Dixon & Nolan – Batman : La revanche de Bane

Urban Comics, 160 pages.

Dixon & Nolan - Batman : la revanche de BaneVO : Vengeance of Bane, Bane of the Demon et Countdown. Batman, c’est bien, même quand le super héros n’est pas présent dans l’opus. Ici, honneur à Bane, seul super vilain qui dans l’histoire est parvenu à briser le Bat. Trois histoires qui s’enchaînent bien, et un dessin qui ne les dessert point. Pas mal du tout.

Il était une fois…

Tout, vous saurez tout sur Bane. Sa naissance sous le sceau de l’infamie (voyez-vous, il doit purger la peine de prison à vie de son père décédé), sa tendre (ou pas) jeunesse dans sa jolie prison, son auto-éducation, la provenance de sa force, la recherche de son paternel, la lutte avec et contre la Ligue des ombres de Ra’s al Gul, etc.

Critique de Batman : la revanche de Bane

L’historiographie du Bat est en général très complexe. Pour un ennemi donné, voici une excellente base dans le cadre de l’univers DC Nemesis au sujet d’un méchant qui a réussi là où le Joker a tant échoué. Trois histoires, 160 pages qui se lisent bien vite et laissent un souvenir que je qualifierais d’agréable.

Agréable car ça se laisse lire sans réelles difficultés : nul besoin d’être au courant du personnage principal, tout est raconté efficacement et sans temps morts. Bane qui visite 10 pays pour trouver une mystérieuse congrégation religieuse, c’est une planche à peine ! Le personnage respire la testostérone (le dessin de ses muscles est pire que celui du Bat), et avec quelques scènes assez « sensuelles » le mélange des genres est plutôt réussi.

Sur le dessin, Graham Nolan est une valeur sûre. Contrairement à La Cour des hiboux  (tome 1 et tome 2) ou autre Batman : Harvest breed, les cases sont réparties « classiquement » et sans fioritures. La ligne est claire, le tout bien coloré, et l’aspect comics grandement renforcé par les corps surmusclés des protagonistes. Quant à leurs visages, mâchoires fortes et fermées, c’est mâle comme tout. Petit plus : les corps des femmes (spécialement Talia), superbement esquissés. Rare.

Bref, si vous en avez soupé du Bat tout en souhaitant rester dans son univers, voici de quoi décompresser avec un personnage fascinant dont l’histoire exagérée est plus que réjouissante. Et puis Urban Comics soigne tellement bien ses ouvrages, du carton solide.

Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)

The power of will. La force de la volonté, pour vous faire l’insulte de traduire. Le Bane en question est un sacré personnage dont la vie a plutôt mal démarré. De sa prison à Santa Prisca, notre (anti) héros a été rendu plus fort par ce qui ne l’a pas tué : privations sensorielles, violence omniprésente, cellule envahie chaque nuit par la marée, y’a de quoi rendre un homme sociopathe. C’est ce qui se passe, et Bane allie deux qualités qu’on pourrait imaginer contraires : une force formidable, décuplée par un poison (le fameux Venom), si vous rajoutez un masque de catcheur mexicain c’est assez impressionnant ; et aussi une intelligence hors du commun (polyglotte, amateur d’échecs, fin tacticien) entretenue dans la prison grâce à un large accès à toute la littérature possible et imaginable.

Le briseur de mythes (ce terme m’a été soufflé dans l’introduction du comics). Bane n’est pas un super vilain comme les autres. Oubliez le tas de muscles idiot qu’on aperçoit dans Batman & Robin, le film. Jetez ce film dans les oubliettes de votre mémoire tant qu’à faire. Dès le début, un antagonisme de taille se met en place entre Bane et le Chevalier noir. Déjà on lui parle du Détective, grand justicier qui a Gotham sous sa botte, ville que convoite notre vilain. Ensuite, Talia et son père Ra’s al Gul font parfois montre d’une certaine préférence pour le Bat en tant que compagnon de la jeune femme, ce qui ne manque pas de provoquer la jalousie et la fureur de monsieur muscles. Dans la minisérie enfin, ledit personnage rappelle comment il a enfin brisé l’homme chauve souris, avec l’image bien connue du héros cassé en deux sur le genou de Bane. A noter les hallucinations de ce-dernier, comme par hasard des chauve-souris qui l’attaquent.

…à rapprocher de :

The Dark Knight rises, de Nolan (le réalisateur, pas le dessinateur) rend assez compte fidèlement du personnage.

– Nous retrouvons le vilain qui met en place son plan dans le premier tome de Knightfall.

– Bane, c’est bien. Joker (d’Azzarello), c’est mieux.

– Bane, c’est bien. La Splendeur du Pingouin (Hurwitz et Aaron), c’est pas mieux.

Enfin, si vous n’avez pas de « librairie à BD » à proximité, vous pouvez trouver ce comics en ligne ici.

5 réflexions au sujet de « Dixon & Nolan – Batman : La revanche de Bane »

  1. Ping : Azzarello & Bermejo – Luthor | Quand Le Tigre Lit

  2. Ping : Hurwitz & Aaron & Kudranski & Pearson – La Splendeur du Pingouin | Quand Le Tigre Lit

  3. Ping : Les Sutras du Tigre .64 : Gotham City est-elle si stupide ? | Quand Le Tigre Lit

  4. Ping : Collectif – Batman : Knightfall Tome 1 | Quand Le Tigre Lit

Laisser un commentaire