Sébastien Michaud – Depeche Mode : Éthique synthétique

Camion Blanc, 267 pages.

Sébastien Michaud - Depeche Mode : Éthique synthétiqueUn groupe mythique, de sublimes mélodies, Sébastien Michaud s’est attaqué à un gros poisson. Depeche Mode, ce sont les sons de plusieurs générations, et le biographe a réussi à faire court et agréable. Pas de grandes révélations, un essai au final assez objectif tout en étant passionnant. A lire autant qu’à écouter.

De quoi parle Depeche Mode : Éthique synthétique, et comment ?

Le Tigre adore la new-wave et ne pouvait passer à côté de la biographie du groupe représentant le mieux cette tendance. Depeche Mode (DM, les Modes,..), c’est la fin des années 70 jusqu’aux années 2000, des ordinateurs synthétiques avec boîtes à rythmes jusqu’aux impressionnants concerts où les quarantenaires côtoient les plus jeunes. C’est aussi une légère odeur de souffre, avec ses membres qui ont eu leur lot d’excès.

Sébastien Michaud (SM par la suite, parce que ça fait marrer Le Tigre), a pondu en moins de 300 pages un livre relativement complet (jusqu’aux années 2000 du moins) et ce sans rencontrer l’objet de son essai ! Beaucoup de témoignages recueillis ici et là par l’auteur, mais surtout pas mal d’impressions pertinentes des fans de la première heure.

Style fluide ; chapitrage court et agrémenté, à chaque début de partie, d’un bon mot des intéressés ; omniprésentes interventions desdits membres de DM qui complètent voire illustrent le tableau général, ça se dévore. Il faut également saluer Seb Michaud de ne pas avoir exagéré les mauvaises passes du groupe. Ni descriptions sordides, ni voyeurisme de magazine people, que les moments clés.

Référence ultime de DM selon moi, Éthique synthétique (le titre est bien trouvé) sera d’autant plus plaisant à lire si vous avez une compilation du groupe sous le bras. Il est des signes qui ne trompent pas, la page wiki du groupe a comme référence principale le présent essai. Qui d’ailleurs a été réédité en 2007, hélas je n’ai que l’ancienne version.

Ce que Le Tigre a retenu

Les petites anecdotes sont légion, et régaleront le lecteur (le spécialiste des Modes devant toutes les connaître hélas). Comment ils ont trouvé le nom de leur groupe d’après une revue de mode française (le nom sonnait bien il paraît) ; les aléas de tournées mémorables aux quatre coins du monde ; les chambres d’hôtel prêtes à se transformer en tombeaux,…

Ce qui m’a marqué, c’est le destin de ces trois (quatre à un moment) jeunes : à peine la vingtaine, ça produit déjà un titre comme Photographic, et vite ils deviennent la chose du « monstre » DM. Un Dave Gahan « bad boy » qui n’a pas son pareil pour se mettre dans des situations périlleuses (le « red rum », quelle horrible trouvaille) ; Martin Gore grand créateur influencé par l’électro allemande ; Andrew Fletcher pas vraiment musicien mais manageur hors pair,… Amitié, coups bas, coups de gueule, abandons, drogues, vie familiale, leurs existences sont dignes de trois saisons de Dallas réunies.

Outre la manière dont sont créés les morceaux qui allaient devenir hymnes d’une génération (au moins), SM nous offre quelques clés de compréhension fort intéressantes. A titre d’exemple, Le Tigre n’écoute plus de la même façon Never Let Me Down Again, dont les paroles commencent par « I’m taking a ride with my best friend / I hope he never lets me down again« . Single sur l’amitié, mais connaissant Grahan, son « ami » avec qui il s’envoie si haut dans les cieux ressemble plus à un gros bonhomme de « neige » qu’à n’importe lequel de ses potes.

En conclusion, il devient réellement génial d’écouter les grands titres de DM par ordre chronologique, tout en connaissant leurs conditions « d’accouchement » : des mélodies simples et à la production passablement bâclée de Can’t Get Enough ou A Question of Time jusqu’aux sons plus complexes de l’album Exiter, en passant par les magnifiques Everything Counts ou Enjoy The Silence, y’a de quoi (re)passer une bonne soirée.

…à rapprocher de :

– L’éditeur Camion Blanc est connu pour ses impressionnantes biographies de groupes bien connus, Le Tigre va s’attaquer à d’autres de ces essais.

– SM s’est également « occupé » d’Indochine (mot d’accroche : insolence rock).

Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez le trouver sur Amazon ici. Ou via le site de l’éditeur.

4 réflexions au sujet de « Sébastien Michaud – Depeche Mode : Éthique synthétique »

    • Je n’ai pas attendu ce titre (qui date déjà) pour les découvrir non lu, je l’avais surtout lu pour glaner ici et là quelques anecdotes pour briller dans les dîners de la comtesse… Jolie intro dans votre critique au passage.

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