Joël Egloff – L’homme que l’on prenait pour un autre

Buchet Chastel , 208 pages.

Joël Egloff - L'homme que l'on prenait pour un autreTitre vis-à-vis duquel Le Tigre avait fondé un espoir tout relatif, voilà que j’ai été correctement déçu. Ni vraiment désagréable, mais ni petite étincelle qu’on pourrait légitimement attendre à partir de l’excellente idée qu’a eu Joël Egloff. Un homme banal qu’on confond avec n’importe qui, un peu comme ce roman hélas.

Il était une fois…

« Avec un visage très commun, on court toujours le risque d’être confondu avec quelqu’un d’autre. En général, la méprise apparaît rapidement et chacun s’excuse, penaud, de son erreur. Mais ce n’est pas le cas de cet homme qui finit par se laisser aller, résigné, à être ceux pour qui on le prend. Il est cependant très compliqué, voire épuisant, de vivre plusieurs existences à la fois… surtout quand ce ne sont pas les siennes ! »

En effet, cette prose si aguicheuse ne peut en aucun cas être celle du Tigre. Celle de l’éditeur et son quatrième de couverture, ici copié-collé, à coup sûr.

Critique de L’homme que l’on prenait pour un autre

Le Tigre ne va pas longuement s’épancher sur L’homme que l’on prenait pour un autre qui me m’aura laissé que trop peu de souvenirs. Le genre de trucs qu’on lit très vite et qui n’aide pas à dorer le blason d’une maison d’édition que je ne connaissais point.

L’histoire était pourtant séduisante, en suivant un héros tout ce qu’il y a de plus commun. Tellement normal et neutre qu’on le prend, dans la rue, qui pour un parent éloigné, qui pour un ancien camarade, donnant ainsi lieu à des situations que l’on nommerait complaisamment « cocasses ». Seulement, les moments prêtant à sourire se sont longuement fait attendre, disons qu’en matière d’humour noir Le Tigre a vu mieux depuis longtemps…

Au final, cette courte œuvre (200 pages toutes mouillées, car les espaces sont larges et les chapitres nombreux) m’a fait penser à un énième titre franco-français, à l’image d’un Nicolas Fargues mais en plus ennuyeux. Quant à la fin…en fait ce n’en est pas une, à un relatif ennui s’ajoute une intense frustration. On n’en avait nul besoin.

Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)

L’homme quelconque. Le protagoniste principal est d’une affligeante banalité, une sorte de figure-miroir sans caractère propre à la neutralité certaine. Du coup, beaucoup d’individus y voient le reflet de leurs propres « désirs » et croient rencontrer une vague connaissance. Au-delà de la poésie de quelques passages, Le Tigre a cru y voir l’absence de charisme d’un héros qui se laisse entraîner dans des histoires plus improbables les unes que les autres.

Ces histoires font la part belle au comique de situation, même si me suis rarement tapé les cuisses entre deux chapitres. De la part d’un écrivain qui sait être scénariste (metteur en scène également ? Je m’interroge), il faut avouer que le jeu peut être de temps à autre savoureux : comment réagir face à une telle configuration, et jusqu’où est-il possible d’aller ? Le lecteur pourra presque, tel un spectateur face à de nombreuses scénettes tragicomiques, zapper d’une rencontre à l’autre.

…à rapprocher de :

– Rien à voir question littérature…si ce n’est le titre d’un essai d’Olivier Sacks qui mérite d’être découvert : L’homme qui prenait sa femme pour un chapeau.

– A l’inverse, il existe des hommes indélicats qui prennent votre place. C’est le sujet de Je tue il…, de Daeninckx.

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