Christian De Metter – Piège nuptial

Casterman, 116 pages.

Christian De Metter - Piège nuptialBD tirée d’un excellent roman de Kennedy (cf. infra), De Metter s’est attelé à une tâche délicate mais dans l’ensemble réussie. Un journaliste en quête d’aventure part pour l’Australie et croise le chemin d’une jeune femme qui le kidnappe pour en faire son époux au sein d’une ville en plein bush. Dessin correct et cases régulières qui se dévorent, Le Tigre fut satisfait.

Il était une fois…

Nick est un journaliste qui souhaite prendre un peu de recul. Direction le fin fond de l’Australie, un road trip qui s’annonce sous les meilleurs auspices. Hélas il écrase un kangourou lors de son périple, par conséquent son véhicule est en rade. C’est à ce moment qu’il va rencontrer Angie, jeune et belle femme qu’il a le malheur de suivre. Quelques instants plus tard, il se réveille avec le statut de jeune marié avec la belle. Le cauchemar commence.

Critique de Piège nuptial

Offert à une connaissance du Tigre, ce dernier en a lâchement profité pour le lire vite fait histoire d’abonder le pétillant blog. A signaler que De Metter est un habitué de la reprise de titres à succès, notamment l’envoûtant Shutter Island. Il aura fallu attendre pas mal d’années (le roman a été écrit dans les années 90) pour redécouvrir Piège nuptial et imaginer une adaptation dessinée.

Je ne vais pas vous parler du scénar, qui n’appartient pas vraiment à Christian DM, je peux seulement dire que le passage à la BD a été correctement traité. Partant d’un livre aussi bon que Cul-de-sac, se planter aurait relevé du bûcher (joli comme rime, je la garde pour plus tard). Les péripéties sont dans l’ensemble toutes reprises, servies par un texte succinct qui rend la lecture plus qu’aisée.

Le dessin est plutôt une bonne surprise, considérant que je n’en ai pas vraiment vu de semblable : finement esquissé, on croirait certains tableaux tellement les détails sont bien rendus. Le dessinateur-encreur nous régale en sus de planches lumineuses (avec parfois le paysage désertique qui laisse rêveur) contrastant avec d’autres se situant lors d’une nuit, avec comme source de lumière qui un phare de bagnole, une cigarette ou un feu de joie. Certes pas du Georges de La Tour, mais du beau boulot.

Hélas, les visages sont plus que décevants, comme si leurs expressions n’étaient pas synchrones avec leur texte. Quant au héros, le spectre de ses mimiques semble bien réduit (inquiétude, peur, basta !). En guise de conclusion, une belle BD à posséder si vous ne connaissez pas la petite perle de Douglas Kennedy, même si dans le genre thriller il y a bien mieux dans la catégorie des illustrés.

Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)

Je ne reprendrai pas les thèmes abordés du roman d’origine, si ça vous intéresse allez sur l’article de l’original. Sur le rapport BD-roman, Le Tigre vous propose :

D’une part, reprendre un polar comme celui de Kennedy ne semble pas trop difficile. L’outack australien ; l’histoire improbable d’une communauté dans le désarroi dont la ville, éclipsée des cartes, est pour tous le dernier endroit où les habitants (entrés de gré ou de force) termineront leurs jours ; un peu d’action et de sexe, bref tout concourt à réaliser une bande dessinée plaisante où l’auteur peut montrer tout son talent aussi bien dans le déroulement de l’histoire que dans les dessins.

D’autre part, lire ces planches a « réactivé » la mémoire du Tigre par rapport au roman d’origine. Rafraichissements bienvenus où j’ai pu me remémorer certains passages marquants : comment Nick passe ses journées à réparer un van que le chef du village détruit après méthodiquement pour lui signifier qu’il se débrouille bien mais qu’en aucun cas il ne pourra partir, ou encore la pseudo dépression du héros après cet incident pendant laquelle il ne bougera que rarement de son pieux.

…à rapprocher de :

– Bien sûr, le roman tiré de cette BD, à noter également un film de la même veine.

– Le félin a également croisé De Metter, avec son compère Lacoste, dans Le curé. Bof, ça se laisse juste lire – mais le dessin vaut son pesant de cacahouètes.

– Sur des thrillers en BD, je vous propose, en plus glauque, Baron samedi de Dog Baker. Après le bush aussie, la France des sixties !

Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver cet illustré en ligne ici.

3 réflexions au sujet de « Christian De Metter – Piège nuptial »

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