Robert Crais – L.A. Requiem

Pocket, 539 pages.

Robert Crais - L.A. RequiemVO : idem. Deux détectives assez différents, une horrible affaire de meurtre qui fait allègrement ressortir la merde planquée sous de nombreux tapis, une institution policière qui en prend pour son grade, l’Amérique impitoyable, voilà qui plaît bien à l’esprit félin. Efficace, dur, drôle, Crais maîtrise bien son petit sujet.

Il était une fois…

Une mission plus que délicate attend Elvis Cole et Joe Pike, deux détectives qui sévissent dans le Los Angeles tout ce qu’il y a de plus violent. Un richard de première fait appel aux deux loustics pour retrouver la personne qui a assassiné sa fille – la flicaille semblant un peu légère sur cette affaire. L’enquête va se révéler doublement complexe : d’une part, la victime est un ex de Pike (voilà pour la gestion du conflit d’intérêts. D’autre part, la police de L.A. n’est point disposée à coopérer avec nos deux héros (voilà pour l’ambiance).

Critique de L.A. Requiem

Il doit bien s’agit du huitième titre de l’auteur américain qui met en scène ces héros, en revanche je n’ai aucune idée sur ceux qui ont été effectivement traduits en français. Je suis un peu gêné aux entournures dans la mesure où tout semble bon à garder chez Robert C., l’adolescent Tigre a pris orgasmes sur orgasmes avec ses romans – et votre vieillissant serviteur a pris le même pied en les relisant vite fait.

Dans cette histoire, la belle Karen Garcia gît, une balle en plein poire, en plein L.A. Son père, un Mexicain plus ou moins louche assez dévasté, n’a d’autre choix que se tourner vers un ami de feue sa fifille chérie. Hélas, plus les deux gus farfouillent dans tous les coins, plus il appert que certaines personnes sont étonnamment impliquées. Sans compter l’animosité certaine entre les flics et Joe Pike qui avait été viré de la police après une retentissante affaire de pédophilie – il est soupçonné d’avoir buté de sang froid son coéquipier.

L’écrivain, non sans intelligence, parvient à distiller un chouette doute dans l’esprit du lecteur. Pourquoi s’en prendre à une jeune femme en apparence innocente ? Qu’a bien pu foutre dans le passé Joe Pike ? Est-il si net d’ailleurs ? En outre, et comme à son habitude, Crais pond des chapitres qui pèsent, mouillés, à peine cinq pages. Pour une fois, le passé et le caractère des deux héros sera particulièrement soigné, j’ai eu le sentiment de bien avancer avec leur pedigree. En finissant une fois sur deux les différentes parties par un suspense parfois excessif, il n’y a pas vraiment moyen de refermer le bouquin.

Bref, tout ça pour dire que c’est un des meilleurs opus que j’ai pu lire de Craig. Non seulement le scénario est violent et plutôt noir, tout en permettant quelques dialogues savoureux de mâles un poil trop burnés. Du polar détente, comme je disais.

Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)

Comme je le disais, le lecteur aura l’occasion d’en savoir plus sur les deux amis, en particulier le très mystérieux Joe Pike. Le gars aux impressionnants tatouages est un taiseux de première, ne comptez pas sur lui pour vous raconter sa petite vie. Ce sera son ami qui s’en chargera en tirant quelques ficelles du passé de Pike. Enfin, presque à l’improviste, nous sommes plongés dans la terrible enfance d’un homme qui en prend plein la gueule. Du coup, le comportement de Pike apparaît comme presque logique, on se dit qu’il aurait pu tourner bien pire.

Le dernier thème est l’unique petit bémol de L.A. Requiem, qui est la réaction souvent brutassière des policiers. Je comprends que voir Pike, ancien flic mal apprécié chez ses anciens collègues, ne jouit pas d’une irréprochable coopération de leur part. Mais de là à présenter une famille poulaga peuplée de gros chieurs qui veulent provoquer d’incessants concours de zobs avec Pike et Cole, c’est un tantinet too much. Ça se tire entre les pattes sans cesse, peut-être trop.

…à rapprocher de :

– Il fut un temps où votre serviteur avait avalé pas mal d’œuvres de Crais. Dans l’ordre de parution : Indigo Blues ; le présent roman ; Le Dernier Détective ; L’homme sans passé (mouais) ; Mortelle Protection (bueno) ; A l’ombre du mal ; Règle numéro un ; etc.

– Sans les héros habituels, vous avez Otages de la peur ( plutôt marrant) et Deux minutes chrono (à éviter).

Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver ce roman en ligne ici.

6 réflexions au sujet de « Robert Crais – L.A. Requiem »

  1. Ping : Robert Crais – Mortelle protection | Quand Le Tigre Lit

  2. Ping : Robert Crais – Deux minutes chrono | Quand Le Tigre Lit

  3. Ping : Robert Crais – L’homme sans passé | Quand Le Tigre Lit

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  5. Ping : Robert Crais – Le dernier détective | Quand Le Tigre Lit

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