Zep – Les Filles électriques

Dupuis, 48 pages.

Zep - Les Filles électriquesSur ma version, y’a un gros macaron « PAR L’AUTEUR DE TITEUF ». Merci captain obvious, ah ouais là je vais l’acheter. Sympathique, mais sans plus…illustrations pauvres et concentrées sur les personnages (qui finissent par tous se ressembler), presque une déception. Ce serait du turbin alimentaire que ça ne m’étonnerait pas.

Il était une fois…

Robert – merde, ce prénom, je suis désolé mais quand même…, donc Bob est un ado tout ce qu’il y a de plus banal : acné, hormones qui déglinguent son esprit, lubricité mainstream, bref le banlieusard basique entouré de superbes nanas (sauf une, aux airs de Dumbo, et la seule qu’il niquera d’ailleurs).

Critiques des Filles électriques

Un truc du bon Zep, ce n’est pas par défaut mauvais. Et eu égard sa notoriété et la « révolution Titeuf » (si si, ça a marqué), il est légitime pour Le Tigre d’être plus exigeant. Heureusement que j’ai acheté cette BD cinq yuan dans un marché à Chengdu, sinon je l’aurai eu mauvaise.

Philippe Chappuis (ai appris son vrai nom à l’instant) a du publier cet illustré en plein milieu de Titeuf, et l’éditeur a tout fait pour que cela se sache. Abandonnant l’écolier pour se tourner vers l’étudiant (ou collégien, je n’arrive pas à faire la différence), ce sera des histoires presque exclusivement portées vers le beau sexe, et dans un monde épuré tant d’un point de vue dessinatoire que scénaristique : peu de violence, pas de gays, pas de drogue, on frôle l’aseptisation.

On reconnaît rapidement la patte « gentil garçon » de l’illustrateur dont les protagonistes, exagérés, accusent les difformités que peuvent seuls s’imaginer avoir des ados. Une historiette par planche, aucun rapport entre celles-ci, c’est du gros one shot qui hélas ne dépasse pas les cinquante pages. Le pire dans tout ça ? On oublie les saynètes au bout de dix pages.

Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)

L’adolescence, âge ingrat. Robert n’est pas à la fête et chaque initiative entreprise (car il s’accroche le petiot !) lui apporte un deuxième effet kiss kool imprévu. Néanmoins, sur une planche sur deux, il s’agit seulement de se faire damner le pion par un beau gosse. En rajoutant quelques jeux de mots assez triviaux, bah le résultat n’est pas fameux. Heureusement pour les lecteurs mâles, quelques pépées restent tout à fait appétissantes, on retrouve d’ailleurs bien l’idée selon laquelle elles murissent plus vite que les mecs (qui eux ressemblent à des culs de bonobos grattés à deux mains).

La note négative attribuée aux Filles électriques est également du fait de l’éditeur. Disons que ce malotru s’est livré à ce que je nomme une « réédition sauvage ». Cette oeuvre est ressortie, peu de temps après, sous le titre Happy girl (dans la ligné d’Happy Sex & Co. Le Tigre n’ose imaginez le nombre de péquenauds qui l’ont acheté (ou offert), croyant sincèrement que l’auteur avait tiré de son chapeau une cinquantaine de nouvelles histoires (ce qui ne me paraît pas insurmontable). Que tchi ! Certes il est précisé dans la BD que c’est une réédition, mais la méthode me paraît franchement douteuse.

…à rapprocher de :

– De Zep, j’ai nettement préféré Happy Sex, un peu plus crade/trash.

– Je suis en train de lire Une histoire d’hommes. Le billet arrivera incessamment sous peu.

4 réflexions au sujet de « Zep – Les Filles électriques »

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  2. A ce stade, ce n’est plus de la BD, c’est du récurage de filon.
    Zep s’est fait un nom gros comme ça a coup de matraquage publicitaire, il ne va quand même pas se remettre en cause et pondre quelque chose de plus fouille.
    C’est typiquement de la BD de mamie, de celle qu’on offre aux gentils bas de plafond, les fameux auto-diagnostiques « hyper-actifs » incapables de se concentrer sur une histoire de plus de 3 pages, pour les féliciter d’avoir presque eu la moyenne a leur dernière dictée de mots…

    • J’ai cru lire « récurage de fion », impression récurrente que doit ressentir l’acheteur. Comme toujours, vous avez raison sur le reste, et pour ma part je préfère nettement les Kid Paddle. Au moins la déconne est assumée.
      Attention, j’entends autrement les « BD de mamies ». Un DDC sera un jour publié sur les illustrés à offrir à sa grand-mère (des trucs savants, beaux, bref montrer que c’est un art). Zep n’y figura pas.

      • C’est également mon impression. Sans compter sa saga déprimante des titeufs, Zep m’a viole 2 quarts d’heure avec cette BD et Happy Sex.
        C’est crade, vulgaire, avec juste ce qu’il faut de sexuel pour affoler le pré-pubere sans pour autant empêcher la vante et la vente aux moins de 12ans. Et sous prétexte de raconter des histoires de djeunz, on s’englue dans le stéréotype et les cliches.
        (Je précise au passage que je ne m’appelle pas Robert)

        Dans le genre j’ai effectivement une préférence pour Kid Paddle ou même pour le Petit Spirou.

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