James Hadley Chase – Pas d’orchidées pour Miss Blandish

Folio Policier, 304 pages.

James Hardley Chase - Pas d'orchidées pour Miss BlandishVO : No Orchids for Miss Blandish. Classique du roman hard boiled à l’américaine (même si Chase est anglais), voici un titre qui condense magnifiquement les aspects du genre : héros débrouillard et pauvre, inefficacité et bêtise ambiante, violence de toute part et nombreuses péripéties. Tout ça pour une pépée qui n’en fait qu’à sa tête.

Il était une fois…

Miss Blandish est une fille à papa sur le point de se marier. A la sortie d’une petite soirée, la jeune femme est enlevée par des petites frappes qui en veulent à ses bijoux. Sauf que des malfrats un peu moins gourds sont au courant et décident de kidnapper en bonne et due forme la miss. Rançon faramineuse versée, la belle n’apparaît toujours pas. La police étant à la rue, le riche père fait appel au privé Fenner pour y voir plus clair.

Critique de Pas d’orchidées pour Miss Blandish

Le Tigre a passé un bon moment sur cet ouvrage (ça me rappelle un proverbe) et ne peut que vous conseiller de goûter Pas d’orchidées…, digne représentant d’un genre qui a inspiré plus d’un écrivain. C’est le roman noir anglo-saxon des années 50 par excellence. Et qui n’a pas trop vieilli, sans doute grâce à une traduction plutôt bonne qui n’a pas fait du San-Antonio.

Sur l’histoire, il ne faut pas s’en vouloir d’oublier l’intrigue après quelques mois. C’est presque fait pour. Tout ce qui faut retenir, c’est qu’un détective privé va essayer de résoudre le sac de nœuds de la disparition d’une riche héritière. Entre les différents kidnappeurs et même les « gentils » (le héros, dans une moindre mesure) qui jouent double jeu, je vous laisse imaginer qu’en 300 pages on saute gaiment de révélations en révélations.

L’écriture est rapide, disons que Chase ne s’emmerde pas à planter pendant des paragraphes le décor. Seule compte l’action, et grâce à des personnages bien trempés il y a de quoi faire – notamment la fameuse « Ma Grissom », qui n’est pas sans rappeler une criminelle américaine ayant sévi jusque dans les années 30, Ma Barker. Sur le vocabulaire employé, l’écrivain possède une maîtrise totale pour permettre une expérience d’immersion satisfaisante : lieux crédibles, dialogues argotiques, expressions fleurant bon le redneck, c’est un fort joli voyage dans l’Amérique des fifties.

A lire si on est intéressé par le genre (ou si on caresse l’idée de découvrir celui-ci). Pour ma part, ce fut le début d’une longue série.

Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)

Le roman qui démarre sur les chapeaux de roue. Il s’agit du premier titre de l’auteur, et pour un début il convient de reconnaître qu’il n’y a rien à redire. Le gros des ingrédients est là c’est dingue : vocabulaire fleuri, descriptions en peau de chagrin, rebondissements aussi nombreux que variés, presque du cirque ! Et JHC ne s’est pas arrêté en si bon chemin puisqu’il fait preuve d’une productivité digne d’un stakhanoviste littéraire. Hélas la suite ne semble plus aussi percutante, à moins que la même recette servie encore et encore ne rende la lecture plus fade.

Le livre-piège du blogueur. Y’a deux-trois trucs qui me chiffonnaient dans ce texte et que j’ai du vérifier. D’abord, eu égard les descriptions je pensais l’auteur américain alors que c’est un rosbif qui n’a jamais mis les pieds aux EUA. Au temps pour Le Tigre qui s’apprêtait à classer le roman dans la mauvaise catégorie. Fâcheux. Ensuite, j’imaginais que tout cela se situait dans le midwest d’après guerre. Perdu encore, ça a été écrit en 1939, sauf que l’écrivain l’a remanié dans les années 60 pour coller à son nouveau lectorat. En faisant gaffe sur cet ouvrage et en corrigeant in extremis deux belles conneries, Le Tigre n’ose imaginer les niaiseries qui peuplent QLTL.

…à rapprocher de :

– Du même auteur, Vipère au sein est excellent. Un peu plus long, c’est pourquoi ce titre n’a pas la meilleure note (alors que, paradoxalement, c’est un de mes préférés).

– Dans le style hard boiled, il y a Jim Thompson. Par exemple 1275 âmes. Ou Éliminatoires, tant qu’à avoir des femmes loin d’être des potiches.

– La pépée fatale, c’est aussi les deux nouvelles dans Le sac de Couffignal, de Dashiell Hammett.

Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver ce roman en ligne ici.

4 réflexions au sujet de « James Hadley Chase – Pas d’orchidées pour Miss Blandish »

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