Michael Crichton – La proie

Pocket, 468 pages.

Michael Crichton - La proieVO : Prey. Techno-thriller de qualité imaginée par un grand auteur du genre, La Proie peut donner quelques délicieux frissons dans le dos. Les nanorobots n’en font qu’à leur tête, le héros va avoir du (petit) pain sur la planche. Ça se lit comme un scénario de film, étonnant qu’aucun ne soit sorti d’ailleurs.

Il était une fois…

Julia dirige Xymos, start-up qui monte en puissance en fabriquant des nanoparticules pour la recherche militaire. Néanmoins son mari s’inquiète : Julia s’absente de plus en plus souvent, se cache pour téléphoner, se désintéresse de son bébé malade, prononce des phrases incohérentes, etc… C’est pour cela qu’il se fait embaucher par la boîte de sa femme pour une mission de consultant. Son nouveau job l’entraîne dans un savant complexe en plein Nevada (tient, la zone 51 existe ?). Ce qu’il y découvrira menace la planète entière, ni plus ni moins.

Critique de La proie

Crichton, c’est un peu les romans de la jeunesse du Tigre. Titres complets et prenants, chapitres courts et secs, descriptions parfaites qui plongent rapidement le lecteur dans le bain, c’est du pur thriller à l’américaine. « Techno » aussi, grâce à une imagination débordante pour un livre correctement documenté sorti en 2002 déjà.

Le scénario, bien construit, permettra d’oublier que le pavé fait presque 500 pages : le héros collabore au sein d’une société à la pointe de la technologie qui est parvenue à créer, à une échelle quasi industrielle, des nanoparticules. Vous vous en doutez, les petites bêtes mal réglées vont s’en prendre à nos pauvres humains. Le plus du titre, ce sont les descriptions du bâtiment et des procédés de fabrication, Le Tigre (fin scientifique comme on le sait) y a presque cru.

Bien sûr on peut reprocher à l’auteur quelques facilités (notamment le mal qui ronge Julia) ou des péripéties souvent attendues. Quant au héros, Jack, on ne s’y attache pas plus que cela. Rien que son prénom est désespérément banal. Mais bon, à l’image d’un Patterson ou Tom Clancy, c’est pour l’action et la vulgarisation scientifique et technique qu’on lit ce genre d’ouvrages.

Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)

La nanotechnologie et ses dangers. Nano, c’est à la mode comme préfixe. A toutes les sauces, allez hop ! Avant d’en parler, Crichton nous fait comprendre qu’on entre dans le saint des saints en la matière, et offre au lecteur un rapide cours sur comment avoir une base secrète mais pas trop : bâtiments blancs, pas d’antennes ni radars visibles, bref quelque chose de plutôt accueillant et qui n’éveille en aucun cas la curiosité (ou l’inquiétude) des riverains potentiels ou autres écologistes difficiles à gérer. Les PR, ça ne s’improvise pas.

Le danger nanotechnologique que les auteurs et autres scénaristes imaginent rapidement, c’est la problématique du « grey goo ». Ou la gelée grise, en français : un petit amas de nanites qui décident (comme les savants les ont programmé) de s’autorépliquer, et ce sans arrêt. Le risque de non contrôlabilité de ces engins miniatures est sous estimé, et en moins de temps qu’il en faut pour appeler la ligne directe du Président la taille de la gelée prend des proportions plus qu’inquiétantes.

[Attention SPOIL] Ici, Michael C. va plus loin en imaginant ces petits robots qui s’attaquent aux humains et s’insèrent en eux, créant une horrible interface homme / machines. Organisées en essaims, les nanoparticules se baladent tranquillement dans les airs pour « coloniser » tout être vivant croisé. Un peu too much ? Meuh non… [Fin SPOIL].

…à rapprocher de :

– Crichton a auparavant publié L’Homme terminal, que Le Tigre a apprécié à sa juste valeur. Quant à La Variété Andromède, trop de rides pour jouir de sa lecture.

Cauchemar génétique, de Preston & Child, traite également d’une malheureuse expérience (pourtant une bonne idée à la base). Hélas le roman a plutôt mal vieilli.

– La nanotechnologie qui part allègrement en couille, Hester en parle rapidement avec son héros de Days Missing. BD sublime, à ne rater sous AUCUN prétexte.

– Si nos héros avaient foiré leur coup, la Terre aurait pu ressembler à celle aperçue dans Century Rain, de Reynolds, suite au Nanolaucauste.

Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver ce roman en ligne ici.

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