Dupuis – La Seconde Guerre mondiale : Stalingrad

Dargaud, 48 pages.

Dupuis - La Seconde Guerre mondiale : StalingradOpus d’une belle série publiée au milieu des années 80, voici de quoi donner envie à tout lycéen de réviser la Seconde Guerre mondiale. Dessin correct avec des couleurs pas si fadasses, on sent que l’auteur s’est longuement renseigné avant d’attaquer son sujet. Tigre, grand lecteur de Clausewitz, aurait cependant préféré quelque chose qui part moins dans tous les sens.

Il était une fois…

Stalingrad se propose de retracer l’histoire militaire de la Seconde Guerre mondiale quelques mois avant la fameuse bataille jusqu’à avril/mai 1945, soit trois ans. Pendant cette période, les Russes vont sévèrement reprendre du poil de la bête (un ogre ou un ours, chacun a sa petite image en tête) pendant que les Américains vont tranquillement se taper la cloche dans le Sud-Est de l’Europe. Aidés des Anglais et des Français bien évidemment.

Critique de La Seconde Guerre mondiale : Stalingrad

Hé hé. Tigre a retrouvé tout un vieux tas de bandes dessinées cachées sous son antique collection de Charlie Mensuel, dont une demi-douzaine de titres de Pierre Dupuis, qui avait notamment versé dans l’érotisme. De cul il n’est point question ici, mais de guerre. Et la plus connue du XXème siècle.

Dupuis a voulu mêler de grands tableaux stratégiques (les schémas tactiques ou cartes de campagne sont souvent bienvenus) avec de fréquents zooms sur la vie des soldats. Hélas, mille fois hélas, cette BD accuse un story-telling hasardeux qui se limite à sauter de scènes en scènes, sans réelle logique. En outre on annonce « Stalingrad », alors que viennent foutre les débarquements Alliés dans le Sud de l’Europe ou les combats à  Leningrad ? L’avancée galopante des Russkofs, je comprends, mais de là à aller jusqu’à Berlin et le bunker du Führer…

Quant aux illustrations, la ligne claire franco-belge est au garde à vous : difficile de ne pas reconnaître les protagonistes bien connus (le vilain Adolf et le variolé Joseph, que des portraits réussis) ou songer à Kursk – Tourmente d’acier de Dimitri face aux combats de chars. Toutefois Dupuis ne profite pas de ce fabuleux coup de pattes Le Tigre a eu plus d’une fois l’impression que seul le texte était le ciment de la logique narrative. Du coup, ces 48 pages sont étonnamment longues à parcourir.

En guise de conclusion, faut avouer que cette saga n’a pas trop mal vieilli. Du vieux daron porté sur l’Histoire au cancre de collégien qui veut apprendre sans se fouler, tous peuvent trouver leur compte dans cet épisode relativement peu connu de la Seconde Guerre mondiale.

Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)

Plus on avance dans le temps, plus les Germains (enfin surtout leur chef de l’époque) font montre de puissantes erreurs stratégiques. Jusqu’à Stalingrad, qui aurait pu certes débloquer les champs pétrolifères (que les soviétiques ont consciencieusement détruits), mais l’acharnement des Nazis autour de cette ville qui porte le nom du dictateur communiste tourne à la fixation. A signaler aussi la plus grande bataille de chars, à Koursk, impulsée par Hitler et son « opération Zitadelle ». Des milliers de blindés qui se tirent la bourre, plus un seul fantassin qui reste sur le champ de combat. Un enfer d’acier.

L’acharnement allemand va très très loin, et quelque part heureusement. Certains auraient bien imaginé une alliance entre un fascisme « soft » et les démocraties contre les méchants cocos (que les Alliés approvisionnaient chichement au début du conflit), toutefois la folie nazie a vite mis tout le monde d’accord. Et les stratèges y allaient franco, Dupuis en profite même pour nous présenter quelques Wunderwaffen (entendez : les super armes) les plus sympathiques (façon de parler).

…à rapprocher de :

– De Dupuis, il y a une douzaine de BD sur la Seconde Guerre mondiale (hélas Tigre en a que six en sa possession). Les voici dans l’ordre : Blitzkrieg, Dunkerque, La Bataille d’Angleterre, La Résistance, Moscou, Stalingrad, Vers la victoire, Afrika Korps, Banzaï!, Forteresses volantes, U Boote et enfin Overlord.

– Sinon, pour un gros pavé complet et édifiant, le très sachant Antony Beevor et sa Seconde Guerre mondiale forcent le respect. Le même a écrit Stalingrad d’ailleurs, plus pertinent ici.

8 réflexions au sujet de « Dupuis – La Seconde Guerre mondiale : Stalingrad »

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    • Petite collection que Grand-papa Tigre cachait dans sa cave, vu le style de Dupuis je pourrai faire comme si je les possédais tous et les résumer, rien que pour avoir plus d’audience. Mais ce n’est point le genre du félin. Il est vrai que les ouvrages illustrés sur les aspects purement militaro-politiques de la WWII sont relativement rares, ou alors je ne sais pas où chercher.

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