Arnaldur Indridason – La Femme en Vert

Points, 346 pages.

Arnaldur Indridason - La Femme en VertVO : Graforpögn. Décidément, Arnaldur tient fermement entre les pognes les clés du succès. Quelques tas d’os trouvés au milieu de nulle part, et c’est parti pour un petit plongeon dans le temps, savoir l’Islande de l’après-guerre. Avec un héros toujours aussi réaliste en proie à de graves difficultés familiales.

Il était une fois…

Dans les environs de la capitale, Reykjavik (jamais je n’arriverai à l’écrire au stylo sans faire une faute d’orthographe), les policiers retrouvent un squelette plus ou moins enterré. Qui est-ce ? Qui est-ce ? Une fiancée disparue ? Le membre d’une famille dont on ne sait pas ce qu’elle est devenue ? Comme toujours chez Indridason, les racines de l’intrigue remontent dans le passé qui émerge lentement au fil du récit.

Critique de La Femme en Vert

Me souviens pas trop si c’est le quatrième ou le cinquième roman, de toute façon Le Tigre s’en tape un peu le coquillard. Toute ce qu’il faut savoir, c’est que c’est encore excellent. Tellement que j’en ai marre de mettre la meilleure note et tenterait de chercher des poux au roman à la fin de cette partie.

Le fil de l’histoire est presque inchangé chez Indridason, et il convient de reconnaître que ça le fait toujours autant : 1/ On découvre un mort. 2/ La fine équipe se met en branle. 3/ Histoire parallèle bien plus ancienne qui explique, à mesure que l’intrigue progresse, le contexte et les raisons du présent. Pas facile dans un pays avec un tel climat de ne pas déprimer avec le héros, pourtant quelques lueurs d’espoir se montrent ici et là. Enfin, sur des sujets assez graves (cf. infra), l’auteur islandais n’a pas versé dans le lieu commun en les traitant avec finesse.

En outre, le lecteur suivra la vie familiale passablement bordélique du policier principal. Si ce fil conducteur est rafraichissant (quoique, fille enceinte et droguée jusqu’à la moelle, ça se présente plutôt mal), Le Tigre en a eu un peu sa claque : si le lecteur touriste commence par n’importe lequel titre d’Arnaldur, ce premier risque de voir arriver les pérégrinations de la fille du héros comme un cheveu sur la soupe. Un fil conducteur est certes rappelé pour l’amateur néophyte, cependant plus d’une fois j’ai eu hâte de revenir sur la « vraie » enquête.

Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)

Les violences domestiques décrites font froid dans le dos, on sent que l’auteur s’est un peu renseigné sur son sujet. Margaret (son nom sera donné très tardivement, comme pour souligner la négation de l’être) a un époux abject et sa situation pourra en rendre plus d’un mal à l’aise. Le sentiment de piège, le syndrome de Stockholm, l’insondable bêtise du mâle rutilant, c’est pas joyeux joyeux. D’où viendra le salut ? D’un militaire anglo-saxon stationné pas loin ?

Et oui, nous aurons quelques éléments de compréhension sur l’Islande d’après-guerre. Faut savoir que ce petit pays (100 000 habitants à l’époque je crois, pas trop long ainsi de savoir qui est le squelette) n’a pas d’armée. Les Américains assuraient sa défense en y laissant une garnison, ce qui place le pays dans une position de dominé, à l’image de la pauvre femme. Et comme la vie était dure en Islande pendant la guerre et aux premières années de paix, il fallait survivre par tout moyen, quitte à laisser peu de place pour l’amitié et l’entraide. Et dans un État aussi peu peuplé, tout se savait relativement vite.

…à rapprocher de :

Ai beaucoup lu d’Indridason, en voici trois qui sont très bien passés : La voix, L’homme du Lac ou La Cité des Jarres.

– Sinon, Trois femmes, de Boston Teran, traite de manière exhaustive (en dégoupillant trois générations, pas moins) de la violence faite à la gent féminine.

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