Steve Mosby – Un sur deux

Points, 437 pages.

Steve Mosby - Un sur deuxVO : The 50/50 Killer. Titre mi-figue mi-raisin, Le Tigre ne s’est pas vraiment éclaté ici. Certes c’est un bon petit thriller à l’anglais avec un serial-killer relativement original, mais loin d’être aussi renversant que d’autres titres outre-Manche. Si le suspense est correct et la profondeur des personnages reste satisfaisante, hélas le nombre de pages est loin d’être justifié.

Il était une fois…

Pour Le Tigre, le quatrième de couv’ est représentatif de ce que ce roman va vous offrir, quelque chose de certes sympathique mais qui ne soulève pas d’incommensurables montagnes de littérature :

« Vaut-il mieux mourir ou condamner l’autre à la mort ? Avant d’en tuer un sur deux, un serial killer torture les couples qu’il séquestre : à eux de décider. Jodie vient de tromper Scott et se sent coupable. De son côté, il recense cinq cents raisons de l’aimer. Ils sont enlevés. L’inspecteur Mercer n’a que quelques heures pour les retrouver avant qu’ils ne craquent. »

Critique d’Un sur deux

Écrit en 2007, traduit l’année suivante en France, il ne fallait pourtant pas faire montre d’un tel empressement ! Et en profiter pour changer le nom de l’écrivain qui n’est décidément pas sérieux, j’ai cru qu’un acteur de How I Met Your Mother s’était mis en tête de faire une carrière d’écrivain.

Le scénario fait la part belle à un mystérieux tueur qui aime kidnapper des couples et déconner avec leurs esprits en forçant un des amants à accepter que l’autre soit tué. Car il ne doit en rester qu’un. Et j’avoue que ça démarre plutôt bien, les cent premières pages offrent un suspense qui m’a tenu en haleine. Le vilain caché dans le grenier des victimes y est pour quelque chose, et Le Tigre (seul dans son lit la nuit) a fait plus que de raison attention aux bruits qui provenaient de son plafond.

Hélas, à partir du moment où Jodie et Scott se font enlever (le couple central des exactions du tueur) et sont retenus dans une clairière, et bah ça traîne gravement en longueur. Le flic John Mercer, aidé d’un jeune premier, ne parvient pas à tuer l’ennui qui m’a assailli vers la 300ème page. En plus, si les actes en vue de détruire les couples de l’antagoniste sont bien décrits, son principe même de « mal absolu » m’a paru invraisemblable, sinon tiré par les cheveux.

C’est, pour conclure, le petit problème de Mosby : il a voulu frapper un grand coup, faire complet et captivant grâce à des chapitres courts et nerveux. Et le rythme endiablé du début retombe inéluctablement, certains passages laisseront le lecteur pantois, heureusement que le final est surprenant (cf. infra).

Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)

Les barrières de l’amour. Les pauvres tourtereaux chopés par le tueur déjanté vont être amenés, par ce dernier, à revoir (recenser même) l’amour qu’ils se portent entre eux. Et face à un dingue de la sorte le vernis sentimental s’effrite bien plus rapidement qu’en temps normal. Entre catalyseur de ce que peut devenir une relation amoureuse et travail de psychologue, Le Tigre (qui a étudié auprès de BHL en personne) a cru déceler un report de l’amour vers la reconnaissance pour le travail du psychopathe. Presque du syndrome de Stockholm !

Le rebondissement final. [Attention SPOIL] A l’issue de la traque, un membre du couple parvient à s’échapper et est sauvé. Son précieux témoignage devant la police constitue une trame du roman, et c’est dans les dernières pages qu’on s’aperçoit que cet individu est en fait le vilain qui s’est fait passer pour victime. Voici un retournement qui m’a bien rappelé la petite pépite cinématographique qu’est Usual suspect. C’est peut-être à cause de cela que je l’ai rapidement supputé [Fin SPOIL]. Même dramatique et bienvenue, la fin n’a toutefois pas sauvé l’impression générale laissée pas cette œuvre (un « passable », et encore).

…à rapprocher de :

– Dans la catégorie « roman-sans-prise-de-tête » mâtiné d’un meurtrier qui zigouille les nouveaux mariés, il y a la première enquête du Woman Murder Club de James Patterson – oui, le grand James.

– Puisque j’en parlais, en termes de méchants crédibles et qui provoquent de subtils hérissements, préférez Keith Ablow : Compulsion, Psychopathe, L’architecte,…tous sont excellents !

Si votre librairie est fermée, vous pourrez le trouver en lien ici.

3 réflexions au sujet de « Steve Mosby – Un sur deux »

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