Pierre Autin-Grenier – Les radis bleus

Folio, 334 pages.

Pierre Autin-Grenier - Les radis bleusLe Tigre est curieux, c’est là son moindre défaut. Parce qu’il faut bien donner sa chance à tout auteur, commençons par son œuvre la mieux cotée (semble-t-il). En plus il y a assez de pages pour se faire une idée de la poésie d’Autin-Grenier. Alors soit je n’aime pas la poésie en général, soit la sienne en particulier, mais ça passe difficilement.

Il était une fois…

Les radis bleus, c’est le faux contenu d’un fameux pot à confitures, dont on vantait à l’auteur la douceur. A partir de menus souvenirs, Pierre AG nous entraîne dans dans un petit univers de poésies, entre menues considérations philosophiques et bons mots.

Critique des Radis bleus

Premier essai d’Autin-Grenier donc. C’est à regret que Le Tigre annonce qu’il n’a pas été déçu de ne pas avoir acheté plus de deux de ses œuvres. Ce n’est pas fait pour moi, rien à faire. Certes je comprends ce qui peut infiniment plaire dans ses écrits, toutefois le ration ennui / plaisir est trop élevé.

Bien sûr rien est à jeter, loin de là. D’une part, certains passages sont réellement plaisants à lire. Quelques bonnes trouvailles au service d’un vocabulaire riche. Mais parfois ça devient incompréhensible, voire répétitif : le terme « romorantin », par exemple, revient comme un poncif assez insupportable à la longue (d’autant plus que Le Tigre ignorait ce que c’était). D’autre part, il y a dans ces lignes une philosophie rafraîchissante, ennemie du conformisme et dévouée à la recherche du bonheur.

A relire sans doute, sous une autre ouverture d’esprit et en étant plus indulgent pour ce genre de poésie. Désolé aussi de ne pas atteindre le cahier des charges (500 mots) pour cette critique.

Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)

La recherche des plaisirs simples, loin du tumulte de la vie citadine qui va vite, ne prend pas le temps de se poser et se dire « mais qu’est ce que je suis en train de faire ? ». Hélas pour moi ça a souvent une arrière odeur d’un passéisme incapable de s’adapter au monde moderne. Ai sans doute tort.

L’idée d’un développement par jour est heureuse, dans le style des pensées pascaliennes. D’un point de vue pratique c’est bienvenu : premièrement il n’y pas eu de fil directeur à suivre, on peut lire le tout dans le désordre, deuxièmement lorsque la lecture ne passe pas il est possible de zapper (et sans regarder en arrière) autant que possible. Le risque étant d’arriver un peu trop rapidement à la fin des 340 pages.

…à rapprocher de :

– Son deuxième (et dernier) roman lu par le Tigre, Toute une vie bien ratée.

Enfin, si votre librairie est fermée et que vous êtes plus indulgent que Le Tigre, vous pouvez trouver ce roman via Amazon ici.

5 réflexions au sujet de « Pierre Autin-Grenier – Les radis bleus »

  1. « D’autre part, il y a dans ces lignes une philosophie rafraîchissante, ennemie du conformisme et dévouée à la recherche du bonheur. » Il me semble que vous n’avez pas tout à fait saisi le sens des radis bleus où il est quand même exclusivement question de désespérance dans pessimisme existentiel envahissant, où seuls les rêves permettent d’échapper un instant à l’angoisse de notre condition.
    Quant au passéisme auquel vous faites allusion, je ne vois pas ce que vous voulez dire par là. Vous essayez de faire croire qu’il s’agit de propos nostalgiques sur une époque révolue ? Vous demandez si vous avez tort. Je vous réponds : oui. C’est de la condition d’humain dont il est question, d’un humain qui a les yeux ouverts sur le monde, et qui se sent bien impuissant à le changer. La noirceur est présente à chaque page, elle vous a visiblement échappée.

    • Bien sûr que cet auteur m’a complètement échappé, je le signale dès le début.
      Rafraichissant dans la mesure où les Radis bleus ne font pas partie du style de format que je lis habituellement. Quant à la « désespérance dans pessimisme existentiel envahissant », cela n’a rien à voir avec ce que peuvent produire des auteurs d’anticipation sociale, ces derniers ne prenant que très rarement des gants.
      Pour la condition humaine, très peu de titres n’abordent pas, en filigrane, ce sujet.
      Merci pour avoir partagé votre point de vue, ça me rappelle en plus de faire un lien avec le Radis de cristal, d’un auteur chinois.

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