourrait enfin servir à quelque chose de très très grand.
Critique de The Umbrella Academy
Pour votre parfaite information, je vais ici seulement vous entretenir au sujet du premier tome que (intitulé Apocalypse Suite) j’avais acheté, il y a longtemps, en version originale – ça a été traduit depuis. Quant au deuxième opus (Dallas de son p’tit blaze), j’ai bien essayé d’en venir à bout, hélas après une cinquantaine de pages j’ai remisé le truc dans la bibliothèque. Rien à faire, ça ne m’a pas plus.
Pourtant l’histoire ne manque pas de sel et d’originalité : une poignée d’enfants sont recueillis par un philanthrope plutôt spé (genre bizarre) qui espère ainsi sauver le monde d’une menace qu’il paraît seul à supputer l’existence. Les chapitres alternent entre les flashbacks prenant naissance lors de cette adoption calculée (puis l’existence dans la fameuse Umbrella Academy) et le présent, à savoir une guerre asymétrique (les humains « normaux » étant largués)sur le point d’éclater.
Si l’action va tambour battant avec des combats aussi testostéronés qu’impressionnants, tout ceci n’a guère pris dans l’esprit du félin. Tout va trop vite, ça part aux quatre coins de la rose des vents sans qu’une ligne directrice ne soit visible – du moins dans le premier tome. Spaceboy, Kraken (les deux premiers prodiges), le Conductor, ce petit monde apparaît comme par magie tandis que les anciens protagonistes se transforment à qui mieux-mieux. Si ce n’est pas du grand guignol, alors je peux me rhabiller.
Et que dire des illustrations à part que ces dernières n’aident pas à remonter la pente : exagération assumée mais gavante, débordant de partout, mes yeux ont été extrêmement éprouvés par des contrastes – qui sont, au début, assez séduisants. Tout ça pour vous dire à quel point je suis salement emmerdé aux entournures : ma première expérience fut de dire « rien à en tirer, on passe à autre chose », toutefois je pressens que l’intégralité de la saga peut offrir, bout à bout, quelque chose proche d’un classique digne d’être relu.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
Il faut reconnaître à Gerard Way un indéniable talent dans son scénario. Bien que j’ai lu d’un œil torve les aventures des sept héros, il se dégageait une certaine poésie entre les lignes avec d’impressionnants sommets. C’est comme si l’auteur nous endormait avant de monter en puissance, l’air de rien, vers du grandiose dont Bá (le dessinateur) rend parfaitement compte. Sans spoiler, je pense de go à Vanya Hargreeves, septième enfant et violoniste qui, à cause de ses pouvoirs, représente un danger car utilisée par les mauvaises personnes. Les solos qu’elle exécute sont de pure beauté et malgré l’absence de son tout lecteur pourra avoir un frémissement en parcourant le bouquin.
Le penchant négatif concerne ce que j’appelle, savamment (ou pas), le « syndrome X-Men ». Rien à faire, quand autant de personnages ont des pouvoirs si différents (certains étant, au premier abord, pas si sexy), il faut que les saloperies qui tombent sur leurs gueules puissent avoir comme solution, presque comme un fait exprès, une de leurs spécialités. En outre, pas d’inquiétude : chaque héros aura son petit moment de gloire, ce délicieux instant au cours duquel, magie totale, son UNIQUE pouvoir sera totalement adapté pour répondre à ce que mijote le vilain. Lourd.
…à rapprocher de :
– De Bá , il y a également Daytripper et L’Aliéniste (les deux avec Moon). Ce fut également une déception, même si les illustrations restent phénoménales.
– Une catégorie d’humains dotés de pouvoirs psychiques et regroupés dans une école, c’est la série Harbinger (premier tome, L’Éveil de l’Oméga, en lien).
Attention : peut-être qu’un beau jour je vais me replonger dans la saga et corriger le présent billet. Si j’en ai le temps. Mais Le Tigre a, pour l’instant, une ardoise lourdement chargée avec ce paramètre.
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C’est marrant, j’ai écrit hier une critique de la série pour le blog de Bruce (article pas encore publié). Pour ma part, j’ai bien aimé cette ambiance légère, les outrances scénaristiques et graphiques et la famille dysfonctionnelle. Une série « qui ne se prend pas au sérieux mais qui ne se moque pas du lecteur… » Et puis, il faut quand même essayer de finir « Dallas » pour savoir qui a tué Kennedy… 😉
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