Didier van Cauwelaert – L’évangile de Jimmy

Le Livre de Poche, 407 pages.

Didier van Cauwelaert - L'évangile de JimmyRien à voir avec La légende de Jimmy, de Diane Tell, je préfère annoncer. Néanmoins ce livre est la pièce maîtresse de Van Cauwelaert qu’il convient de lire. Humour, considérations religieuses assez justes, c’est une belle histoire qui ne laissera pas indifférent. Lu hélas avant les années 2010, difficile parfois de tenir mon cahier des charges de 500 mots par post…

Il était une fois…

Janvier 2001. Clinton cède la place à Bush Jr, et lui glisse à l’oreille « ah au fait, on a cloné le Christ ». Ce clone, c’est Jimmy, 32 ans, modeste réparateur de piscines dans le Connecticut. Quelques « men in black » s’amènent chez cet anti-héros qui va voir sa vie irrémédiablement basculer. Jimmy suivra-t-il l’exemple de son illustre prédécesseur ?

Critique de L’évangile de Jimmy

Lu il y a longtemps déjà, Le Tigre ne se rappelle pas vraiment du fin mot de l’histoire, seulement d’avoir passé un moment plus que correct. Si bien qu’avec Rencontre sous X, c’est un des rares romans de l’auteur dont je me souviens de pas mal de scènes.

L’histoire est plaisante, juste ce qu’il faut d’original sans tomber vers le bizarre ou l’absurde. Un homme découvre qu’il a été conçu d’après un fragment d’ADN récupéré du Christ, l’information va s’ébruiter et cet héros tout ce qu’il y a de commun sera naturellement au centre d’un réjouissant foutoir. Non sans humour l’auteur présente les différents acteurs d’un tel bazar de manière perspicace, que ce soient les politiques, média ou personnalités religieuses.

L’auteur, que Le Tigre associe sans doute à tort à Éric-Emmanuel Schmitt, voire Nothomb, a produit ici quelque chose de dense et assez élevé en tout point : plus de 400 pages, peu de longueurs, un final bien « léché » et un chapitrage qui fait qu’on peut se surprendre à dévorer ce roman. Valeur sûre donc, pour découvrir le talent de l’auteur notamment.

Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)

Le monde contemporain qui ne respecte plus grand chose. Van Cauwelaert met donc en scène tous les acteurs intéressés par cette fabuleuse découverte : scientifiques, religieux, médias, hommes politiques, tout ce joli monde participe à une foire d’empoigne qui n’est pas sans rappeler les heures les plus glorieuses des querelles de très grosses chapelles. Le lecteur, en plus de rire, sera effaré en réalisant que ça pourrait se passer de la sorte. On est pas loin de l’anticipation sociale, c’est bien Didier !

Le sacrifice. Petit sujet qu’on ne peut laisser passer, puisqu’il semble que ce Jimmy retient de son « parent », c’est l’esprit de d’abnégation. Abnégation totale, à savoir s’effacer par amour devant les autres. Effacer, au sens premier du terme tant qu’à faire. Je n’en dirai pas plus parce que d’une part je ne vous gâcherai pas le plaisir de le découvrir soi même, d’autre part je ne me souviens pas du tout comment le héros met en œuvre ce principe. Au moins c’est honnête.

Attention petit SPOIL ! Le dernier thème, assez surprenant, est le pouvoir de suggestion. Déjà l’auteur s’amuse à poindre les incohérences scientifiques et théologiques qui contribuent à rendre le lecteur sceptique. Jusqu’à la fin, où le principe de l’auto-suggestion est magnifiquement abordé : Jimmy apprendra sur la fin qu’il n’est pas tout à fait celui qu’on croit, ce qui rend ses actes précédents d’autant plus honorables. Inné c/ acquis, un point supplémentaire pour la dernière option.

…à rapprocher de :

– De Cauwelaert, je crois (enfin c’est mon impression) avoir tout lu. Notamment Rencontre sous X (bon), Hors de moi (surprenant mais décevant), Un objet en souffrance (fort correct), etc.

– Le clonage du messie, c’est exactement Punk Rock Jesus, de Sean Murphy.

– Sur le déracinement et nombreux rebondissements, par le même auteur, il y a Hors de moi.

– L’aspect religieux, d’un autre auteur français bankable, Eric-Emmanuel Schmitt et sa Secte des égoïstes reste un bonne base. Ou alors L’évangile selon Pilate, qui est touchant.

– C’est tout pour l’instant. A part Rencontre sous X, qui est sympa.

Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver ce roman en ligne ici.

7 réflexions au sujet de « Didier van Cauwelaert – L’évangile de Jimmy »

  1. Ping : Didier Van Cauwelaert – Un objet en souffrance | Quand Le Tigre Lit

  2. Ping : Sean Murphy – Punk Rock Jesus | Quand Le Tigre Lit

  3. Du même auteur et assez sympa, il y a aussi « L’Apparition », histoire d’une ophtalmo appelée au secours par le Vatican pour aider à comprendre une histoire « miraculeuse » d’une image imprimée sur un tissu…

  4. Ping : Didier van Cauwelaert – Rencontre sous X | Quand Le Tigre Lit

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