Goscinny & Uderzo – Astérix et Latraviata

Editions Albert René, 48 pages.

Goscinny & Uderzo - Alstérix et LatraviataLe petit Gaulois à la vive intelligence et son obèse copain sont de retour, et ce n’est pas fameux du tout. La magie des premiers tomes est bien loin, voici comment une idée porteuse peut être allègrement gâchée. Deux jolies Falbala qui roulent du cul dans la nature, quelques speed datings organisées par les mères des héros, et, malgré ça, même pas une petite séance de cul.

Il était une fois…

Les gentilles mamans de nos deux héros (leurs papas restant à faire du commerce) débarquent dans le village des irréductibles pour l’anniversaire des deux célibataires. Car elles sont bien décidées à marier leurs fils – passages inutiles au demeurant. En guise de cadeau, un somptueux glaive et un casque leur est offert. Sauf que c’est celui du bon Pompée, le même qui veut chier dans les bottes de César – historiquement, c’est un peu l’inverse. Alors le gros Consul va demander au préfet de Condate de récupérer ses biens. Comment ? En utilisant un sosie.

Critique de Astérix et Latraviata

Allez hop, on prend au pif ce qui traîne dans la bibliothèque de la vieille tante, et voyons voir ce que ça donne. Après une trentaine d’albums d’Astérix déjà publiés, voici le premier opus du 21ème siècle. Et bah, à part les illustrations, les glorieuses aventures du Gaulois sont bien loin.

La fameuse Latraviata (référence triviale à ce pauvre Verdi), c’est une actrice qui sera engagée pour prendre la place de Falbala, la nana dont nos deux puceaux sont raide dingues. Un peu comme dans La Zizanie, l’arrivée de la belle (qui a une mission bien déterminée) va provoquer quelques tensions au sein du duo de choc. Après moults péripéties plus insignifiantes les unes que les autres, les protagonistes réussiront à libérer leurs pères (des clones, en plus vieux) et, accessoirement, aider César dans sa guerre pour récolter le pouvoir.

Hélas, mille fois hélas, toute cette histoire fleure mauvais, l’absence de Goscinny commence sérieusement à se voir. Le scénario est une petite pépite d’incohérences et d’improbabilités accumulées. Et je ne parle pas des caricatures répétées (un dauphin gentil, chouette ; les batailles grossières) qui, lorsqu’on a dix piges, ne se voient guère…jusqu’à ce qu’on les relise quelques années après.

En conclusion, un opus qui, à vouloir ne pas prendre de risque, est désespérément fade. La seule nouveauté est une dispute qui, exceptionnellement, se termine en baston entre les deux héros (un n’ayant pas toute sa tête, j’en conviens). Pour une telle première, le scénario aurait mérité d’être mieux ficelé. J’aurai pu mettre la plus mauvaise note à Latraviata, toutefois les tomes qui suivront seront pires.

Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)

Chose assez rare, cette partie n’accusera qu’un seul paragraphe. Il n’y a pas de raison que je me fasse plus chier à rédiger cette chronique que les auteurs leur album. Aussi je m’intéresserai aux menues piques concernant les antagonismes entre la cité (Rome, Condate) et la « paysannerie » du village armoricain.

En effet, la pauvre actrice grimée en Falbala a l’impression d’arriver chez des ploucs, sauf que les gags qui auraient pu être tirés d’une situation de la sorte n’ont pas été exploités. Pas une seule fois la difficulté de se fondre dans le village tenu par un chef coléreux n’a été abordée. Comme si Astérix chez les Normands, avec ce petit ingrat de Goudurix, avait oblitéré toute tentative des auteurs. A peine si Latraviata remercie les bouseux à la fin en affirmant qu’elle s’était méprise sur eux.

…à rapprocher de :

– Pour l’instant, traînent sur le blog (par ordre de publication) : Le Devin (ça passe) ; Astérix en Corse ; La Grande Traversée ; Le Papyrus de César (ça aurait pu être pire).

Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver cette BD en ligne ici.

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