Dupuis – La Seconde Guerre mondiale : Overlord

Dargaud, 48 pages.

Dupuis - La Seconde Guerre mondiale : OverlordOpus d’une belle série publiée au milieu des années 80, voici de quoi donner envie à tout lycéen de réviser la Seconde Guerre mondiale. Dessin correct avec des couleurs pas si dégueulasses, on sent que l’auteur s’est longuement renseigné avant d’attaquer son sujet. Tigre, grand lecteur de Clausewitz, a apprécié cette Iliade contemporaine.

Il était une fois…

Overlord se propose de retracer un épisode bien connu de la Seconde Guerre mondiale, à savoir les préparations et surtout le débarquement américain de juin 1944 jusqu’à la prise de Berlin.

Critique

Hé hé. Tigre a retrouvé tout un vieux tas de bandes dessinées cachées sous son antique collection de Charlie Mensuel, dont une demi-douzaine de titres de Pierre Dupuis, qui avait notamment versé dans l’érotisme. De cul il n’est point question ici, mais de guerre. Et la plus connue du XXème siècle.

Dupuis a voulu mêler de grande cartes stratégiques (quelques schémas tactiques de l’immense zone ou sont souvent les bienvenus) avec de fréquents zooms sur la vie des soldats et des civils. Par exemple, le lecteur aura souvent sous les yeux les pérégrinations d’un élève français qui se prend un nombre correct d’heures de colles dans la gueule en faisant d’acides remarques sur l’avancée des Alliés à son professeur un peu con et collabo sur les bords.

Pour une fois chez Dupuis, le lecteur sera content de remarquer que l’auteur / illustrateur s’est cantonné au théâtre d’opérations relatifs au débarquement et à l’avancée vers Berlin, même si des rappels sur la lutte sur le front est (cf. Stalingrad) ou le rappel des difficultés de l’Axe (Afrika Korps ou Banzaï) sont présentés en début de texte.

Quant aux illustrations, la ligne claire franco-belge est au garde à vous : difficile de ne pas reconnaître les protagonistes bien connus (Hitler encore et toujours, mais aussi « Ike » et le grand de Gaulle) ou rester en admiration face à de somptueux dessins de chars ou l’armada du débarquement. Toutefois, les conditions de l’opération Overlord ajoutées font que pas mal de planches semblent moins travaillées, car étant de nuit ou avec un brouillard intense. Rien de méchant. En outre, le texte est aussi omniprésent, il y a largement de quoi faire un essai de 20 pages avec.

En guise de conclusion, faut avouer que cette saga est toujours aussi réjouissante. Du vieux daron porté sur l’Histoire au cancre de collégien qui veut apprendre sans trop se fouler, tous peuvent trouver leur compte dans cet incontournable épisode de la Seconde Guerre mondiale.

Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)

La résistance (pauvre choix de mots j’en conviens) de la Wehrmacht est toujours aussi surprenante. Imaginez, les rapports sont presque de 3 pour 1, les soviétiques attaquent comme des brutes à l’Est tandis que les Amerloques s’installent durablement en France. Et là, tout d’à coup, le père Hitler (avant qu’il ne dise de la merde en boîte en guise d’ordres sur les dernières semaines du conflit) parvient à faire péter une brillante offensive en hiver dans les Ardennes. Une audace certaine, Américains et Alliés ont été pris de court et ont bien failli chier une tonne de pendules si les Allemands n’étaient pas si épuisés et à court de tout.

L’antagonisme Est / Ouest. Entre les Russes qui semblent se balader comme d’obèses touristes australiens en Thaïlande et les Occidentaux qui prennent durablement position en France, les luttes de pouvoir entre ces deux groupes sont vite visibles. On sentirait presque la guerre froide qui prendra pied pendant un demi siècle. C’est au jeu de celui qui posera le plus vite ses guêtres à Berlin. Disons que le père Staline a allègrement posé sa crotte sur l’accord de Yalta, et il n’était pas impossible qu’à la tragédies des dernières années s’ajoute un dernier conflit entre l’Ouest et l’Est.

Mais les découvertes de chaque côté des camps, en plus des offensives allemandes ont contribué à dégager de l’esprit toute idée d’armistice. C’était à qui occupait le plus vite l’Europe, enfin l’Allemagne. La rapide avancée des soviets vers la capitale du Reich rendait fou quelques généraux US qui ont tout fait pour « blitzkrieger » les dernières positions allemandes et prendre pied avant les Russes dans Berlin. La suite, on la connaît tous.

…à rapprocher de :

– De Dupuis, il y a en tout une bonne dizaine de BD sur la Seconde Guerre mondiale (hélas Tigre en a que six en sa possession). Les voici dans l’ordre : Blitzkrieg, Dunkerque, La Bataille d’Angleterre, La Résistance, Moscou, Stalingrad, Vers la victoire, Afrika Korps, Banzaï!, Forteresses volantesU Boote et enfin Overlord.

– Sinon, pour un gros pavé complet et édifiant, le très sachant Antony Beevor et sa Seconde Guerre mondiale forcent le respect.

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