VO : History’s Worst Decisions. Sous-titre : …et les gens qui les ont prises. 50 chapitres, 50 décisions éclectiques qui se sont révélées catastrophiques. Politique, scientifique, économique, militaire, chaque domaine prend sa tournée de claques. Très porté sur la culture anglo-saxonne, ouvrage bien sympathique qui se lit vite. Sans plus.
De quoi parle Les pires décisions de l’Histoire, et comment ?
Stephen Weir a de l’entregent, et a su collaborer avec les grands de ce monde. C’est donc non sans de profondes connaissances qu’il a pu écrire sur les pires décisions historiquement prises. Un essai assez fun à lire, bourré d’anecdotes et d’autres petits détails qui, selon l’auteur, sont déterminants (Le Tigre n’est pas assez savant pour en juger).
Il ressort un ouvrage de correcte facture, avec la cinquantaine de décisions bien expliquées : les responsables, leurs motivations (classées d’après les 7 péchés capitaux en plus de deux autres) et les résultats immédiats comme plus lointains. Introduction de lapins en Australie, la campagne de Russie de Napoléon, la catastrophe du Bhopal (ou Tchernobyl), Hannibal et son parcours,…il y a de tout.
Ce qu’on pourrait reprocher à cet essai, d’une part, c’est l’importance accordée aux menus détails que je trouve parfois excessive. D’autre part, les Anglais (ils sont au centre de l’Histoire en général certes) ont une part prépondérante de conneries : normal de la part d’un essayiste britannique, mais on aurait aimé découvrir un peu plus de civilisations méconnues.
Le style est plus qu’aisé à suivre, vous pouvez même vous offrir le luxe de le lire en anglais. Livre non transcendant au final, mais d’une rapidité déconcertante à lire. Et triste en sus, il appert qu’au fil des siècles les mêmes bourdes sont encore et encore répétées.
Ce que Le Tigre a retenu
N’attendez pas de moi de résumer toutes les décisions rapportées, on peut toutefois en tirer quelques leçons.
Premièrement, quelques jolis spécimens d’intelligence militaire : Churchill qui collectionne les fâcheuses décisions pendant la Grande Guerre (avec comme point d’orgue Gallipoli et les Dardanelles) ; la stratégie d’Hannibal qui n’était pas tenable à terme (il allait bien trop loin sans consolider ses positions) ; ou encore Napoléon et sa désastreuse campagne de Russie. Pour chaque décision, on se met à la place de son auteur, et comment celle-ci pouvait alors apparaître logique malgré les indices et signes discordants. Et puis les résultats bien connus, dans ce paragraphe des milliers de morts inutiles au moins.
Deuxièmement, il y les fails économiques et scientifiques. Tchernobyl et la catastrophe du Bhopal qui ont tué des milliers de personnes ; le « super médicament » thalidomide, responsable en Allemagne et au Royaume-Uni d’un paquet d’horribles malformations chez les enfants à naître ; comment Wall Street a plongé à de nombreuses reprises ; les très discutables politiques économiques de chefs d’États africains ; le bordel autour du canal de Suez et comment Français et Anglais ont creusé leur propre tombe, etc.
Troisièmement, il y a les faux ingénus qui ne pouvaient imaginer la portée de leurs décisions. A ce titre, il faut applaudir des deux mains cet Anglais, Robert Austin, qui au cours du 19ème siècle a rapportée une vingtaine de lapins de sa chère Albion jusqu’en Australie. Pour faire beau dans son grand jardin. Calamitas. Cette île-continent n’a jamais connu de tels animaux, et sans prédateurs naturels ces mammifères proliférèrent de façon exponentielle. Jusqu’à dépenser des millions pour enrayer leur expansion.
…à rapprocher de :
– Dans le style des essais regroupant des histoires / conseils assez variés mais tournés autour d’un seul thème, il faut lire Power les 48 lois du pouvoir, de Robert Greene. Nombreux exemples historiques à la clef.
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